Le Gwenn ha Du, notre drapeau national, doit flotter officiellement sur le fronton de la mairie de Nantes. Devons-nous nous réjouir de cet effet d’annonce, de cet impact médiatique et de ce revirement soudain et suspect de madame Johanna Rolland maire socialiste de Nantes bien connue pour ses sentiments à l’opposé des nôtres et favorable au « Grand Ouest » ?
Devons-nous également nous réjouir du grand débat qui s’est tenu à Nantes début octobre sur la réunification et l’organisation d’un référendum en Loire Atlantique à l’horizon 2024 ? Oui et non, avec de grandes réserves ainsi qu’une grande méfiance à l’égard de cette première réunion. En effet nous émettons de grands doutes quant à la participation et à la présence de certains élus acquis depuis toujours à l’idée de « Grand Ouest », ce subterfuge bien connu afin de mieux éluder et désamorcer la question bretonne.
Une chose est certaine et néanmoins positive : la question de la réunification de la Bretagne est plus que jamais d’actualité et saluons le travail effectué par deux associations « A la Bretonne » et « Breizh Civic Lab » pour l’organisation de cette journée qui fera date, sans oublier, bien sûr, l’énorme travail accompli depuis des années par « Bretagne Réunie ».
Nous sommes opposés à la tenue d’un référendum pour de multiples raisons. La première est d’une évidence toute simple : l’État français, en organisant la partition, en amputant la nation bretonne d’une partie de son territoire national, a-t-il demandé son avis au peuple breton ? Non bien évidemment ! Alors pourquoi tant de gymnastique ? Pourquoi demander, je dirais quémander, un référendum ?
La voie du référendum est un véritable piège sur cette question fondamentale qu’est le retour de la Loire Atlantique en Bretagne. Un leurre, un appeau comme disent les chasseurs, un référendum bien pensé, cadenassé, ambigu quant à la définition, au périmètre ou encore à la formulation et aux libellés des questions posées… Un référendum sujet à toutes les manipulations de la part des ennemis jurés de la réunification et ils sont nombreux à être aux aguets, sans oublier des politiques en bout de course qui aujourd’hui reviennent sur le devant de la scène et qui dans le passé ont trahi. En parlant d’ennemis jurés, citons le président du Conseil départemental de Loire Atlantique, Monsieur Philippe Grosvalet, qui semble de plus en plus agacé par les avancées de la revendication de la réunification de la Bretagne et notamment par la pétition de « Bretagne Réunie » qui a recueilli en Loire Atlantique plus de 105.000 signatures. Ce baron socialiste ne veut pas de cette réunification s’est bien connu et il ne s’en est jamais caché. Aussi le retrouve-t-on, comme par hasard, parmi les premiers défenseurs du référendum avec ce propos sans équivoque : « Un référendum décisionnel posant la question de l’opportunité, ou pas, d’une nouvelle organisation territoriale dans le Grand Ouest ». Il n’est pas question de la réintégration de la Loire Atlantique en Bretagne, mais de réorganiser le « Grand Ouest ». Enfin, la sincérité du scrutin risque également d’être altérée par la multiplication des chantages politiques.
Voilà pourquoi cette solution référendaire pourrait se retourner contre nous et signifier la fin de notre rêve d’unité. Même si le principe de référendum, comme unique solution pour la réunification, a été acté par tous les intervenants lors du grand débat, nous devons affirmer notre totale opposition à toute éventualité d’une telle consultation car ce n’est pas ainsi que sera résolu la question de la réunification de la Bretagne, véritable clé de l’évolution politique institutionnelle bretonne.
Il existe pourtant un mode législatif tout simple pour régler le problème : le décret. Il suffirait en effet d’un simple décret, répondant à celui du gouvernement français en 1941, pour réintégrer la Loire Atlantique en Bretagne, clore ainsi définitivement cette abomination et rendre enfin justice au peuple breton. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ! Un exemple récent, Haute et Basse Normandie ont été réunifiées par décret en 2016. Plus actuel encore, l’Alsace s’apprête à retrouver son entière singularité en début 2021 sous l’étiquette de Communauté Européenne d’Alsace. Alors faut-il que la réunification de la Bretagne pose problème et inquiète à ce point pour devoir choisir la voie la plus tortueuse pour résoudre une fois pour toute l’éternelle revendication du peuple breton qui, dans son immense majorité et principalement les habitants de la Loire Atlantique, demande la fin de cette partition ? Il est vrai qu’une Bretagne, son intégrité territoriale retrouvée, deviendrait une nation européenne conséquente, d’où l’origine de son amputation, sans sous-estimer les craintes actuelles d’un État français, enfermé dans un colonialisme d’un autre âge, redoutant quelques velléités séparatistes de la part d’une Bretagne toujours réputée rebelle.
En conclusion, si on peut se réjouir d’une prise de conscience réelle de nombreux élus bretons, tous bords politiques confondus, en faveur de la réunification, on peut être amer qu’une grande partie de la classe politique bretonne, inféodée aux partis politiques français, se trouve dans l’incapacité d’affirmer son soutien à la réunification bretonne.
Bevet Breizh adunanet.
Meriadeg de Keranflec’h pour la revue War raok
Illustrations : DR
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2 réponses à “Réunification de la Bretagne. Un référendum ou un nouvel appeau pour le peuple breton ?”
Tout le monde sait que la France s’est volatilisée avec De Gaulle, que la République française de Constitution de 1958 s’est volatilisée ave l’adoption, par voie parlementaire, de la 6éme République (tout court) de Constitution €uropéenne, sous la forme du traité de Lisbonne.
On dit que les races n’existent pas, pas plus que l’existence, qui n’existe pas, comme chacun sait.
Le remplacement, en Bretagne, n’est pas encore terminé et le 44 est plein de Bretons…
Réunification, OK. Et après ? Vous aurez ajouté une autre dimension à l’archipel que la France est devenue. Le besoin de fuir et de s’échapper de la situation actuelle est grand et omniprésent. J’ai le connue moi-même dans mes premières 33 ans de vie dans un pays ex-communiste que j’ai voulu quitter à tout prix.
Votre solution n’est qu’une : voter massivement Mme Marine Le Pen en 2022. Elle va vous apporter le vrai pouvoir du people, elle est honnête et conséquente dans ses grandes lignes politiques, elle va savoir s’entourer des homes et des femmes capables de vous redonner ce que vous a été voler depuis des années.