On connaissait Théodore Botrel, Alan Stivel, Gilles Servat, mais pas Yves-Marie Le Guilvinec.
Grâce à Jérôme Garcin, nous avons appris l’existence de Yves-Marie Le Guilvinec (1870-1900). La vie de cet illustre inconnu sort en effet des sentiers battus et tout Breton conscient et organisé n’a pas le droit d’« ignorer l’œuvre de ce marin au long cours qui, après avoir pêché la morue sur les bancs de Terre-Neuve et fait escale dans des ports de fortune, écrivit des chansons mémorables, dont la fameuse “Cancalaise”, et d’insignes refrains, parmi lesquels “Avec le thon oui tout est bon” ou “Je n’irai pas à la morue sans avoir courtisé lulu” ».
À l’origine de cette réapparition de Le Guilvinec se trouve un Normand, François Morel. « Chinant un jour dans la foire-à-tout de Saint-Lunaire, l’ancien fromager des Deschiens tomba sur une revue piquetée d’écailles de poisson, où figurait une douzaine de chansons signées Le Guilvinec. Intrigué autant que séduit, il enquêta sur cet auteur compositeur natif de Trigavou [entre Dinan et Dinard] et travailla sans relâche à sa réhabilitation. » Ce qui amena François Morel à signer, avec Gérard Mordilllat, une biographie exhaustive de cet « oublié océanique », Tous les marins sont des chanteurs (Calmann-Lévy). Il interprète aussi, dans un album éponyme (Sony Music) la plupart de ses chansons, avec la complicité de Juliette et Bernard Lavilliers. « Le Guilvinec est mort en mer, en 1900, à 30 ans, ivre de calva, de tafia, de vin rouge et d’anis pur ». (L’Obs, 2 avril 2020). Il aura ainsi échappé à la guerre 14-18…
B.M.
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