Le 21 décembre dernier, des surveillants de la maison d’arrêt fouillent inopinément des cellules de la maison d’arrêt, en début de service du soir. Sur trois cellules fouillées, ils trouvent deux téléphones – mais pas de drogue cette fois – et doivent placer un détenu vindicatif à l’isolement.
Le mercredi 23 vers 11 heures un autre détenu qui venait d’arriver en maison d’arrêt s’est lui aussi illustré par une agression caractérisée des personnels. « Mécontent d’une réponse apportée par un agent pour une audience avec un CPIP, ce détenu a alors copieusement insulté notre collègue », écrit FO-Pénitentiaire dans son communiqué.
Le 14 décembre, des « para-shit » sont tombés en nombre à la maison d’arrêt – comprendre des colis projetés avec une catapulte qui contenaient de la résine de cannabis ou des téléphones. Un certain nombre ont pu être récupérés par les agents, qui ont déjà eu droit aux drones (automne 2019) et à d’autres moyens modernes de livraison de marchandises interdites par-dessus les murs.
« Le surveillant ne tombant pas dans le piège de ses insultes le détenu a ensuite retiré son masque pour tenter une ultime provocation. Ne parvenant pas à ses fins il a réintégré sa cellule mais a poursuivi ses insultes et menaces. Lors de la distribution des médicaments ce pensionnaire, qui ne cessait toujours pas ses tapages et insultes à l’égard des personnels, a arraché des mains de l’infirmière son sachet de médicaments. Au moment de la fermeture de la porte il s’est approché des personnels et a craché sur notre gradée la touchant au visage et sur le polo ». Il a du donc être directement conduit à l’isolement.
Fin novembre dernier, inquiets, les agents de la maison d’arrêt de Nantes faisaient état de conflits entre détenus, échos des règlements de comptes entre gangs dans l’agglomération.
« Depuis quelques jours un regain de tension entre personnes détenues est palpable sur le QMA de Nantes. En effet il semble que des conflits nés à l’extérieur de nos murs viennent polluer la gestion de la détention et le quotidien des agents.
[Le 25 novembre] avant midi les personnels ont du intervenir sur la panoptique pour séparer des usagers qui se bagarraient avec une grande violence. L’intervention rapide de l’agent présent sur le secteur en attendant les renforts a permis de ne pas assister à un pugilat. Plus tard en fin d’après-midi lors de la remontée du second tour des promenades au niveau du SAS de sortie nos collègues ont certainement évité le pire pour la victime. En effet, un détenu en possession d’une arme par destination s’est jeté sur un autre pensionnaire qui sortait devant lui ».
Feu de cellule et désamiantage en panne à Lorient-Ploemeur
Dans les autres prisons bretonnes, à l’approche de Noël la situation semble calme – seul un feu de cellule par un détenu qui venait d’arriver à la maison d’arrêt de Lorient est à déplorer, le 10 novembre dernier. Autre problème majeur, qui reste entier, à Lorient-Ploemeur, l’amiante – dont la présence dans les « dalles de sol, colle, joints, menuiseries extérieures, gaines de ventilation, équipements techniques, peintures, enduits », a été établie fin 2017. Cependant, les travaux de désamiantage, prévus en 2020 n’ont pas eu lieu, et leur budget a disparu, s’indigne l’UFAP-Pénitentiaire.
Peut-être devraient-ils écrire au Canard Enchaîné, qui transmettra à son ancienne journaliste Dominique Simonnot, nommée contrôleuse des prisons par Emmanuel Macron après avoir longuement chroniqué les procès dans le journal satyrique d’investigation. Après tout, l’amiante, les détenus en respirent aussi, et bien plus longtemps – les surveillants finissent par rentrer chez eux de temps à autre.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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