Masanobu Fukuoka. Un premier pas vers l’agriculture sauvage et alternative

05/09/2014 ‑14H00 Bretagne (Breizh-info.com) ‑ Chaque jour, et notamment en Bretagne, de nombreuses personnes font le choix de « revenir à la terre », en faisant l’acquisition de terres, de maisons, en campagne, loin des tracas et de la vie à grande vitesse des grands pôles urbains.
Chaque jour, ils sont des milliers à vouloir changer leur mode de vie, à vouloir réapprendre à vivre en harmonie avec la nature, de façon plus saine, plus équilibré, en se donnant le temps de ce changement.

Pour y parvenir, outre l’huile de coude et la volonté, des connaissances sont nécessaires et nécessitent lectures, échanges, mise en réseau. Et c’est ainsi que le lecteur découvrira qu’il existe des méthodes traditionnelles pour mettre en place un potager, qui vont à l’encontre de tout ce qu’il pensait être les règles pour obtenir une récolte abondante.

Il le découvrira notamment en lisant l’ouvrage essentiel de Masanobu Kukuoka, intitulé « l’agriculture naturelle » et disponible en téléchargement gratuit ici.

Masanobu Fukuoka était un microbiologiste japonais né en 1914 et décédé en 2009, à l’âge de 95 ans.

Il est un précurseur de la permaculture ou plus exactement de l’agriculture sauvage. Le principe est simple: laisser faire la nature et n’intervenir que pour effectuer des ajustements. Avec cette méthode qui a priori a de quoi satisfaire les contemplatifs et les paresseux, sa production agricole est supérieure à celle d’une agriculture traditionnelle. La méthode a aussi l’avantage d’enrichir le sol, de ne générer aucune pollution et de ne consommer aucune énergie fossile!
Certes, Masanobu Fukuoka n’a pas théorisé la permaculture. Ce sont les Australiens Bill Mollison et David Holmgren qui l’ont fait dans leur livre:Permaculture I, une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes tailles. Sans entrer dans les détails, voici quelques grands principes:

– pas de labourage pour ne pas perturber les micro-organismes du sol et pour ne pas provoquer une minéralisation rapide de l’humus stocké en profondeur. Les vers de terre structurent le terrain en permanence et une couverture permanente du sol (engrais vert ou paillis) remplace le retournement de la terre. Pour les semis, les graines sont protégées par un enrobage en argile (voir la vidéo ci-dessous).

– pas d’engrais ni chimique ni organique pour respecter la physiologie des plantes. Les plantes non utilisées après la récolte doivent retourner à la terre pour la nourrir.

– pas de pesticides pour des raisons évidentes qu’il me semble inutile de répéter ici. Un système de polyculture associant la rotation des cultures et les associations de végétaux établit un équilibre entre les populations animales (ravageurs/prédateurs). Pour préserver la biodiversité, il est bien entendu hors de question d’éradiquer une espèce.

– pas de sarclage. Ce que certains appellent les « mauvaises herbes » aèrent, enrichissent le sol et constituent un indicateur de la nature et de l’état du sol. Lorsqu’il y a un problème, la régulation s’effectue en privilégiant les plantes concurrentes en respectant un équilibre entre les espèces. Pas d’arrachage!

En d’autres termes, l’agriculture sauvage est une non-culture!

Il faut souligner le caractère révolutionnaire de l’action de Masanobu Fukuoka. Dans les années 80, l’armée japonaise a saisi et détruit l’intégralité de ses récoltes et de ses semences pour éviter qu’il n’envoie son riz, particulièrement robuste grâce à la sélection naturelle, dans les pays en voie de développement. Il a cependant tenté d’aider les habitants des zones désertiques, comme les somaliens. Le très intéressant entretien de Robert et Diane Gilman avec Masanobu Fukuoka évoque sa méthode naturelle appliquée à l’Afrique saharienne.

Aujourd’hui, nombreux sont ceux et celles qui suivent l’exemple de Masanobu Fukuoka, le maître du non-agir. La révolution du brin de paille est en marche !

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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