Le Danemark compte serrer davantage la vis en matière de politique migratoire avec pour objectif de ne plus accorder aucune demande d’asile. Une ambition qui s’inscrit dans un contexte de défiance de plus en plus forte face à l’immigration extra-européenne.
Plus aucune demande d’asile acceptée au Danemark ?
Tandis que certaines collectivités territoriales françaises se mobilisent ces jours-ci pour favoriser l’arrivée de migrants en Europe via un soutien à l’ONG SOS Méditerranée, le ton est résolument différent au Danemark.
Devant le Parlement danois le 22 janvier dernier, le Premier ministre social-démocrate Mette Frederiksen a affirmé que son but était désormais de réduire à néant l’acceptation de demandes d’asile par les autorités nationales. « C’est notre objectif. Bien sûr, nous ne pouvons pas le promettre », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas promettre zéro demandeur d’asile, mais nous pouvons créer une vision, comme nous l’avions fait avant les élections, selon laquelle nous voulons un nouveau système d’asile et faire ce que nous pouvons pour le mettre en œuvre ».
Par ailleurs, sur l’année 2020, le Danemark n’aurait reçu « que » 1547 demandes d’asile. Il ‘agit du nombre le plus faible depuis le début des enregistrements dans leur forme actuelle en 1998 dans le pays. À titre de comparaison, tandis que la crise migratoire battait son plein à l’époque, le Danemark avait vu 21 316 personnes demander l’asile sur son territoire en 2015. Soit plus de 10 fois le nombre de 2020.
Si la pandémie de Covid-19 a eu une incidence sur cette nette baisse des demandes, la politique de fermeté mise en place par le Danemark concernant les demandeurs d’asile explique également cette inflexion. Une ligne relevant du bon sens selon le Premier ministre danois : « Nous devons veiller à ce que pas trop de réfugiés viennent dans notre pays, sinon notre cohésion sociale ne pourrait pas tenir. Elle est déjà menacée ».
Des sociaux-démocrates Danois fermes sur l’immigration
Un durcissement de ligne de la part de l’exécutif qui correspond à une défiance croissante de la population vis-à-vis des clandestins extra-européens. Aussi, en octobre 2019, un sondage indiquait que plus d’un quart des Danois souhaitaient alors que les immigrés de confession musulmane quittent le pays. La question du coût social de l’immigration était aussi brûlante puisque 39 % des interrogés se disaient prêts à expulser des immigrés lorsque ceux-ci n’ont pas d’emploi.
Bien que situés au centre-gauche de l’échiquier politique danois, les sociaux-démocrates conduits par Mette Frederiksen n’ont rien de commun avec leurs alter egos français. En septembre 2019, la Première ministre déclarait déjà que « la charia n’a pas sa place au Danemark ».
Plus tôt, en 2017, à la tête des sociaux-démocrates, elle avait présenté un projet prévoyant de renvoyer les migrants « non occidentaux » dans des camps africains, centres de tri pour migrants. Enfin, au mois d’octobre 2020, Mette Frederiksen n’hésitait pas à pointer la responsabilité d’une partie des immigrés d’origine extra-européenne dans la criminalité au Danemark.
Sur la question de l’immigration extra-européenne au Danemark, où le Grand Remplacement est là-bas aussi une menace réelle, Polémia avait publié un bilan chiffré de la situation en 2019, à lire ci-dessous :
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