Pays d’Ancenis. La prolifération des projets éoliens passe mal

Nous nous sommes fait écho des inquiétudes légitimes qu’inspire le développement anarchique de l’éolien, au nom de la « Transition Écologique et Énergétique » (ne pas oublier les majuscules surtout)  qui ont inspiré notamment le militant du patrimoine Fabien Bouglé (la Face noire de la transition écologique). Voila maintenant une élue d’opposition de Riaillé, à l’est de la Loire-Atlantique, Sandra Bureau, qui s’inquiète de la prolifération des projets éoliens.

L’ex-candidate de la droite indépendante, chrétienne et rurale en 2017 dans la 6^e circonscription s’est fait élire dans l’opposition avec deux élus de sa liste en 2020. Dans un communiqué, elle rappelle que la situation de l’explosion des projets éoliens est particulièrement grave en Loire-Atlantique :  « un développement déséquilibrée à forte concentration dans notre secteur (Nord Est de Nantes) se poursuit de façon accélérée […]   : la Loire-Atlantique a la plus forte concentration régionale de projets éoliens concentrés sur le nord-est du département : près de 400 mâts sont accordés actuellement par la Préfecture dont plus de 180 mâts en service environ et le double en attente de construction (187 en janvier 2020)  principalement dans le secteur entre Ancenis et Châteaubriant. […] dans le secteur de Riaillé, 89 éoliennes sont en service dans un rayon de 20 km,   36 autorisées mais non encore construites, et 9 en cours d’instruction  , donc plus de 130  construites ou en projet, dans un rayon de 20 km ».

Projet annulé à Trans, élus de Pannecé opposés aux éoliennes…

Le tribunal administratif de Nantes a annulé début décembre le permis de construire de cinq éoliennes d’un « projet citoyen », c’est-à-dire où une part de la somme nécessaire pour construire les machines est apportée par un financement participatif, sur les communes de Teillé et de Trans. Les cinq éoliennes de 171 mètres en bout de pales ne seront pas construites dans l’état actuel du projet.

En novembre, à Pannecé, commune dont les sept éoliennes ont été les premières du pays d’Ancenis en 2007 et qui voisine maintenant des parcs éoliens dans les communes environnantes, maires et élus ont décidé de ne plus donner suite à aucun nouveau projet éolien. Signe d’une saturation palpable, même chez les élus. 

Des veaux et des vaches malades à Joué et Nozay

A Joué sur Erdre deux éléveurs dont les veaux dépérissent affirment, sur la base de l’expertise d’un géobiologue, que les fondations d’une éolienne qui n’a pas encore été mise en service à Trans-sur-Erdre, à 2km de leur élevage, diffusent le rayonnement du champ magnétique naturel terrestre le long d’une faille d’eau qui arrive sous la salle où ils préparent le mélange de lait absorbé par leurs veaux, et demandent des aménagements.

A Nozay, plus au nord, des vaches et des paysans ont aussi des soucis de santé récurrents depuis l’installation d’éoliennes dans leur voisinage immédiat.

Sandra Bureau demande la mise en place d’une « antenne spécifique d’information » à la Compa, afin de permettre aux élus locaux (bien  souvent perdus dans tous les projets et peu informés  sur les conséquences de tels projets) d’être informés en temps réels sur les réglementations en vigueur, les projets en cours même ceux non encore déposés en préfecture, et pour permettre une  vision concertée et encadrée du développement éolien sur le territoire. Il faut éviter la saturation paysagère mais aussi le ras le bol généralisé de nos concitoyens ! la colère gronde et il faut en prendre conscience ».

Suite aux problèmes rencontrés par l’éleveur de Joué, elle demande la suspension des travaux du parc éolien de Montfriloux à Trans, suspecté de provoquer des troubles pour la santé des veaux, « pour appliquer le principe de précaution qui s’impose aux administrations ». L’élue demande aussi « l’intégration de la géobiologie auprès des pouvoirs publics compétents dans les études d’impact en amont des projets éoliens. Champs électromagnétiques, électro sensibilités des hommes et animaux, ne sont pas pris en compte et peuvent avoir des effets dramatiques, sur certains élevages notamment »

Elle exige enfin que « l’Autorité environnementale se prononce sur chaque projet, pour éviter la saturation du territoire » du pays de la Mée en éoliennes. « Les territoires ruraux ne peuvent pas être le terrain de jeu d’investisseurs au seul prétexte que l’opposition y est plus faible qu’ailleurs. Un développement anarchique des énergies renouvelables ne permettra pas de sauver le climat ».

Louis-Benoît Greffe

Photo d’illustration : Olivier « toutoune25 » Tétard/Wikimedia (cc)
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