Enfermés chez soi devant un jambon-riz ou un cassoulet en boîte, beaucoup d’entre nous commencent à fantasmer. Vivement qu’elles reviennent, les bombances d’autrefois ! Et vous, à quoi rêvez-vous ?
Moi, je pense par exemple à La Loco, à Nantes. Proche de la gare, à l’angle de la place de la Duchesse-Anne et de l’allée du Commandant-Charcot, c’est l’exemple même d’une brasserie de tradition. Discret en façade, l’établissement, rénové récemment, brille de tous ses feux à l’intérieur. Le décor, qui associe noir, beige et bleu, affiche un chic pimenté d’un kitsch qui lui donne un air festif. Une grande maquette de La Loco soi-même trône au milieu de la salle.
L’aménagement intérieur est habile. Grâce à des décrochements, des cloisons, des estrades, il autorise un maximum de couverts sans que les convives se gênent mutuellement aux coudes. On se sentait entouré, mais de gens de bonne compagnie : c’est aussi ça, la brasserie de tradition. On voyait là des familles, des couples d’un certain âge, des cadres en repas d’affaires… Et le ballet bien réglé des serveurs participait à l’ambiance : on faisait dans le sérieux, dans le pro, mais dans le détendu et même le guilleret.
Avec la fin ou presque des travaux des abords de la gare (juste avant les élections, merci Johanna Rolland) et l’éloignement de la circulation, les quelques tables en terrasse étaient devenues très enviables. Plein sud, elles promettaient des déjeuners de printemps ensoleillés. Fichu coronavirus. Une seconde terrasse, plein ouest, jouit d’une vue directe sur le château des ducs de Bretagne. On espère sa réouverture à temps pour les dîners d’été.
À la carte, pas de surprise : avant ce fatal mois de mars, on trouvait exactement ce qu’on était venu chercher. Des plats de brasserie, donc. Des huîtres et fruits de mer en-veux-tu-en-voilà, avec de ces beaux plateaux que même à Nantes, seules proposaient un petit nombre de bonnes maisons (un peu plus loin sur le cours, la courageuse tentative écaillère de l’Octopus a vite tourné à la déroute). Et puis des choucroutes, de magnifiques choucroutes, qui sont le cheval de bataille de la maison. J’avoue une préférence pour la choucroute de la mer, savoureuse, bien garnie… et servie chaude et vite. Rayon boisson, pas de vins extraordinaires mais tous les grands classiques attendus pour accompagner des plats classiques eux aussi. Vraiment, la tradition a du bon.
Les prix ? Ah ! c’était ceux de la qualité. La maison ne bradait pas ses charmes. Mais on en sortait repu, réjoui, sans la moindre impression de s’être fait estamper. Rouvrez-nous vite La Loco !
Geo Le Ster
La Taverne la Loco, 23 allée du Cdt-Charcot, 44000 Nantes. Tél. 02 40 74 87 37
Photo : DR, photo BI
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