Un nouveau Conseil de défense s’est tenu mardi 29 décembre en vue de décider de la suite des opérations relatives à la gestion de l’épidémie de Covid-19 en France. Mais que sait-on réellement de cette instance pour le moins méconnue ? Tour d’horizon.
Il rassemble les « responsables-clés »
C’est une instance devenue incontournable ces derniers mois. Ce mardi 29 décembre encore, un nouveau Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron s’est tenu en visioconférence afin d’étudier les pistes « pour enrayer la hausse des contaminations au Covid-19 ». Suscitant à la fois « curiosité » et « méfiance », voici les trois choses que l’on sait à propos de ce fameux Conseil de défense.
Comme le rappelle BFMTV, ce Conseil de défense, créé en 1906, rassemble en général « une quinzaine de responsables clés ». Ainsi sont réunis la plupart du temps le chef de l’État, le Premier ministre, les ministres concernés par le point traité, des directeurs d’administration, des chefs militaires et des conseillers de l’Élysée.
« Les ministres de la Santé Olivier Véran et de l’Intérieur Gérald Darmanin, ainsi que le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, participent à toutes les réunions Covid », rappelle en outre le média qui relaie l’AFP.
Un Conseil de défense devenu central sous la présidence Hollande
Alors que jusqu’à l’élection de François Hollande, sa convocation était « exceptionnelle », le Conseil de défense s’est vu malgré lui prendre de l’importance au sommet de l’État, devenant hebdomadaire « mais cantonné aux sujets de sécurité nationale » en raison des multiples attentats qui ont jalonné le quinquennat Hollande à partir de 2015.
Après son élection en 2017, « Emmanuel Macron a conservé ce rythme, la plupart du temps avant chaque Conseil des ministres », note BFMTV. Ce dernier a d’ailleurs « dupliqué le modèle en 2019 en créant un Conseil de défense écologique qui s’est réuni à cinq reprises ».
Avec la pandémie de Covid-19, cette instance, jusqu’ici méconnue du grand public, est enfin « sortie de l’ombre », devenant « le principal outil de gestion » de la crise sanitaire. Ainsi, depuis fin février, ce dernier s’est réuni à pas moins de 31 reprises « pour faire le point sur l’épidémie » et « examiner les mesures » applicables pour lutter « contre la maladie ».
Emmanuel Macron « l’apprécie »
« Opérationnel » et « pouvant être réuni très rapidement », le Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) représente plusieurs avantages pour Emmanuel Macron.
« C’est l’instance idéale pour gérer une crise », a souligné Gaspard Gantzer, relayé par Sud-Ouest, qui a assisté aux conseils de défense sous François Hollande comme chef de sa communication. Elle « fait en effet remonter à l’Elysée la prise de décision », ce qui « éclipse le Premier ministre, pourtant en charge de coordonner l’action des ministres et des administrations ».
Une disposition qui, en raison de son « opacité », s’attire depuis quelques semaines les foudres de l’opposition, à l’instar de l’écologiste Yannick Jadot qui a déploré que « Macron décide seul avec quelques conseillers », ou encore Xavier Bertrand qui a indiqué regretter que le Conseil de défense « décide de tout » au détriment du Conseil des ministres.
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