Le nouveau président des États-Unis Joe Biden ne compte pas perdre de temps pour annuler une série de mesures prises par Donald Trump, notamment certaines visant à protéger les USA de l’immigration.
Les États-Unis de retour dans l’OMS avec Joe Biden…
L’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche suite à son investiture le 20 janvier va être d’emblée marquée par un changement de cap politique. Il prévoit de mettre en œuvre 17 actions présidentielles visant à « déconstruire » le travail de son prédécesseur.
À commencer par le retour des États-Unis dans l’accord de Paris sur le climat dans un délai d’un mois ainsi que dans l’OMS (Organisation mondiale de la Santé). Selon certains conseillers de Joe Biden, l’immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des États-Unis à une réunion du conseil exécutif de l’OMS dès le 21 janvier.
Sur le plan sanitaire, le nouveau président doit par ailleurs signer un décret visant à rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux.
Frontière avec le Mexique : la construction du mur arrêtée
Parmi les autres virages politiques majeurs, celui de la question migratoire. Là encore, tout juste en poste, Joe Biden a prévu de signer une « proclamation » pour suspendre les travaux de construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Un mur qui fût l’un des projets phares du mandat de Donald Trump et qui a d’autant plus trouvé sa justification avec les vagues successives de migrants en provenance du Honduras ces dernières années.
Sur le même sujet, Joe Biden va aussi transmettre un projet de loi sur l’immigration au Congrès. L’objectif étant d’accorder la naturalisation sous conditions aux nombreux immigrés se trouvant en situation irrégulière sur le territoire des USA. Notamment 700 000 clandestins arrivés très jeunes aux États-Unis.
Facilités d’immigration pour les musulmans
Autre signe du laxisme migratoire à venir, le nouveau président démocrate annulera un décret pris par Donald Trump qui visait à interdire aux ressortissants de pays en majorité musulmans d’entrer aux États-Unis. Si ces mesures ont été décriées par le futur conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche Jake Sullivan comme étant « enracinées dans la xénophobie et l’animosité religieuse », il est intéressant d’y regarder de plus près.
En 2017, dans un contexte de menaces terroristes pour les États-Unis, elles se matérialisaient par un net durcissement des conditions d’accès des ressortissants de certains pays au territoire des USA. Étaient concernés le Yémen, la Somalie, la Syrie, la Libye, l’Iran et le Soudan qui furent considérés comme « peu sûrs » par l’administration Trump. Malgré les cris d’orfraie d’une grande partie de la presse occidentale à l’époque, ces restrictions ont été mises en pratiques aux États-Unis et justifiées notamment par une identification des individus rendue difficile par les contextes locaux de ces états.
Contrairement à la presse mainstream qui n’a guère nuancé son propos sur ces dispositions, il faut aussi rappeler que les restrictions en question ne ciblaient pas de la même façon tous les ressortissants des pays mis sur la liste. Le cas des étudiants iraniens bénéficiant d’un assouplissement leur permettant d’obtenir un visa sous réserve de plusieurs contrôles en amont était là pour le confirmer.
Des non-Blancs mis en avant par Joe Biden
Enfin sur le terrain de la lutte contre ce que les démocrates américains appellent les « inégalités raciales », Joe Biden a prévu de signer a un décret pour ordonner aux agences fédérales d’évaluer les inégalités dans leurs programmes et politiques. Il envisage aussi de réinstaurer les formations à la diversité annulées par Donald Trump. Des mesures qui seront suivies d’autres décrets et proclamations dans les prochains jours, toujours dans le but de favoriser les Étasuniens d’origine non-blanche.
Le ton avait déjà été donné par Joe Biden le 8 janvier dernier quand, sur la question des aides financières aux entreprises face à la crise du Covid-19, il avait déclaré : « Notre priorité ira vers les petites entreprises détenues par des Noirs, des Latino-Américains, des Asiatiques et des Indiens, les entreprises détenues par des femmes et enfin un accès égal aux ressources nécessaires pour rouvrir et reconstruire. »
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