En Bretagne, de nouvelles mutilations de chevaux ont été constatées et suscitent une inquiétude grandissante chez les propriétaires. Avec le risque de voir ces derniers se substituer à l’État pour mettre fin à ces actes pour l’heure impunis ?
Chevaux mutilés : premier cas en Ille-et-Vilaine
La série des mutilations de chevaux se poursuit en France et n’épargne pas la Bretagne. Le dernier cas en date est aussi le premier dans le département d’Ille-et-Vilaine. Dans la nuit du 30 au 31 août, c’est cette fois à Miniac-sous-Bécherel, commune située au nord de Rennes qu’un animal a été victime de sévices, « graves » selon le procureur de la République Philippe Astruc.
Parmi les cinq chevaux présents dans un enclos, un seul a été touché et présente ainsi une blessure au niveau de la bouche, trois entailles à l’arrière-train et une blessure au niveau du sabot. Par ailleurs, d’autres sources font état de brûlures au niveau du museau. Le même procureur en conclut qu’il « s’agit manifestement d’un acte volontaire ». Depuis, une enquête est menée par la brigade de gendarmerie de Hédé-Bazouges.
De son côté, le maire de Miniac-sous-Bécherel Daniel Monnier a dénoncé des « faits très graves d’une cruauté hors précédent » et « commis par des lâches ». Des faits qui révèlent aussi un certain abandon des zones rurales en matière de sécurité, laquelle ne relève que de la gendarmerie et de ses moyens.
D’autres départements bretons déjà touchés
Cet acte odieux commis en Ille-et-Vilaine succède à d’autres mutilations commises ailleurs en Bretagne. Nous rapportions par exemple voilà quelques jours le témoignage de la propriétaire de deux chevaux mutilés à Bannalec, dans le Finistère, dans la nuit du 27 au 28 août derniers.
Des chevaux mutilés, il y en a eu aussi dans les Côtes d’Armor, notamment près de Lannion, à Plouzélambre, ou deux bêtes ont été attaquées le 25 août, l’un des chevaux ayant été retrouvé mort égorgé et l’autre mutilé au niveau des oreilles. Là encore, une enquête a été ouverte à la suite de ces actes, sans se révéler fructueuse pour l’instant. À savoir également que les auteurs de ses sévices encourent deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.
Quant au Morbihan, les propriétaires de chevaux n’y sont pas davantage rassurés. C’est notamment le cas au centre équestre Lann er Roch de Plœmeur, qui abrite 60 poneys et chevaux. Face à la menace ambiante, le centre a décidé de mettre en place des rondes de nuits pour surveiller les animaux. Un dispositif qui a peut-être permis d’éviter le pire dans la nuit du 29 au 30 août derniers lorsque les des veilleurs ont surpris un fourgon avec trois hommes a bord sur le parking. Le véhicule fera alors rapidement demi-tour avant de prendre la fuite. Désormais, ils sont une vingtaine de personnes à se relayer sur le site pour monter la garde auprès des équidés.
La nuit précédente, toujours à Plœmeur, la vidéosurveillance de l’écurie de Kerloes a rapporté l’intrusion de plusieurs individus près des chevaux, situés dans un champ.
Face à l’inquiétude des propriétaires d’animaux et des centres équestres, les autorités du Morbihan martèlent qu’il ne faut pas « se faire justice soi-même » et assurent avoir « pris des mesures » et être « très réactives en cas d’alerte ». Des dispositions qui vont devoir rapidement démontrer leur efficacité sous peine de voir les propriétaires de chevaux perdre patience…
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Chevaux mutilés : l’inquiétude grandit en Bretagne et les enquêtes piétinent”
Deux ans de prison seulement ??? C’est ÇA le pouvoir dissuasif de la justice ???
Si c’est de l’humour le côté amusant m’échappe totalement.
L’insécurité se répands aussi dans les campagnes, la France devient peu à peu un pays dangereux, qui peut dire si demain ce ne sont pas les propriétaires d’équidés qui se feront eux-mêmes découper s’ils s’interposent pour protéger leurs montures?