Lorsque vous aurez regardé la nouvelle série diffusée par Canal+ (et Amazon Prime) intitulée ZéroZéroZéro, vous comprendrez sans doute pourquoi dans des pays comme l’Irlande, certains mouvements se font un devoir de neutraliser physiquement les dealers et autres vendeurs de mort qui sillonnent les rues de nos villes.
Cette série en 8 épisodes, tirée d’un roman de Roberto Saviano, auteur de Gomorra, est une immersion dans les arcanes du marché mondial de la cocaïne, depuis sa naissance, jusqu’à la livraison finale sur les lieux de consommation. On suit un vieil homme reclus dans un bunker, Don Minu, parrain déchu de la ‘Ndranghetta, la mafia calabraise. Toujours actif, il tente un dernier coup de poker pour garder le contrôle, acheminer plusieurs tonnes de cocaïne pure depuis le Mexique pour arroser le marché mondial.
On suit, à grands coups de flashback et de grands sauts géographiques, les actions menées par les trafiquants de drogue à l’échelle internationale, et par ceux qui ambitionnent de récupérer un bout du « gâteau » de la drogue. Dans les bidonvilles du Mexique mais aussi dans les villas de ce pays, dans la magnifique Calabre italienne, au Sénégal, en mer Atlantique, nous suivons les aventures de ces hommes et de ces femmes qui sont mouillés jusqu’au cou dans cet univers impitoyable, sanglant, violent, du trafic de drogue.
Les codes d’honneur, certains aspects très « humains » des protagonistes, ne cache pas, et c’est ce qui est agréable dans cette série, leur monstruosité à tous. Le grand-père mafioso qui est prêt à liquider sa famille pour son pouvoir et son honneur. Le militaire mexicain traître à son engagement et à sa patrie, les millionnaires américains sans foi ni loi….
On se régale durant les 8 épisodes, malgré quelques longueurs parfois qui parviennent à être atténuées par une musique de fond qui rappellera forcément aux cinéphiles celle du Parrain ou de Scarface.
ZéroZéroZéro, série réalisée par l’excellent Stefano Sollima (Gomorra, Suburra, Sicario 2), tient ses promesses. On n’est pas dans Gomorra, car ici, le sujet est traité de façon « global ». L’accent est moins mis (quoique…) sur la personnalité des personnages, mais les réalisateurs creusent suffisamment pour que l’on s’y intéresse.
Mais cela se complète très bien. Et cela permettra de passer quelques heures de très bon cinéma, en cette période de quarantaine, bientôt de confinement.
Photo : DR
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