Nous avons annoncé récemment la parution, aux éditions Cultures et Racines, du livre « LA STRATÉGIE ALPHA : LE PLAN ULTIME DE SELF-DÉFENSE FINANCIER POUR L’INVESTISSEUR ET LE PETIT ÉPARGNANT » rédigé dans les années 80 par John Allan Pugsley, livre qui fut un best-seller et considéré encore aujourd’hui comme une référence parmi les survivalistes américains et qui a donc été traduit et édité en Français.
Comment sauver son épargne dans un environnement financier où la catastrophe est certaine mais ses modalités difficilement prévisibles ? C’est à cette simple question que ce livre se propose de répondre, avec un succès jamais démenti en presque 40 ans puisqu’il est devenu, après un passage dans les meilleures ventes du classement du New York Times, la bible de la gestion alternative de patrimoine aux États-Unis. Accessible à tous, ne nécessitant aucune connaissance particulière ou intervention d’intermédiaire financier, ce livre vous apprendra pourquoi les placements financiers ou l’immobilier ne vous seront d’aucun secours dans la catastrophe qui s’annonce, pourquoi la seule stratégie d’investissement sensée consiste à investir dans la valeur d’usage et où et comment placer vos économies en sûreté et avec profit.
Nous avons interrogé Alexandre Caget, qui s’est chargé de la traduction du livre.
Breizh-info.com : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs, ainsi que John Pugsley ?
Alexandre Caget : J’ai 46 ans. Je suis expert d’assuré. J’ai une vingtaine d’années d’expérience dans la gestion de la créance assurancielle pour le compte des assureurs ou des assurés. J’ai une petite expérience de la régulation financière en ayant par exemple siégé au conseil de direction de l’Autorité Européenne des Assurances et Pensions Professionnelles ou au sein du Groupe des Utilisateurs de Services Financiers près la Commission Européenne. Je suis accessoirement le traducteur de la Stratégie Alpha : j’en profite pour remercier l’éditeur, Culture & Racines, sans la compétence et la pugnacité duquel la traduction Française de ce livre n’aurait sans doute pas vu le jour.
Pugsley est un auteur Américain souvent considéré comme libertarien ou survivaliste. Je le qualifierais pour ma part de volontariste au sens de Auberon Herbert puisque non agression et théorie de l’impôt volontaire sont ses deux mamelles. Il a publié deux lettres confidentielles assez suivies (30000 lecteurs) et un peu moins d’une dizaine d’ouvrages « pratico-économiques », que ce soit en matière d’investissement dans les métaux précieux, sur les pratiques du secteur bancaire américain ou des intermédiaires en métaux industriels … Le plus connu est la stratégie Alpha qui a tenu 10 semaines dans le classement des meilleurs ventes du New York Times en irriguant par ailleurs le milieu survivaliste Américain par l’intermédiaire des méthodes de stockage qu’il proposait. Sur la fin de sa vie, il s’intéressait essentiellement aux problèmes énergétiques ou de souveraineté individuelle.
Breizh-info.com : Dans quel contexte a été publiée la stratégie Alpha ? Les problèmes économiques que nous rencontrons aujourd’hui sont-ils comparable ?
Alexandre Caget : En 1980, peu avant l’élection de Reagan. Donc au début de la phase B d’un cycle de Kondratiev, qu’on peut caler quelque part entre le Nixon shock et le premier choc pétrolier, extraordinairement longue et sans doute inédite en ce que, derrière la grappe d’innovations technologiques « pétroleélectricité » qui avait suscité la croissance des 30 glorieuses, il n’y avait rien à venir … Je ne vois pas pour ma part de différence de nature entre les problèmes que décrit Pugsley et ceux que nous rencontrons aujourd’hui mais une différence de degrés : l’Occident a entre temps été capable d’empiler les conneries et / ou la dette à un niveau stratosphérique, sans proposition de remise à plat sérieuse, qu’on nomme parfois pompeusement régulation, ce même à l’occasion de la crise de 2008.
Breizh-info.com : Tout d’abord, ce livre ne s’adresse-t-il qu’aux gens qui ont de l’argent et des placements ?
Alexandre Caget : Aussi étrange que cela puisse paraître, un livre s’adresse avant tout à celui qui a envie de le lire : hasard ou nécessité … Après, s’il avait un cœur de cible, un lectorat, je dirais qu’il a vocation à s’adresser aujourd’hui à cette espèce en voie de disparition accélérée qu’on appelle « la classe moyenne occidentale ».
Breizh-info.com : En période de crise économique, il se trouve de nombreux charlatans pour expliquer (sur Youtube, mais aussi via des livres) qu’ils ont la méthode miracle pour ne pas perdre de l’argent (et même parfois pour en gagner) en cas de crise. En quoi le livre La stratégie Alpha se démarque-t-il de cela ?
Alexandre Caget : Pour m’en être tapé un paquet, et si je ne devais citer qu’une seule chose : le rappel par Pugsley de la thèse de doctorat de Louis Bachelier, « Théorie de la spéculation » soutenue en 1900, à l’origine de l’utilisation en finance du mouvement brownien. Dit très simplement : « les mouvements des prix passés sont sans utilité pour prédire les prix à venir » … Dit autrement : quand on a fait sien le principe de non agression, on évite de prendre ses lecteurs pour des cons !
Pour le reste, que ce soit au travers de ses méthodes de valorisation, de stockage, d’alternative assurancielle ou d’incitation à l’auto-formation, le livre regorge de conseils pratiques, peu coûteux, rapides et faciles à mettre en œuvre. Accessoirement, Michel Drac dresse, dans l’avant-propos de ce livre « Dix ans de stratégie Alpha », le bilan de la mise en œuvre de cette stratégie à titre personnel avec l’honnêteté, la pertinence et l’alacrité qu’on lui connaît. Bilan « globalement positif » donc …
Breizh-info.com : Nous sommes en pleine crise liée au coronavirus, et il semblerait que nous n’ayons pas encore commencé à percevoir les conséquences économiques qui s’annoncent terribles. Est-ce le moment de placer ses économies, ou de les matérialiser ? Si oui, quels sont les niches porteuses ?
Alexandre Caget : Il est toujours temps de faire quelque chose ! Après, et même si les conseilleurs ne sont jamais les payeurs, je suggérerais de débancariser rapidement pour investir – dans l’acquisition de compétences additionnelles – ou dans la valeur d’usage (outils / immobilier agricole …)
Sur les métaux précieux comme sur le reste, je rappellerais qu’il est bon dans les périodes de grands changements de se méfier des évidences ou des fausses bonnes idées : l’or a été confisqué aux EtatsUnis en 1933 et interdit de commerce en France entre 1939 et 1948. Pour ma part, je privilégierais plutôt l’argent métal. A tous les détenteurs d’assurances vie qu’on incite désormais à regarder du coté des SCPI, à plutôt jeter un œil sur les baux à cheptels (sous réserve de vérification des compétences de l’intermédiaire). A tout le monde de se rappeler que le meilleur moyen de ne pas prendre une paume, c’est d’être diversifié et que dans des périodes de changement du signe monétaire, c’est la valeur d’usage qui fera la valeur d’un investissement …
Breizh-info.com : Peut-on dire finalement que ce livre fait le lien entre compréhension de l’économie moderne et survivalisme, c’est à dire nécessité de se préparer pour des crises majeures ?
Alexandre Caget : J’aimerais vous répondre oui sauf que, bien que ni prepper, ni survivaliste, je n’en ai pas pour autant une vision « crisique ». Peut-être du fait de ma pratique assurancielle, je n’ai d’ailleurs jamais bien compris en quoi le fait de procéder à une cartographie des risques individuels pour ensuite essayer de les limiter avait donné lieu à de tels cris d’orfraie de la part des média officiels : n’est-ce pas ce que toutes les grandes entreprises font ? Pour une bonne et simple raison : pour paraphraser Robert Redford dans Spy Game « Quand est-ce que Noé a bâti son arche, Gladys …? Avant le déluge ! ».
Propos recueillis par YV
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