Journaliste, éditorialiste au Figaro et essayiste, Ivan Rioufol vient de publier Le Réveil des somnambules – Chronique d’une colère qui monte aux Éditions de l’Artilleur.
Dans ce recueil de chroniques hebdomadaires qu’Ivan Rioufol a écrites depuis 2018, les événements – manifestation contre l’islamophobie à Paris aux cris d' »Allah Akbar », refus obstiné du président Macron de fermer les frontières pour protéger les Français pendant la crise sanitaire, affrontements entre Tchétchènes et Maghrébins en plein centre de Dijon, assassinats répétés de paisibles citoyens par des « jeunes », appels d’associations à déboulonner des statues et à débaptiser rues et bâtiments au nom d’un anti-racisme devenu fou – se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu et forment autant de signes désormais évidents de la situation catastrophique dans laquelle se trouve la France. Il a bien voulu répondre à nos questions.
Breizh-info : Votre livre s’intitule Le réveil des somnambules. Pensez-vous réellement que les Français commencent à se réveiller aujourd’hui ? Dans quels domaines ?
Ivan Rioufol : Il y a une incontestable apathie, si l’observation s’arrête à cette France qui accepte sa soumission aux deux nouveaux ordres, sanitaire et islamiste, et à leurs interdits. Mais cet effet d’optique, créé par un discours anxiogène, ne peut dissimuler les colères qui parcourent le pays. Le réveil des Gilets jaunes, il y a deux ans, a démontré la capacité de la France dite silencieuse à rependre la parole et à s’imposer dans le débat politique pour dire qu’elle n’entendait pas disparaître. Le mouvement, trop improvisé, s’est éteint depuis, mais la braise est toujours là. L’esprit de résistance demeure.
Breizh-info : N’assiste-t-on pas au contraire à une influence et à un réveil grandissant de minorités revendiquées comme telles qui étouffent le débat public (communautaristes noirs avec Black Lives Matter, lobby LGBT, ONG pro migrants) et qui influent sur les décisions de décideurs politiques qui ne consultent plus la population ?
Ivan Rioufol : Le réveil des somnambules est le résultat de leurs cauchemars. Les moins lucides des dormeurs commencent à comprendre que la perte d’autorité de l’Etat et la culpabilisation des esprits ont favorisé l’émergence de minorités tyranniques, prêtes à la guerre intérieure contre la France. Quand ces minorités manifestent pour défendre les clandestins, déboulonnent les statues des grands hommes, culpabilisent l’occidental blanc, revendiquent un suprémacisme noir, se comportent en colonisateurs et en occupants, elles montrent quel est le danger qui menace la nation aboulique. Même le chef de l’Etat vient de se rendre compte, du haut de son nuage, qu’il y a une « contre société » et que l’islam radical est un danger ! La décapitation, le 16 octobre, d’un enseignant dans une rue du Val d’Oise par un jeune islamiste tchétchène ajoute à l’horreur ultime.
Breizh-info : L’histoire s’accélère dites-vous. Mais les Européens (les Autochtones d’Europe) ne sont-ils pas en passe finalement d’être les dindons de la farce de cette accélération de l’histoire ? Il semblerait qu’ils ne soient même plus invités à débattre de leur survie, ou de leur disparition à moyen terme…
Ivan Rioufol : C’est le peuple qui, en dernier ressort, écrit l’histoire. Vous voyez bien que Emmanuel Macron s’est mis dans une impasse en théorisant une opposition entre progressisme et populisme. Son progressisme a explosé en vol, avec le réveil des nations, le retour aux frontières, l’entêtement des réalités à ne pas se plier aux désirs des idéologues. C’est le populisme qui est l’idée neuve. L’enracinement est le nouvel universalisme. Le nationalisme n’est plus un gros mot. Macron nous dit qu’il va se « réinventer », mais il ne peut aller très loin dans son reniement. Dès son élection, j’ai dit qu’il se trompait de route. Il sait, j’imagine, que les Français n’adhèrent pas à sa société multiculturelle et ouverte. J’espère qu’ils sauront résister en cas de coup de force du chef de l’État.
Breizh-info : Vous évoquez également dans votre livre un communautarisme musulman de plus en plus massif, vindicatif. Qu’avez vous pensé des annonces concernant le projet de loi en gestation sur le « séparatisme » ? En refusant de cibler spécifiquement une communauté, nos dirigeants ne font-ils pas preuve d’une hypocrisie sans nom ?
Ivan Rioufol : Macron a parlé de séparatisme islamiste. Il a désigné le salafisme et les Frères musulmans comme des dangers pour la démocratie. Il faut lui reconnaître, cette fois, une clarté dans l’expression. Mais ce qu’il dit là est la moindre des choses. Je décris cette situation depuis plus de vingt ans, en supportant les procès en racisme et en islamophobie d’une gauche qui commence seulement à se réveiller pour une faible partie d’entre elle. Mais tout ça sont des mots. La gravité des tensions oblige l’Etat à passer aux actes, afin de briser les reins d’une idéologie totalitaire qui s’infiltre dans la communauté musulmane et qui a ses collaborateurs au cœur de la république. J’aimerai que les musulmans montrent moins de passivité devant l’islamo-fascisme qui prétend parler en leur nom. Manifesteront-ils pour se désolidariser du bourreau de Samuel Paty, le professeur assassiné pour avoir voulu éduquer ses élèves à la liberté d’expression ? Je n’ai pas entendu, jusqu’à présent, d’appels en ce sens.
Breizh-info : Une question plus locale pour finir. Vous êtes né, et avez étudié à Nantes. Peut-on qualifier la capitale historique de la Bretagne de laboratoire à ciel ouvert concernant les conséquences de décennies d’expériences sociétales mises en place par la gauche (avec l’assentiment tacite de la droite) ?
Ivan Rioufol : Dans mon précédent livre, Les Traîtres (Pierre-Guillaume de Roux), je décris ce qu’est devenue ma ville natale. En 1984, j’ai quitté une cité charmante où les faits divers se résumaient à des accidents de la circulation. Avec l’arrivée de Jean-Marc Ayrault à la mairie, s’est développée une idéologie de la repentance négrière et de l’ouverture aux minorités qui a rapidement rendu la ville méconnaissable. La violence y est désormais partout, et l’islam gagne toujours un peu plus en visibilité. Nantes est en train de vivre un naufrage.
Breizh-info : Vous êtes né en 1952 à Nantes, et observez (et analysez) depuis des décennies l’évolution de notre société française et européenne. Le virage entamé à l’heure actuelle vous inquiète-t-il ? Quelles sont les raisons d’espérer ?
Ivan Rioufol : Depuis que j’ai commencé dans la profession, en 1976 à la « locale » de Presse-Océan à Nantes, je me suis efforcé de rester un journaliste attaché au terrain. Et ce que je vois de la société d’en bas n’est pas ce que répercute la France d’en haut. J’observe, certes, un découragement et une passivité apparente chez les « oubliés ». Mais j’y vois aussi une somme d’indignations qui sont prêtes à exploser. La France n’ira pas où les Français ne veulent pas aller. Le temps de la révolte est venu.
Propos recueillis par Yann Vallerie
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[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
4 réponses à “Ivan Rioufol : « Le temps de la révolte est venu. » [Interview]”
« Je croyais que l’on devait interdire toute publication appelant à tuer son prochain, et poursuivre leurs éditeurs et distributeurs ? Des sanctions pénales et financières sont pourtant prévues par les lois PLEVEN et GAYSSOT aux fins de sanctionner des délits mêmes moins graves tels les discours de haine ou délits d’opinion. Or qu’elle n’est pas ma surprise en cette période de ramadan de voir s’étaler sur les rayons des Grandes Surfaces, notamment chez AUCHAN, des Corans par centaines, pour petits et grands. Quand on sait que ce livre politique et religieux contient des appels au meurtre à l’encontre des « infidèles », on ne peut que s’étonner. S’étonner par suite qu’il n’y ait pas plus d’attaques au couteau ou à la voiture bélier dans notre pays à dominante « d’infidèles » ( du moins pour l’instant). Il faudrait donc savoir quelles sont les valeurs que la République entend défendre, et quelles écritures autoriser : la Bible (aimez-vous les uns les autres, Jean 13.34) ou le Coran (tuer l’infidèle où il se trouve : sourate 4 versets 89 et 90, plus quelques 20 autres versets du même tonneau) ? Car seriner, comme à chaque fois, « La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté », non seulement ne veut rien dire, mais occulte ce qui s’apparente à une complicité meurtrière. »
VALEURS ACTUELLLES publiait ce billet, après l’avoir légèrement caviardé, le 24 Mai 2018.
Depuis rien n’a changé (à part quelques procès faits à Eric ZEMMOUR). Interdit-on la vente du Coran comme l’a été MEIN KAMPF entre autre ?
Non, on préfère demander aux musulmans de se « convertir » à la laïcité (apostasie punie de mort …). On voit avec quels résultats !
Ah si ! Le président MACRON veut l’enseignement de l’arabe à l’école … ça va tout changer n’est-ce pas ?
La plus profonde définition de l’Histoire que je connaisse est celle de Raoul Auclair (1906 -1997).
Ci-après, la première partie de cette définition :
« L’ordre en Dieu impose l’ordre dans le monde. Le désordre que l’homme y ajoute n’est que superficiel, comme l’agitation de la mer. Si grandes que soient les tempêtes que l’homme a puissance d’y déchaîner, jusqu’à paraître le pouvoir anéantir, elles ne seront pourtant que soulèvement de la surface ; mais la rigueur de l’ordre divin demeure, sous-jacent, inébranlable et serein comme les profondeurs de l’océan, a jamais insensible au déferlement des ouragans.
Cet ordre, ces structures, ces assises fondamentales, Dieu les a définies lui-même dans la Sainte Écriture. Là est la clef de l’Eschatologie ; là est le véritable sens de l’Histoire.
Le sens de l’Histoire : à la fois une direction et une détermination. Mais d’abord, qu’est-ce donc cela, l’Histoire ? La mémoire des événements qui nous ont précédé ?
Certes ; mais la définition est incomplète : L’HISTOIRE, CE SONT DES ÉVÈNEMENTS QUI S’ENCHAÎNENT. »
Or, il se trouve que les évènements s’enchaînent énormément en 2020 et les maillons de la chaîne deviennent de plus en plus solides.
Retour au Commandeur des croyants en la France qui disait ceci le 12 septembre 1966 :
« L’État est fait pour stimuler les citoyens, et le Président est fait pour stimuler l’État.
LES FRANÇAIS SONT UN PEUPLE FORT, MAIS ILS NE LE SAVENT PAS.
Ils peuvent surmonter leurs difficultés, relever les défis, faire des bonds en avant. Mais ils n’y croient pas, tant qu’on ne les en a pas convaincus. Ce sont des déprimés permanents. C’est le rôle du Président de la République de les sortir de là, de leur faire sentir leurs capacités, de leur donner confiance en eux-mêmes, pour les amener à organiser leur existence de manière qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. » (Alain Peyrefitte, in C’était de Gaulle, t III.)
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Les €uropéens pensent que Nicolas Sarkozy a VRAIMENT, VRAIMENT, VRAIMENT bien baisé les Européens encore présents sur le sol français – le 29 mai 2005 – qui ont dit non à la 6ème République, c’est-à-dire à la Constitution €uropéenne rédigée par M. d’Estaing.
C’est d’autant plus flatteur pour M. Sarkozy, que ce peuple qui bientôt – espère-t-il – n’existera plus, à cause du métissage forcé prôné ardemment par Nicolas, Sauveur de l’€urope, a épuisé 3 régimes en 15 siècles.
Nous ne le comparerons pas à ce « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur » qui restera à jamais unique au monde.
Nonobstant, le peuple français est un peuple fort.
L’actuel fait divers qui occupe les esprits est évidemment l’arbuste qui cache l’immense forêt française qui est bien plus grande que tout ce qu’on peut imaginer.
Rappelons au passage que les Français qui on pu tenir et survivre à cinq ans de terreur par décapitation de masse étaient des hommes de l’Ancien Régime, hommes d’une trempe quasi légendaire qui n’est ni standard, ni standardisable.
En quoi, le fait divers actuel peut-t-il impressionner le peuple dont je viens d’évoquer très brièvement 5 années prises sur les 20 siècles de son histoire ?
terrifiant et tellement vrai !
[…] Source : Ivan Rioufol : « Le temps de la révolte est venu. » [Interview] […]