Le confinement a empêché une réunion publique en mars sur le cadmium mise en œuvre par Martin Boudot, journaliste dans le cadre de l’émission Vert de Rage, relayée par les associations Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre et Halte Aux Marées Vertes. Elle faisait suite à une recherche de ce métal lourd toxique dans les urines en janvier dernier à Saint-Malo, Pommeret et Tréduder.
C’est samedi 12 septembre que cette réunion a désormais lieu. Ce sera à Pommeret à 14h30 en présence du docteur Poupon travaillant en relation avec Martin Boudot et des députés. À cette occasion, toutes celles et ceux qui ont dépassé le taux de 0,50 Mg/G sont invités à se revêtir d’un tee-shirt sur lequel elles et ils auront inscrit leur score personnel.
Le cadmium, qu’est-ce que c’est ?
Le cadmium est un métal lourd contenu dans les roches phosphatées utilisées pour fabriquer des engrais pour l’agriculture. Classé cancérogène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé, il a des effets toxiques sur les reins, le squelette, l’appareil respiratoire, et est fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien.
On le trouve surtout dans les engrais phosphatés. Déversés abondamment sur les terres cultivées, il finit logiquement dans les plantes. Certaines d’entre elles et en particuliers les pommes de terre et le blé ont la capacité de le concentrer. Quand on sait la place majeure de ces denrées dans l’alimentation des Français, les Bretons en tête, on n’est pas surpris qu’elles participent largement à 90 % de l’exposition à cette substance, fumeurs exceptés.
« D’où vient donc ce phosphate empoisonné ? Du Maroc, qui détient les premières réserves au monde. Et de son importateur le groupe breton Roullier, celui qui s’est rendu célèbre par ses demandes d’extraction de sable en Baie de Lannion rejetées par la population. Pour des raisons d’économie, cet industriel ne s’embarrasse pas de procéder à la séparation de l’engrais du métal lourd toxique avant de le mettre sur le marché et sur les terres. Et voilà comment le cadmium irrigue le sang des Français avec la complicité bienveillante des autorités publiques. En toute ignorance et en s’exposant eux-mêmes, les exploitants agricoles se trouvent être des empoisonneurs malgré eux.
Ce sont les institutions européennes qui commencent à sonner l’alerte en imposant aux pays membres de réduire le taux de cadmium admissible dans les engrais. Pour autant, les pouvoirs publics en France traînent les pieds et laissent faire les épandages d’engrais au cadmium. Prenant le problème à bras le corps, des citoyennes et des citoyens décident de commencer à analyser leur taux de cadmium dans leurs urines. C’est ensuite sur cette base qu’ils envisagent d’introduire des recours en justice contre l’État français laxiste » indique Yves-Marie Le Lay, pour Sauvegarde du Trégor.
Une pétition sera d’ailleurs accessible lors de la réunion de ce samedi.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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