Croc-Blanc, L’Or maudit de Tolosa, La harpe et l’hermine, Croke Park, Ne dis rien. Voici la sélection littéraire de la semaine avec notamment deux superbes bande-dessinées.
Croc-Blanc
Croc Blanc est un classique de la littérature américaine. Il fut écrit en 1906 par Jack London et relate la vie d’un chien-loup confronté à l’impitoyable vie sauvage du Grand Nord puis à la violence des hommes. Ne connaissant que la loi du plus fort, livré à la haine, l’animal va renaître au contact d’un homme. Il va apprendre le respect et la confiance puis faire le deuil de sa liberté. Au delà de cette histoire, l’auteur souligne des valeurs universelles qui sont le socle de la meilleure éducation possible.
La bande dessinée, réalisée par Pierre-Emmanuel Dequest est absolument superbe et plaira aux petits comme aux plus grands.
Croc-Blanc – Pierre-Emmanuel Dequest – Editions du rocher – 14,9€
L’or maudit de Tolosa
Troisième siècle avant notre ère, à Delphes, en Grèce.
Le Celte Brennos, à la tête d’une puissante armée de conquérants venus de Gaule, ose défier Apollon en personne en voulant piller son sanctuaire sacré et son fameux trésor, nourri par toutes les cités grecques. Mais on ne gagne pas contre les dieux ! Pris au piège dans l’enceinte sacrée, il périt avec ses hommes. Pourtant, certains survivent à la débâcle, et réussissent même à s’emparer du trésor, qu’ils cherchent à rapporter dans la région de Tolosa (Toulouse), leur terre d’origine. Une sanglante odyssée commence alors pour ces guerriers.
Car Apollon, par l’intermédiaire de la Pythie, sa prophétesse sacrée qu’ils ont prise en otage, veille et punit. Le dieu n’aura de cesse de tisser un destin d’obstacles, de malheurs et de mort pour tous ceux qui voudront s’approprier l’or de Delphes…
Avec son intrigue palpitante, L’Or maudit de Tolosa vous transporte jusqu’au second âge du Fer, à la rencontre des origines d’une légende née d’un fait historique avéré.
L’or maudit de Tolosa – Cécile Lozem – Totem – 23€
La harpe et l’hermine
Ouvrage paru en 1996 mais qui mérite d’être lu.
Chaque année l’île d’Émeraude attire des dizaines de milliers de touristes qui y procèdent, plus ou moins consciemment, à une sorte de quête d’un « paradis celte perdu ». Cette fascination n’est pas nouvelle. Elle a longtemps contribué à établir des relations ambiguës, souvent faites de malentendus, entre l’Irlande et la Bretagne, entre la Harpe et l’Hermine…
Roger Faligot ouvre aujourd’hui ce dossier tabou et y dénonce un mythe tenace : l’Irlande indépendantiste n’a jamais cherché à s’embarrasser d’une quelconque alliance avec le séparatisme breton. Ce dernier s’est appuyé sur une « légende dorée » qui l’a conduit, en voulant imiter les cousins de la Verte Érin, à une impasse totale.
La Harpe et l’Hermine, ce « roman vrai », commence avec la Révolution française, quand naît le « projet irlandais ». Il se poursuit par le courant de sympathie en faveur de l’Irlande qui, au XIXe siècle, sera popularisé par de grands romanciers bretons comme Jules Verne ou Paul Féval. Il nous conduit ensuite à travers deux guerres mondiales, leurs personnages et leurs idéologies, leurs erreurs et leurs espoirs. Plus tard, ce sera la « renaissance » culturelle des années 60/70. Enfin, il s’achève avec l’« Adieu aux armes » de l’I.R.A. qui, s’il constitue en cette fin de siècle un tournant décisif vers la paix en Irlande, ouvrira une ère nouvelle sans précédent dans les relations entre les pays celtiques et lèvera enfin l’hypothèque qui a trop longtemps pesé sur l’identité bretonne.
La harpe et l’hermine – Roger Faligot – Terre de brumes – 17€ (à commander ici)
Croke Park, dimanche sanglant à Dublin
Dublin, 21 novembre 1920. Le stade de Croke Park, véritable enceinte des sports traditionnels irlandais, accueille une rencontre de football gaélique. Mais le matin même, le Cairo Gang, une entité secrète composée d’espions anglais chargés d’éliminer les indépendantistes irlandais, est littéralement décimé par les Douze Apôtres, une unité de l’IRA dirigée par Michael Collins. Persuadés que les assassins se cachent parmi les spectateurs de la rencontre de football, les paramilitaires britanniques vont pénétrer dans le stade pour y perpétrer un véritable massacre… Plus de 80 ans plus tard, en 2007, lors du tournoi des Six Nations, les matchs de rugby doivent être délocalisés pour la première fois à Croke Park. Hasard du tirage au sort, c’est l’Angleterre qui vient y affronter les favoris : l’Irlande. Et l’idée d’entendre le God Save the Queen résonner au cœur même des lieux de la tragédie ravive pour pas mal de monde la douloureuse histoire du Bloody Sunday de 1920…
Richard Guérineau et Sylvain Gâche s’emparent avec souffle de ce moment où l’histoire des luttes irlandaises percute le sport.
Croke Park, dimanche sanglant à Dublin – Sylvain Gache/ Richard Guérineau – Coup de tête Delcourt – 21,9€
Ne dis rien
1972, Belfast, quartier catholique. Par une sombre nuit de décembre, une mère de famille est enlevée sous les yeux de ses dix enfants. Ils ne la reverront jamais… Pourquoi une femme apparemment sans histoires s’est-elle retrouvée la cible de l’IRA ? Était-elle réellement une moucharde ? Et pourquoi, alors que tout le monde connaissait l’identité des agresseurs, personne n’a rien dit ? En s’intéressant à l’« affaire Jean McConville », Patrick Radden Keefe, journaliste au New Yorker, revisite toute l’histoire du conflit nord-irlandais. Des manifestations du début des années 1960 jusqu’à la vague d’attentats qui a terrorisé tout le Royaume-Uni, en passant par les grèves de la faim de Bobby Sands et des Blanket men, il en révèle les derniers secrets, les zones d’ombre et, surtout, le prix à payer pour les individus.
Nous reviendrons prochainement spécifiquement sur ce polar qui va vous replonger en plein coeur de la guerre civile en Irlande du nord. Sam Millar va avoir de la concurrence !
Ne dis rien – Patrick Radden Keefe – Belfont – 22€ (à commander ici)
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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