Le n°59 de la revue nationaliste bretonne War Raok est sorti. L’occasion d’en découvrir ci-dessous le sommaire et l’éditorial signé Padrig Montauzier.
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SOMMAIRE WAR RAOK N° 59.
Buhezegezh vreizh page 2 (Michel Lugaid).
Editorial page 3 (Padrig Montauzier).
Buan ha Buan page 4 (Tepod Mab Kerlevenez, Meriadeg de Keranflec’h).
Politique
La barbarie n’épargne jamais rien… page 8 (Erwan Houardon).
Billet d’humeur
La République française : arme de destruction massive page 11 (Riec Cado).
Écologie
La protection de notre littoral page 14 (Mael Le Cosquer).
Tradition
Le corbeau dans les traditions indo-européennes page 17 (Alberto Lombardo).
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Donwal Genvenez).
Tribune libre
L’ineffable beauté de notre combat page 23 (Valérien Cantelmo).
Histoire de Bretagne
Il y a 150 ans, l’enfer du Camp de Conlie page 25 (Camille Le Mercier d’Erm).
Environnement
Entre spoliation et artificialisation des terres bretonnes page 28 (Erwan Houardon).
Civilisation bretonne
Rapports entre principes féminin et masculin page 31 (Fulup Perc’hirin).
Nature
“Courte queue”, le chat sauvage page 35 (Youenn Caouissin).
Lip-e-bav
Raie rôtie au lard page 37 (Youenn ar C’heginer).
Keleier ar Vro
Réunification de la Bretagne page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).
Bretagne sacrée
Le Mont-Dol, un mont de légendes page 39 (Per Manac’h).
Le nationalisme : exaltation du sentiment national mais également volonté d’émancipation d’un peuple, son droit à disposer de lui-même.
Dans un de mes anciens articles je ne boudais pas mon plaisir à mentionner cette petite phrase : « faisons lever une moisson d’espérance aux couleurs du nationalisme breton ».
Il n’est pas dans mon intention de donner ici un cours de philosophie politique, je n’en ai pas les compétences mais surtout j’ai toujours eu une autre préférence : l’action. Toutefois, la jeune génération de militants bretons a besoin de solides repères, de jalons afin de ne pas céder aux chants des sirènes et ainsi de ne pas déserter le terrain idéologique émasculé par des idéologies du déclin.
Comprendre le monde, réfléchir, élaborer des solutions requière de connaître le sens des mots. Le terme nationaliste, si décrié, si galvaudé, est pour nous Bretons un ingrédient nécessaire à la libération de notre peuple privé de ses droits nationaux.
Mais d’où vient cette opposition entre patriotisme et nationalisme ? Qui a intérêt à entretenir cet antagonisme qui naît en réalité des usages successifs qui ont été faits de ces termes tout au long de l’histoire ? Opposer patriotisme et nationalisme est un lieu commun du discours politique. Le patriotisme, notion méliorative et affective, serait l’amour de son pays, une conception ouverte de sa patrie, la volonté désintéressée de la servir et de la promouvoir. Le patriotisme serait ouvert et inclusif. A contrario, le nationalisme, notion péjorative, serait une doctrine agressive, un amour exalté de la patrie qui dégénérerait en impérialisme… Le nationalisme serait par définition fermé et exclusif.
Les oligarques qui œuvrent, depuis des dizaines d’années, à diaboliser le concept même de nationalisme, au motif spécieux que ceux qui se déclareraient nationalistes seraient prétendument des nostalgiques du fascisme ou du IIIème Reich, développent avec habileté un sophisme de culpabilité par association, technique fallacieuse qui consiste à tenter de décrédibiliser l’adversaire en prétendant qu’il serait semblable à quelqu’un, ou à quelque chose, de détestable sous le prétexte qu’il en partagerait une caractéristique. Il est remarquable que ces mêmes oligarques n’ont aucunement cherché à diaboliser de la même façon le concept de communisme.
« En situation de crise, la première chose à faire est de redonner aux mots leur véritable sens »
(Confucius)
Balayons d’un revers de main et jetons aux oubliettes la stupide et ridicule phrase imputée par erreur à un célèbre général français et dont l’auteur est en fait le romancier Romain Gary : « Le patriotisme c’est l’amour des siens…. le nationalisme, c’est la haine des autres ». Un autre imbécile s’était quant à lui autorisé à déclarer devant le parlement européen : « Le nationalisme, c’est la guerre ». (François Mitterrand 17 janvier 1995).
Pour nous militants bretons, le nationalisme, c’est avant tout la volonté du peuple breton à disposer d’un État souverain. La souveraineté étant de fait consubstantielle à l’État, être souverain signifie donc être maître chez soi, mais être maître chez soi nécessite d’avoir un chez soi, cela semblerait être une lapalissade mais il est, pour nous Bretons, impératif de le souligner.
Notre nationalisme, c’est la volonté politique de pouvoir vivre dans sa patrie, autrement dit dans sa nation, d’y être maître, ce qui implique de ne pas être sous la tutelle d’un pouvoir politique dirigé par un État étranger, en l’occurrence l’État français, sans sous-estimer la politique néfaste de l’Union européenne, véritable courroie de transmission des nouvelles oligarchies.
Les Bretons, depuis la perte de l’indépendance de leur patrie, cherchent à être les sujets, les maîtres de leur destin. Ils choisissent de mettre en avant telle ou telle facette de leur identité, cette identité bretonne forte et ancrée, pourtant persécutée et stigmatisée, qui a dû répondre à de si nombreuses attaques de la France ne désirant que l’effacer, la nier, et qui pourtant revient toujours comme le mouvement incessant des vagues s’étalant sur les plages bretonnes. Et étant donné qu’une identité forte est une condition nécessaire à la souveraineté d’une nation, le nationalisme s’impose naturellement comme la défense simultanée de la souveraineté et de l’identité. Ainsi, pour nous Bretons, patriotisme et nationalisme doivent inévitablement marcher main dans la main.
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne année 2021.
D’an holl ac’hanoc’h e hetan un Nedeleg laouen hag ur Bloavezh mat 2021.
Padrig MONTAUZIER
Illustrations : DR
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