Dimanche 24 janvier, la police a été appelée par deux fois après des « détonations » entendues vers 16 heures, puis vers 21 heures, près des locaux du ministère des Affaires étrangères rue des Plantes. L’adresse se trouve aussi près du quartier « sensible » du Breil-Malville, épicentre des émeutes de juillet 2018.
Ce que certains confrères avides de sensationnalisme ont très vite appelé « engins incendiaires » voire « engins explosifs » n’a en réalité rien à voir avec une bombe artisanale – appelée IED (improvised explosive device) au Moyen Orient et au Sahel ou un cocktail Molotov.
Une vieille blague de potache
Sur place, les policiers ont trouvé en effet des restes de plastique et des boulettes de papier aluminium carbonisés, ainsi qu’un mélange verdâtre acide. « C’est une vieille blague de potache, mettre des boulettes de papier alu et de l’acide chlorhydrique dans une bouteille en plastique », relève un policier nantais (exemple en vidéo). « La réaction dégage du gaz[du dihydrogène en effet] qui prend vite trop de place pour la bouteille et ça explose. C’est dangereux que si on a le nez dessus, en revanche ça fait une grosse détonation, les jeunes apprécient ».
La réaction, expliquée ici en détail, est aussi souvent étudiée dans l’enseignement secondaire. « Ce sont des produits qu’on trouve facilement en grande surface et qui ne coûtent pas cher, ce qui plait aussi à la jeunesse », poursuit le policier. « De toute façon, pour certains, comme mettre un Mentos dans une bouteille de Coca Cola provoque une explosion, il faudrait interdire de vendre les deux. Ce n’est pas en interdisant tout et son contraire qu’on règlera les choses, on l’a bien vu avec les mortiers, ils sont interdits à la vente et à la détention mais il y en a qui explosent tous les soirs, et c’est beaucoup plus dangereux ».
L.M.
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