L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex a indiqué que le nombre de migrants à pénétrer en Europe au mois de mai avait bondi, après un mois d’avril plus calme en raison du Covid-19.
Cinq fois plus de migrants en mai
Avec le déconfinement amorcé en Europe durant le mois de mai, les tentatives des migrants de gagner illégalement l’UE sont reparties à la hausse. Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et des garde-côtes, a déclaré lundi 15 juin que 4 300 passages non autorisés ont été enregistrés en mai contre environ 900 en avril. Soit le total le plus bas depuis le début de la collecte des données en 2009.
Ce répit relatif concernant l’afflux d’extra-Européens aura donc été de courte durée du fait de l’assouplissement des mesures de confinement et de la réouverture des frontières.
Par ailleurs, entre le début de l’année 2020 et la fin mai, 31 600 passages de migrants illégaux ont été recensés par Frontex. Ce qui représente une diminution de 6 % par rapport à la même période en 2019. Mais la caractéristique de ces migrants étant d’être, justement, entrés illégalement en Europe, difficile de savoir quel crédit accorder à un tel comptage…
La Méditerranée orientale, route la plus prisée ?
Quant à la répartition des flux, l’Agence européenne indique que 12 700 migrants (soit 28 % de moins qu’il y a un an) sont arrivés par la « route de la Méditerranée orientale » depuis le début de l’année, dont 1 250 au cours du mois de mai. Cette route, majoritairement empruntée par des individus en provenance d’Afghanistan, relie donc la Turquie à la Grèce via les îles de la mer Égée, tristement célèbres pour leurs camps surpeuplés et pour les incidents réguliers qui y ont lieu.
Autre moyen de gagner l’UE, la « route de la Méditerranée centrale » qui voit des migrants quitter les côtes libyennes pour tenter de rejoindre Malte et l’Italie. Un parcours qui a permis, toujours d’après les chiffres de Frontex, à plus de 5 500 migrants d’atteindre l’Europe (environ trois fois plus qu’au cours de la même période de 2019), dont 1 000 au mois de mai. Une hausse de 40 % par rapport au moins d’avril. Les migrants tentant la traversée par cette voie sont principalement issus du Bangladesh, du Soudan ou encore de Côte d’Ivoire.
La pression migratoire ne faiblit pas
Enfin, dernière option maritime pour les clandestins extra-européens, celle de la Méditerranée occidentale via l’Espagne. Là aussi, les arrivées sont reparties en flèche, avec un nombre de migrants enregistrés par Frontex ayant presque quadruplé en mai (plus de 650) par rapport à avril. Toutefois, l’Agence note une baisse entre les cinq premiers mois de 2020 (3 700 individus) et ceux de 2019, tandis que près de la moitié de ces migrants illégaux étaient d’origine algérienne.
Dernière option pour les candidats à l’immigration, la route des Balkans occidentaux a vu passer 6 900 migrants depuis le début de l’année 2020. Une hausse de 50 % par rapport à la même période en 2019. Concernant le mois de mai dernier, 900 passages frontaliers illégaux ont été enregistrés, multipliant par 10 le nombre du mois d’avril.
Pour rappel, nous évoquions voilà deux semaines un rapport produit par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime concernant les effets du Covid-19 sur le trafic de migrants, lequel révélait qu’en Libye, 650 000 migrants seraient prêts à prendre la mer vers l’Europe.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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