Dans le cadre du processus de déconfinement progressif, Édouard Philippe a annoncé, jeudi 14 mai, le plan d’aides spécifiques pour les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, des secteurs frappés de plein fouet par les deux mois de confinement.
Le secteur du tourisme : 7,2 % du PIB
18 milliards d’euros. L’enveloppe annoncée par Édouard Philippe, jeudi 14 mai, à l’issue d’un comité interministériel avec les professionnels du tourisme, est coquette. Et il y a de quoi. De l’aveu même du Premier ministre, « le tourisme, un des fleurons de l’économie française, fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne ».
Avec pas moins de 95% d’hôtels actuellement fermés, les voyages extra-européens suspendus et l’ensemble des cafés-restaurants fermés, le secteur du tourisme (qui représente 7,2 % du PIB et 2 millions d’emploi) est un des plus impactés en France par la crise du coronavirus.
Pour éviter un naufrage du secteur, des aides « sans précédent » ont donc été annoncées par Édouard Philippe. Celles-ci comprennent notamment un élargissement et un assouplissement des aides déjà mises en place pour tous les secteurs (Chômage partiel, fonds de solidarité…) et des mesures spécifiques (prêts tourisme de Bpifrance, titres-restaurant…). On fait le point sur le détail des mesures.
Vacances possibles en juillet
C’était une des annonces les plus attendues par les Français. Oui, il sera possible de partir en vacances en juillet et en août, et ce malgré l’épidémie actuelle de coronavirus. « Les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d’août », a ainsi indiqué jeudi 14 mai Édouard Philippe mais sous réserve toutefois « de possibles restrictions très localisées » en fonction de l’évolution de l’épidémie de coronavirus.
Il est donc d’ores et déjà possible de prendre ses réservations, « les acteurs du tourisme, de l’hôtellerie, s’étant engagés à faire en sorte que les Français soient intégralement remboursés dans l’hypothèse où l’évolution de l’épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances », a assuré le Premier ministre. Ce vendredi 15 mai, la fréquence du site de la SNCF a d’ailleurs bondi de 120 %.
Oui, sous réserve de l’évolution de l’épidémie et de possibles restrictions localisées, les Français pourront partir en vacances en France en juillet et en août. pic.twitter.com/d8Wi2BcXLF
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) May 14, 2020
Décision le 25 mai pour les cafés-restaurants
Du côté des cafés et des restaurants, l’heure est encore à l’hypothèse. Si certains (ceux situés dans les départements en vert sur la carte du déconfinement) devraient pouvoir rouvrir le 2 juin, la décision définitive interviendra la semaine du 25 mai.
La date de réouverture des cafés-restaurants sera fixée dans la semaine du 25 mai. Une réouverture le 2 juin pourra être envisagée dans les départements verts si l’évolution de l’épidémie ne se dégrade pas et si les mesures sanitaires recommandées sont parfaitement respectées.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) May 14, 2020
Pour inciter les Français à retourner dans les restaurants, une fois leur réouverture actée, le plafond journalier des tickets-restaurant va également être doublé, passant ainsi de 19 à 38 euros. Leur utilisation sera par ailleurs autorisée les weekends et jours fériés, jusqu’à fin 2020.
Fonds de solidarité et chômage partiel
Autre annonce faite par Édouard Philippe, en réponse à une des revendications du secteur : le recours au chômage partiel sera possible au moins jusqu’à fin septembre 2020 pour les professionnels du tourisme et de l’évènementiel. « Au-delà, le chômage partiel restera ouvert si l’activité de l’entreprise reprend trop lentement », a-t-il souligné.
Les entreprises du tourisme pourront continuer de recourir au chômage partiel dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui au moins jusqu’à fin septembre 2020. Au-delà, le chômage partiel leur restera ouvert si leur activité reprend trop lentement. #PlanTourisme
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) May 14, 2020
L’accès au fonds de solidarité, pour les entreprises du secteur des cafés hôtels restaurants, du tourisme, de l’événementiel, du sport et de la culture, sera lui prolongé jusqu’à la fin de l’année 2020. L’accès du fond ayant été élargi, les entreprises désormais éligibles sont celles qui comptent jusqu’à 20 salariés et qui réalisent jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elles pourront se voir octroyer jusqu’à 10 000 euros (contre 5000 euros dans les autres secteurs).
Si vous êtes un acteur du Tourisme, vous pouvez vérifier votre éligibilité aux aides qui vous concernent sur le site du gouvernement spécifique aux dispositifs de soutien.
Prêts garantis par l’État et prêts bancaires
« 6,2 milliards d’euros de prêts garantis par l’État ont déjà été pré-accordés à 50 000 entreprises du secteur » a indiqué Edouard Philippe lors de sa présentation le 14 mai dernier. Et lui de rajouter que le plafond des prêts garantis par l’État est désormais fixé au montant des 3 meilleurs mois de l’année précédente (contre 25% du CA annuel dans les autres secteurs).
Du côté de l’enveloppe des prêts tourisme de Bpifrance, cette dernière sera portée de 250 millions d’euros à un milliard d’euros.
Les banques se sont par ailleurs engagées à proposer aux PME du secteur un report des mensualités possible jusqu’à 12 mois (contre 6 mois actuellement).
Taxes et cotisations
Les cotisations sociales patronales, dues entre mars et juin, seront exonérées pour les entreprises du secteur. Cette exonération est prolongée « tant que la fermeture durera », a souligné Édouard Philippe.
Un crédit de cotisations sur 20% des salaires versés depuis février sera également accordée aux entreprises. Une forme d’aide sans précédent » a insisté le Premier ministre. Du côté de la TVA en revanche, le gouvernement n’a pas fait de geste.
AK
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