Pour éponger les frais déboursés dans le cadre de la crise du coronavirus, le gouvernement français prévoit de prolonger la contribution au remboursement de la dette. Un impôt qui s’impose en catimini alors qu’il devait disparaître dans 4 ans.
Des milliards et des milliards
C’est un impôt qui ne dit pas son nom et que bon nombre de Français pensaient voir disparaître dans 4 ans. Depuis l’annonce du confinement le 16 mars dernier et celle du déconfinement deux mois après, le gouvernement a multiplié les enveloppes auprès des différents acteurs impactés par l’épidémie de coronavirus.
Enveloppe pour sauver le tourisme (18 milliards d’euros), pour acheter du matériel médical et financer les arrêts maladie (estimé à 6 milliards d’euros), dispositif de chômage partiel (estimé à 24 milliards d’euros), soutien aux entreprises (1,5 à 2 milliards d’euros par jour) …
En avril dernier, le coût total pour faire face à cette crise sanitaire inédite que traverse actuellement le pays, était estimé à 110 milliards d’euros par le ministère de l’Économie. Et pour éponger ces frais colossaux, le gouvernement n’a eu de cesse de mettre la main à la poche. Enfin… à notre poche.
CRDS prolongé
Puisque si d’un côté Emmanuel Macron a le cœur en peine quand il s’agit d’évoquer la dette de l’Afrique, à laquelle il a promis une « initiative d’annulation de dette massive » lors de son allocution du 13 avril dernier, n’en reste pas moins qu’il garde bien les yeux rivés sur le portefeuille quand il s’agit de la dette de la France.
Et d’ores et déjà, alors que les Français ont retrouvé une liberté toute relative et que le bilan économique final n’est pas posé, le ministre des Solidarités prévoit, dans un projet de loi organique, de proroger jusqu’en 2033 la caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), comme le rapporte Le Figaro.
En clair : la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), un impôt qui permet de financer la caisse d’amortissement de la dette sociale et qui devait s’éteindre en 2024, est finalement prolongée jusqu’en 2033.
Impôt : 0,5% sur tous les revenus
Et pour cause, cet impôt rapporte beaucoup d’argent à l’état puisqu’il est prélevé au taux de 0,5% sur tous les revenus (les revenus salariaux, les dividendes, les retraites, les allocations familiales…). Une véritable poule aux œufs d’or dont le gouvernement a bien du mal à se défaire.
Créée par ordonnance le 24 janvier 1996, la CRDS était initialement prévue pour durer 13 ans, soit jusqu’en 2009. Mais les gouvernements successifs ont joué les prolongations puisque finalement, la fin de la CRDS a été repoussée à 2014. Puis à 2024. Et désormais à 2033.
S’il ne constitue pas en tant que tel un « nouvel » impôt, le prolongement de la CRDS demeure bel et bien la première facture fiscale de la crise du coronavirus, les Français étant amenés à continuer d’être prélevés pendant 13 ans pour un impôt qui devait disparaître… depuis 11 ans.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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