Marion Maréchal, interrogé par Bastien Lejeune sur Valeurs Actuelles, livre son analyse de la situation née de l’épidémie de coronavirus et de sa sortie ainsi que de sa gestion par le gouvernement et par Emmanuel Macron.
Les incohérences de nos gouvernants
Elle commence par souligner l’incohérence entre leur discours sur la nécessité de maintenir sur le territoire national les productions stratégiques et les actes comme, par exemple, l’accord de libre échange signé en mars avec le Vietnam.
Or, pour elle, la pandémie entraîne « une remise en cause radicale de la vision du monde et de l’Homme portée par les dirigeants depuis Jacques Chirac au moins. Nous assistons à l’effondrement de toutes les certitudes sur les bienfaits de l’Homme nomade, de la société ouverte, de la fin des Nations. Nous allons changer d’univers mental après cette crise. »
La peur paralyse les dirigeants
Mais nos dirigeants actuels sont paralysés par la peur :
» Il a peur de devoir faire face à la réédition des émeute de 2005. Il a peur de subir les conséquences politiques d’un embrasement des banlieues dont il achète soigneusement la paix sociale à coups de subventions, en fermant les yeux sur les trafics en tout genre ou en déléguant l’ordre public aux salafistes. Il a peur d’une tension diplomatique en luttant contre la subversion organisée de la communauté musulmane française par des réseaux et des pays étrangers. Le séparatisme dont parlait Emmanuel Macron est combattu dans les mots mais il est accepté, et même alimenté, dans les faits. Ces quartiers sont exemptés de la solidarité nationale sauf quand il s’agit de bénéficier de notre système social ou de notre système de santé. «
Le piège d’une société multi-culturelle
Cela résulte à la fois de l’individualisme triomphant dans la France contemporaine mais aussi de la volonté de faire de notre pays une société multi-culturelle :
» Il n’est pas seulement question ici d’individualisme. Le professeur Robert Putman, éminent sociologue américain, s’est penché sur le phénomène des sociétés diversitaires et a tiré des conclusions qui éclairent notre situation française. Dans son étude, il conclut que l’hétérogénéité ethnoculturelle semble entraîner une désintégration du tissu social, une perte de confiance entre les individus. Il affirme que « les habitants de communautés hétérogènes ont plutôt tendance à se retirer de la vie collective, à se méfier de leurs voisins, (…) à attendre le pire de leur communauté et de leurs chefs, (…) à être moins bénévoles, à moins voter, etc. » L’émergence d’une société française pluriethnique et multiculturelle associée à la disparition de la machine à assimiler nationale, transforme cet appel à l’unité en vœu pieux. On le voit dans un certain nombre de quartiers de manière flagrante en ce moment. «
La réalisation des rêves sociétaux de l’extrême gauche
De même, il met en œuvre toutes les réformes sociétales dont a rêvé l’extrême gauche et les libéraux libertaires :
Ce gouvernement, sur tous les sujets de société (immigration, identité, revendications LGBT, sécurité, justice), se situe à la gauche du parti socialiste. Beaucoup de Français ont voté pour Emmanuel Macron en espérant une révolution économique. Non seulement ils n’auront pas cette révolution mais ils subiront toutes les politiques sociétales de gauche qui mettent à mal la cohésion et l’harmonie de notre pays. «
Limoger les élites du vieux monde
Elle conclue en exprimant la nécessité de revenir à une vraie politique nationale mais pour cela il faut limoger les dirigeants de l’ancien monde :
« Voilà donc une des grandes leçons à tirer : la vraie résilience, c’est le made in France. Et les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer de ce point de vue : en privilégiant la commande publique auprès d’entreprises françaises, en protégeant les secteurs stratégiques des OPA étrangères, en régulant la concurrence étrangère dans les secteurs exposés, en baissant la fiscalité et le coût du travail sur les entreprises, en exhortant les banques à jouer leur rôle de financement auprès du monde économique, en réorganisant la dépense publique et l’organisation de l’Etat.
Mais ne soyons pas naïfs, il ne suffira pas de changer les “process”. Ceux qui n’ont rien vu et rien compris aux menaces du monde actuel ont peu de chance d’apporter les bonnes solutions. Il faudra changer les Hommes. Comme Joffre en 14-18, il sera temps d’envoyer à Limoges tous les généraux inaptes au commandement. Le monde d’après se fera avec les hommes et les femmes d’après. »
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TH. M.
Illustration : DR
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