La Principauté de Monaco a acheté deux éoliennes, en cours de construction à Gurunhuel, près de Guingamp, pour couvrir une partie de sa consommation d’énergie. Un achat qui est loin, très loin de faire l’unanimité (tout comme la politique de construction massive d’éoliennes dans le Centre Bretagne au détriment de l’environnement).
Il s’agira d’un parc géré par la société allemande Abo Wind et dont les travaux ont débuté en cette année 2020. Voici le communiqué de la principauté justifiant son achat : « Pour accompagner la transition de Monaco vers une société décarbonée à l’horizon 2050, le Gouvernement Princier et la Société Monégasque de l’Électricité et du Gaz (SMEG) ont associé leurs compétences il y a 3 ans en créant la société Monaco Energies Renouvelables (M.E.R.) avec l’objectif que Monaco dispose de capacités de production d’électricité 100 % verte équivalentes à la consommation du territoire »
Qu’est ce que la Bretagne et les locaux y gagneront là dedans ? Absolument rien. Car même si l’électricité produite sera consommée dans le voisinage (20 millions de kilowattheures par an pendant 20 ans), à Gurunhuel, Moustéru, Bourbriac ou encore Pont-Melvez, la facture énergétique ne baissera pas pour autant pour les habitants.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de locaux manifestent leur incompréhension, face à ces implantations d’éoliennes qui polluent le paysage. Des éoliennes dont l’économie suspecte a été dénoncée dans un livre important, signé Fabien Bouglé. Du côté des politiques, pour le moment, seule la gauche indépendantiste bretonne s’est directement opposée à ce projet – non pas sur le principe de l’éolien en lui même, mais sur l’acquéreur, et sur le pillage économique de la Bretagne – dans un communiqué que voici ci-dessous :
« Ces engins ont été construits au bénéfice d’une société privée (Abo Wind) qui exploite ainsi des ressources naturelles communes pour en faire du profit en le revendant à un état fantoche, connu pour être un paradis pour riches et un paradis fiscal.
L’exploitation des ressources éoliennes bretonnes ne rapportent rien aux habitants, et contribuent à l’enrichissement d’une entreprise privée qui revend de façon bénéficiaire de l’énergie produite dans notre pays la Bretagne, qui bien plus peuplée et étendue que Monaco ne dispose d’aucune forme de souveraineté décisionnelle. Ce sont là des pratiques de pillages révélant le caractère colonial et prédateur de la “Startup Nation” de Macron.
Quelques soient l’avis des uns et des autres sur la production d’électricité par voie éolienne il nous semble évident que si cela doit être fait c’est par une entreprise 100 % publique sous contrôle du peuple breton via ses collectivités locales ( Communes, Agglomérations…) , pour que les richesses produites soient redistribuées ici au bénéfice du plus grand nombre.
Nous souhaitons que le peuple breton puisse maitriser son destin énergétique en toute indépendance et contribuer ainsi à la transition écologique mondiale.
Nous aimerions connaître l’avis des élus locaux, de l’exécutif régional et départemental sur cette opération spéculative tirée de nos ressources naturelles »
Mais pourquoi donc un tel silence chez les élus et les principales organisations politiques du secteur ? Il s’agit pourtant d’une forme de vente progressive des terres bretonnes aux plus offrants, qui devrait interpeller massivement…
Pour ce qui est de l’indépendance énergétique de la Bretagne, il n y a actuellement aucun vrai débat mené par les collectivités, en raison de querelles idéologiques et politiques (sur l’éolien, le nucléaire…) qui passent manifestement avant le pragmatisme et les intérêts d’une population qui, cet hiver encore, pourrait subir des coupures d’électricité….y compris en ayant une éolienne à quelques kilomètres de son habitation principale…
YV
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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