Si le « discours de fermeté » du gouvernement semble avoir convaincu les médias qui répètent à satiété que la nuit a été « calme » sous couvre-feu dans les centre-villes vides d’habitants et illuminés, dans la réalité vraie, règlements de comptes et fusillades ont émaillé la nuit du Réveillon et les jours précédents un peu partout en France, causant au moins trois mort et plusieurs blessés.
A Strasbourg dans le quartier « sensible » du Neuhof, après qu’une femme de 17 ans ait été renversée par une voiture, un homme de 38 ans a été tué par arme à feu dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Le même accident, prolongé par une rixe, a causé de graves blessures à un homme de 50 ans – il a été transporté aux urgences avec plusieurs blessures à la poitrine par arme blanche. Pour mémoire, c’est aussi en Alsace, à Boffzheim, qu’un jeune homme de 25 ans est mort alors qu’il manipulait un mortier surpuissant dans un champ.
A Monbazillac en Dordogne, une soirée entre jeunes gens « tous nés entre 1991 et 1993 » a fini de façon dramatique : un coup de feu à priori accidentel – en l’état actuel de l’enquête – a tué l’un d’eux. Plusieurs convives étaient venus armés, et c’est lors de la manipulation d’une arme que le coup de feu serait parti, tuant un jeune homme de 27 ans. Le tireur, du même âge, a été interpellé.
Règlements de comptes à Manosque et Nîmes : des blessés graves
A 1 h du matin, un gardien d’immeuble du quartier Valdegour à Nîmes (30) a été pris à partie par plusieurs personnes armées de couteaux. Blessé plusieurs fois, il a été transporté aux urgences et une enquête ouverte pour tentative d’homicide. Toujours dans le Midi, un homme de 26 ans a été conduit en urgence absolue à l’hôpital de Marseille après avoir été blessé par au moins quatre balles le 31 décembre à 20h30 à Manosque, par un ou plusieurs tireurs.
Fusillades à Toulouse : 5 morts en six mois
Autre mort, à Toulouse, suite à une fusillade liée aux réglements de comptes entre gangs de la drogue, le 26 décembre dernier à Bellefontaine ; la victime est un étranger en situation irrégulière. Cette fusillade est la sixième depuis août.
Pour le meurtre de deux personnes, Mohammed Eddairi, 21 ans, le 10 août dernier aux Izards, et Habid Meskine, 25 ans, té à Blagnac le 11 octobre, ainsi que d’autres épisodes qui ont fait deux autres victimes, trois personnes ont été mises en examen début novembre dernier par la PJ de Toulouse. Les investigations laissent penser qu’un tueur à gage venu de Paris aurait été impliqué dans les épisodes du 10 août et du 11 octobre. Les trois personnes font partie d’un réseau de vente de stupéfiants du quartier des Izards.
Moins nombreuses qu’à Nantes (69 en 2019, moins de 40 en 2020), les fusillades toulousaines sont cependant bien plus meurtrières – 5 morts en six épisodes sur six mois. L’Etat a promis le renfort de 111 policiers nationaux à Toulouse d’ici fin 2021 dont 30 aux Izards.
Une balle traverse leur appartement à Romans sur Isère : pour la presse locale, rien d’anormal
Bienvenue dans l’anormal: le 28 décembre, alors qu’une mère de famille regardait la télévision chez elle à Romans sur Isère, place Hector Berlioz dans le quartier de la Monnaie, une balle traverse sa fenêtre et se fiche dans le mur opposé.
Plus que l’événement, il est intéressant de lire la presse locale, qui tente de cacher le caractère « sensible » d’un quartier visiblement hors des lois républicaines. « Le quartier et plus particulièrement cette place sont souvent le lieu de rassemblements, qui parfois débordent », écrit ainsi posément Actu.fr Quant au Dauphiné Libéré, il tente une explication : « La place Berlioz étant régulièrement un lieu de rassemblement, tout est envisageable, de la mauvaise manipulation d’une arme exhibée pour la frime au règlement de comptes en passant par une tentative d’intimidation ».
Le journal appartenant au groupe EBRA dont l’actionnaire de référence est le Crédit Mutuel, l’on suppose qu’il garde son indignation pour les occasions où les balles perdues traversent les agences bancaires du patron ? Comme leurs collègues de l’Est Républicain, autre titre du groupe, où l’incendie d’un distributeur automatique du Crédit Mutuel, en banlieue de Belfort justifie cette fois un long article –ouvert à tous, et pas seulement aux abonnés comme c’est souvent le cas pour les faits divers – et une interview du président de la caisse locale pour un acte qualifié de « rare violence ».
Bondy, le Tremblay en France : toujours plus loin dans l’ensauvagement
Le 30 décembre dernier, un individu se voit refuser la possibilité de visiter un proche dans une clinique du Tremlay-en-France (93), au vu de son état d’ébriété. Il revient armé d’un pistolet à grenaille et tire plusieurs coups de feu en l’air avant de s’éclipser. Toujours ivre, il sera interpellé à Villeparisis (77) et placé en garde à vue.
Le 30 décembre toujours, à Bondy (93) un homme d’origine albanaise crève les yeux à mains nues de son ex-femme, une kosovare âgée de 22 ans qui l’avait quittée. Elle est hospitalisée avec des lésions très graves et restera au moins aveugle d’un œil, selon les médecins.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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Une réponse à “Ensauvagement. 3 morts et 4 blessés lors de fusillades pendant le Réveillon”
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