Les truands aiment le muscadet : 1 800 bouteilles volées pendant le confinement

Il faut croire que le confinement ne s’applique ni aux dealers, ni aux cambrioleurs. Surtout s’ils circulent avec du vin ou de la drogue, marchandises dont les flux se tarissent dans l’économie réelle et qui connaissent des pénuries.

Dans la nuit du 4 au 5 avril au Pallet, le chai du vigneron Philippe Ganichaud au Pallet (château de la Cassemichère) a été cambriolé par des monte-en-l’air visiblement bien renseignés. Le butin ? 1 800 bouteilles et une perte sèche de 18.000 €. Les voleurs s’y connaissaient – ils n’ont emmené que de bonnes bouteilles, entre muscadets haut de gamme, vieilles vignes et méthodes traditionnelles : « muscadet clos du bon curé, de la 1601, du rosé classique, du chardonnay classique, de la muse du chai, de l’imperti Nantes blanche et rosée », explique le vigneron sur sa page Facebook. Dans le même secteur, une cave particulière avec 300 grands crus français a aussi été vidée.

« C’est sûr qu’il y a une filière derrière. Habituellement, c’est revendu sous le manteau dans les cafés et restaurants, surtout ceux tenus par des repris de justice, à moitié prix, mais là ils sont fermés – en France du moins », commente un cafetier rompu aux pratiques du milieu. « Pour moi, tout le produit du vol va partir à l’étranger, loin, puis là-bas une bouteille de vin français ou une autre, ça reste du vin français à prix intéressant, voilà ». Le vol n’empêchera pas le château de la Cassemichère de vendre ses meilleurs crus ce 8 avril – l’intégralité de la vente sera reversée pour soutenir le personnel hospitalier en première ligne face au coronavirus.

Drogue et incendie à Beaulieu

Photo: Breizh-info.com (DR)

Ce samedi vers 15 heures, au 1 allée Alain Gerbault – sur la pointe est de l’ile Beaulieu près du conseil régional – un incendie avec beaucoup de fumée a été déclenché dans le parking commun aux n°1 et 3. Deux scooters ont brûlé, rapidement éteints par une quarantaine de pompiers mobilisés. Les appartements ont été épargnés et il n’y aura pas de relogement des habitants. Dans cet alignement d’immeubles, intrusions et incendies, voire deal, sont monnaie courante – la ville avait déjà fait fermer des entrées de parkings et de locaux communs suite à des délits répétés.

Par ailleurs ce lundi 6 avril, la police a mis la main sur des stupéfiants cachés dans les parties communes d’un immeuble du quartier, lors d’un contrôle de la brigade canine. Un sac avec un petit morceau de résine de cannabis, deux sachets avec de la poudre blanche, trois cuillère à soupe avec des traces de poudre blanche, trois cartouches de calibre 12, autant de calibre 20, 12 étuis 22 LR, un trousseau de clefs, un clé de voiture, une carte de fidélité d’un supermarché ont été saisis, le tout dans une armoire d’un local à vélo, rue Charles Viaud, près du croisement de la rue du Cherche Midi – de l’autre côté de la cité par rapport à l’allée Alain Gerbault.

50 kilos de cocaïne dans un conteneur à Montoir

Le port de Montoir est toujours aussi aimé des trafiquants : après 140 kilos saisis en octobre 2019 et 294 kilos en janvier 2018, c’est cette fois une saisie plus modeste de 50 kilos, ce 6 avril, dans des sacs cachés dans un container – généralement un complice, souvent employé du port, se rend sur place, déplombe le conteneur, récupère le sac ou la valise, replace des plombs jumeaux aux mêmes numéros, et sort la came du port – une petite course qui peut être rémunérée plusieurs dizaines de milliers d’euros en liquide,  « pas perdus pour tout le monde vu le peu de soucis des autorités portuaires,  syndicats et autres dockers à chasser les brebis galeuses », ironise un ancien intervenant en zone portuaire. « Et puis c’est bien connu, les dockers ne manquent pas de gros bras, et n’aiment surtout pas que les journalistes viennent mettre leur nez dans les affaires des ports, on se demande bien pourquoi ».

La drogue était dans un containeur sur un navire en provenance des Antilles – malgré le corona, le port reste ouvert et travaille à plein régime. Aucune interpellation n’a été réalisée, ce qu’on appelle une « saisie sèche ». Les investigations sont maintenant transmises à la JIRS de Rennes.

Louis Moulin

Crédit photo de couverture : DR
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