Pendant un an, la journaliste Anne Poiret a suivi les efforts des Mossouliotes pour rebâtir leur ville, ravagée par le conflit contre Daesh. Une reconstruction minée par des rivalités politiques dans un contexte sécuritaire toujours précaire. Si depuis la reprise de Mossoul à l’organisation État islamique, le 10 juillet 2017, l’est de la cité reprend vie peu à peu, à l’ouest du Tigre, la vieille ville – fief sunnite dans lequel les djihadistes se sont repliés et ont lutté jusqu’à la mort – reste un immense champ de ruines.
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Outre les efforts limités de la communauté internationale, la réédification de la ville est plombée par les affaires de corruption locales et les démêlés de Muzahim al-Khayat, l’interlocuteur du gouvernement irakien, avec Nawfal al-Sultan, le gouverneur de la province. Abandonnés à leur sort, des habitants se relaient chaque jour pour déblayer les rues, tandis que d’autres tentent de rebâtir eux-mêmes leurs habitations et leurs commerces. Un tel vide politique à long terme pourrait favoriser une résurgence des violences extrémistes, à l’heure où subsistent des cellules dormantes islamistes dispersées dans les environs. Désormais, les familles des militants de Daech se terrent dans les faubourgs, traquées par les milices chiites installées en ville. En suivant le travail de reconstruction de la cité, la réalisatrice Anne Poiret (prix Albert-Londres 2007) dépeint avec acuité les défis socio-économiques, sécuritaires et géopolitiques qui le sous-tendent.
Documentaire d’Anne Poiret (France, 2019, 1h)
Illustration : DR
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