Vincent Ferrier nait le 23 janvier 1350 près de Valence (Couronne d’Aragon). Sa famille, profondément chrétienne et originaire d’Écosse, était venue combattre les Maures, avant de se fixer sur le sol espagnol. Prêtre de l’Ordre dominicain, réputé pour son charisme et son influence populaire, il prêche la conversion des Juifs et des Musulmans. Il se consacre aussi à l’évangélisation de l’Europe (Espagne, Portugal, Italie, Pays-Bas, Angleterre, l’Écosse, l’Irlande..). Il est ainsi appelé en Bretagne en 1418 par le duc Jean V, qui souhaite affermir la foi chrétienne des bretons. Il séjourne deux semaines à Nantes puis se met en marche vers Vannes où le duc de Bretagne se tient avec sa cour. Il est accueilli triomphalement. Il sillonne presque toute la Bretagne pendant près de deux ans : Guérande, Le Croisic, Pont d’Armes, Rennes Fougères, Vitré, Montfort, Dol, Saint-Malo, Dinan, Tréguier, Lannion, Morlaix, Saint-Pol de Léon. Lesneven, Quimper, Concarneau, Quimperlé, Hennebont, Pontivy, Josselin, Ploërmel… Il revient à Vannes où il tombe gravement malade.
Il fait ses adieux aux bretons : « Messieurs les Bretons, dit-il, si vous voulez vous rappeler dans votre mémoire tout ce que je vous ai prêché pendant deux ans, vous trouverez qu’il n’est pas moins utile pour votre salut que conforme à la vérité. Vous n’ignorez pas à quels vices votre province était sujette, et que de mon côté je n’ai rien épargné pour vous ramener dans le bon chemin. Rendez grâces à Dieu avec moi, de ce qu’après m’avoir donné le talent de la parole, il a rendu vos cœurs capables d’être touchés et portés au bien. Il ne vous reste plus qu’à persévérer dans la pratique des vertus, et à ne pas oublier ce que vous avez appris de moi. Pour ce qui me regarde, puisqu’il plaît à Dieu que je trouve ici la fin de mes travaux, je serai votre avocat devant le tribunal de Dieu ; je ne cesserai jamais d’implorer sa miséricorde pour vous, et je vous le promets, pourvu que vous ne vous écartiez pas de ce que je vous ai enseigné. Adieu je m’en irai devant le Seigneur dans dix jours d’ici ». Il meurt le 5 avril 1419, âgé de 69 ans. En raison de ses innombrables miracles consignés dans des documents officiels, il est canonisé en 1455. Ses reliques sont vénérées à la Cathédrale Saint-Pierre de Vannes.
Cette bande dessinée est l’œuvre du père Christophe Hadevis, recteur de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Vannes. Il est connu pour avoir obtenu le Prix de la BD chrétienne d’Angoulême 2014, avec Quelques écorces d’orange amère-Une vie de Benoît Labre.
On peut être surpris qu’un prêtre ait pour passion la bande dessinée. Christophe Hadevis se souvient : « c’est en déchiffrant les bulles des BD de Tintin que j’ai appris à lire. Je me souviens du jour où j’ai reçu ma première bande-dessinée : L’Étoile mystérieuse d’Hergé ». Il révèle que la BD sur Vincent Ferrier « était une commande du diocèse de Vannes… l’idée était de faire découvrir aux Vannetais la vie de ce prédicateur qui a parcouru l’Europe et terminé sa course à Vannes ».
Il écrit le scénario, le synopsis, puis prépare le découpage des cases. Il sélectionne alors des scènes mettant en valeur les événements principaux. Puis il choisit le dessinateur. Pour cette bande dessinée, il a fait appel au dessinateur Zoï et à la coloriste Véronique Gourdin, lesquels ne partagent pas la même foi chrétienne. Il se justifie : « je cherche toujours à travailler avec des dessinateurs et des coloristes non cathos. Leurs expressions sont différentes, ils traitent le sujet avec leur sensibilité et je trouve ça intéressant. Et je demande au saint qu’il intercède pour eux. Cela les fait sourire ».
Le dessin très classique destine cette bande dessinée à toute la famille.
L’Ange de l’Apocalypse – Une vie de Vincent Ferrier
Éditions de l’Emmanuel, 15 euros.
A commander sur le site internet : www.editions-emmanuel.com