Election présidentielle aux Etats-Unis. Mode d’emploi pour mieux comprendre le 3 novembre 2020

Les élections américaines sont un foutu bazar vu d’Europe.

Des élections très souvent incomprises (et il faut le dire mal expliquées, notamment du fait, ces dernières années, de la vague médiatique anti Trump pour la dernière élection – en Europe de l’Ouest – et négrolâtre pro Obama (alors même qu’il est métis et qu’il a la moitié de sang blanc) pour l’avant dernière).

La prochaine élection se déroulera le 3 novembre 2020. Elle permettra de déterminer qui de Joe Biden (démocrate), ou de Donald Trump (républicain) deviendra le nouveau président des USA, sachant que dans ce système électoral particulier, les candidats qui se présentent en indépendants (on pense notamment aux Libertariens) n’ont aucune chance de faire basculer le système. On vous explique ci-dessous le fonctionnement.

Elections aux USA le 3 novembre : mode d’emploi

Le coup d’envoi de l’élection américaine a été donné le 3 février dernier dans l’Iowa, avec l’ouverture des primaires. Du côté des Républicains, Donald Trump, que la presse en Europe de l’Ouest aime à présenter isolé, a été largement réélu pour être à nouveau candidat.

Du côté des Démocrates, c’est Joe Biden qui a été élu, de justesse (50,6%) devant Bernie Sanders.

Les deux candidats s’affronteront donc pour la 59 élection présidentielle américaine depuis 1788.

Bien que certains électeurs (notamment dans le Minnesota et le Dakota du sud à partir du 18 septembre) puissent voter en avance, et même sur Internet (la France aurait des leçons à prendre dans ce domaine), le jour officiel de l’élection du président américain («Election day») se déroule le mardi qui suit le premier lundi de novembre. Cette année, elle tombera ainsi le 3 novembre.

L’élection du président se fait au suffrage indirect. En effet, les citoyens ne voteront pas pour Trump ou Biden, mais pour les grands électeurs de chaque Etat, grands électeurs chargés de voter à leur place pour l’un des deux candidats. Chaque Etat dispose de son propre nombre de grands électeurs, déterminé par le poids démographique de l’Etat, et il faut en récolter au moins 270 pour être élu. Il faut savoir qu’hormis dans le Maine et le Nebraska, où la proportionnelle est de mise concernant la répartition des grands électeurs, le système des autres Etats repose sur le « Winner Take All », ce qui signifie que le parti qui obtient le plus de voix remporte l’intégralité des mandats de grands électeurs. Cela entraine des différences entre le nombre de citoyens qui votent pour une liste, et son impact politique ensuite (Georges W Bush tout comme Donald Trump ont comptabilisé moins de voix que Al Gore ou qu’Hilary Clinton, lors des élections récentes).

Par ailleurs, le vote dans certains Etats, pour cette élection présidentielle, n’a presque aucune importance (Vermont, Montana, par exemple…) et les candidats se focalisent sur les Etats qui, élection après élection, changent souvent d’étiquette politique principale (Colorado, Ohio, Floride, pour ne citer qu’eux…).

Le nom du président est connu le 3 novembre tôt dans la matinée, et dans la foulée, les grands électeurs élus se réunissent dans chaque Etat pour le désigner officiellement, ainsi que le Vice-Président. Puis, les voix sont comptabilisés jusqu’en janvier, avant la cérémonie d’investiture, le 20 janvier suivant.

Trump vs Biden : qui l’emportera ?

Difficile d’y voir clair pour le moment lors de cette élection, tant la propagande anti Trump est importante en Europe de l’Ouest (et au sein de la classe médiatique mainstream aux USA, qui désinforme copieusement). Le soutien confirmé chez les Républicains, mais aussi le soutien de son électorat populaire, et le souvenir de la surprise de 2016, lorsqu’il triompha au nez et à la barbe de tout le système, laisse entrevoir une réélection possible.

D’autant plus que, bénéficiant en partie (en partie seulement) des réformes d’Obama, cumulées à celle qu’il a lui même fait mettre en place, le bilan économique de Donald Trump était particulièrement bon…jusqu’à la crise liée à la pandémie de Covid-19. Entre 2017 et 2019, « les taux de chômage des Américains d’origine asiatique, des Latinos et des Afro-Américains n’ont cessé de baisser pour chuter respectivement à 2,2 %, 4,4 % et 5,9 %. C’est la même chose chez les femmes où le taux de chômage a baissé à 3,3 %. Comme ces bas pourcentages battent tous les records depuis 1945, beaucoup d’électeurs féminins ou provenant des minorités ont tendance à accorder le crédit à Trump » indique le journal ledroit.com.

Au crédit de Trump, on peut noter la création de 6 millions d’emplois, dont 500 000 dans le secteur manufacturier, la réduction de moitié de l’immigration illégale ou encore la liquidation d’un des chefs de l’Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, ce qui compte pour une partie de l’électorat américain.

De son côté, Joe Biden suscite l’espoir dans le camp Démocrate. Négrôlatre (ou plutôt opportuniste patenté), il n’a pas hésité à surfer dangereusement sur la vague « Black Lives Matter » qui se développait dans certaines villes des USA (tandis que la plupart des villes moyennes et de la ruralité américaine sont restées imperméables à cette vague). Il est vu par la presse occidentale quasiment comme un Messie qui permettrait au mondialisme de reprendre sa marche en avant.

Economiquement, son programme est dans la continuité de celui d’Obama : il prévoit ainsi de remonter de manière générale le salaire minimal fédéral de 7,25 dollars de l’heure (6,11 euros), inchangé depuis juillet 2009, à 15 dollars, une évolution déjà mise en place dans les bastions démocrates comme la ville de New York ou dans des entreprises géantes comme Amazon. Biden compte réaugmenter les impôts. Pour les particuliers, le taux marginal de l’impôt sur le revenu remonterait de 37 % à 39,6 %. Mais la mesure la plus décisive est l’extension de la taxe destinée à financer la Social Security (retraite et santé publique) pour les revenus au-delà de 400 000 euros, sans limitation de plafond. Actuellement, cette taxe de 12,4 %, partagée entre salariés et employeurs, s’arrête lorsque le revenu atteint 137 700 dollars. Le journal Le Monde écrit que Biden « prévoit de financer les études pour les familles gagnant moins de 125 000 dollars et de généraliser les écoles maternelles. Il a refusé d’adopter le projet de « Sécu » américaine, avec un payeur unique. En revanche, il entend donner un droit à l’assurance-maladie publique, garantissant que chaque Américain ne paierait pas plus de 8,5 % de son revenu pour bénéficier d’une couverture maladie. Il entend ainsi corriger un défaut de la réforme Obama, accusée d’avoir renchéri le coût de l’assurance pour les classes moyennes »

A noter qu’il est très difficile pour un lecteur francophone de se faire une opinion sur le programme de Donald Trump : à aucun moment, la presse mainstream francophone ne le détaille réellement, tandis qu’elle ne dresse que quelques traits de celui de Joe Biden, ce qui rend la lecture de ces élections particulièrement difficile. Qu’importe pour cette presse aux ordres, le but étant, une fois de plus, de mettre dans la tête de l’opinion publique qu’il y a d’un côté un grand méchant (Donald Trump, qu’importe si des millions d’américains le soutiennent), et de l’autre le sauveur (Joe Biden). Dans une société qui tourne fréquemment à la binarité, le pire est que ce type de raisonnement finit par percuter…

La réalité est un peu plus complexe que cela. Nous tâcherons d’en informer nos lecteurs d’ici au 3 novembre prochain.

Crédit photo : DR 
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