Le président Trump peut espérer un bain de foule enthousiaste les 24 et 25 février en Inde. Avec 56 % d’opinions favorables, il y est même plus populaire que dans son propre pays (44.6 %). C’est ce que révèle une étude du think tank américain Pew Research Center du 8 janvier 2020. D’autres pays aiment Trump, mais ils sont rares. Revue des pays à visiter ou à éviter pour Trump en période électorale.
Ceux qui aiment Trump : les sociétés sur la ligne de front de la guerre des civilisations
- Avec 71 % d’opinions positives, c’est en Israël que Trump est plébiscité. La relation USA-Israël est forte. Trump a rompu l’hypocrisie qui régnait auparavant et a dans ses décisions clairement affiché le parti-pris ancien des USA en faveur de l’Etat hébreu. Son dernier plan de paix est un traité à l’ancienne qui fixe des frontières en fonction du rapport de force.
- En Asie du sud-est, les Philippines aiment encore plus Trump qu’Israël (77 % d’opinions favorables). Ce pays catholique fait face à des organisations séparatistes islamistes. Il s’inquiète également de la montée en puissance chinoise.
- Face à cette montée en puissance, le Viêt Nam compte lui aussi sur l’appui de la Marine US. Les Viêts aiment donc plutôt Trump – ou peut-être est-ce la presse officielle unilatérale qui fait aimer Trump. La population du Viêt Nam n’a pas été testée en 2020, mais lors de la précédente étude en 2017, Trump y récoltait 58 % d’opinions positives. La guerre du Viêt Nam est maintenant bien loin.
- Au Kenya, pays d’Afrique noire très majoritairement chrétien et soumis à la pression des djihadistes somaliens, Trump réalise 65 % d’opinions favorables.
Ceux qui sont plus partagés : des situations géopolitiques et intérieures plus complexes
En Inde (56 %), Pologne (51%), Corée du Sud (46 %), Ukraine (44 %), des opinions diverses s’expriment. Les Anti-Trump comme les Pro-Trump ont une expression médiatique. Cependant le besoin d’une aide américaine en cas de coup dur face au Pakistan, à la Chine, à la Corée du Nord ou la Russie donne un minimum de crédit au président américain.
Ceux qui détestent Trump : ceux qui n’en peuvent plus du mâle blanc dominant
Dans une grande partie du monde, les pro-Trump se cachent dans des catacombes médiatiques et sociales.
Pour les Mexicains (8 % de bonnes opinions), Trump est le type même du gringo arrogant, inculte et égoïste. La construction du Mur à la frontière révoltent les Mexicains. Ils sont pourtant les premiers à se plaindre de la violence de leurs gangs.
Dans le monde islamique (11 % en Turquie, 12 % en Tunisie, un peu plus au Liban où il reste des chrétiens), Trump fait figure de croisé pro-Israël. Le Muslim-Ban ne passe pas. Ce sont pourtant les pays qui discriminent leurs propres minorités pour des raisons religieuses.
En Europe et dans ses implantions outre-Mer (Amérique, Australie), Trump est également impopulaire (autour de 20 à 30 % d’opinions favorables). Les médias sont très majoritairement anti-Trump et relaient avec gourmandise des anecdotes parfois vraies mais toujours en sa défaveur. Les pays anglophones lui donnent de meilleurs scores, comme si l’accès en direct à sa parole permettait au public de se forger une image plus contradictoire du personnage.
Sa politique est souvent présentée comme totalement dénuée de sens. Il y a même quelque chose d’épidermique dans la haine/dérision qu’il suscite. Il représente de façon caricaturale celui qu’on veut jeter dans les poubelles de l’histoire : le patriarche blanc capitaliste, sans complexe.
Deux façons de traiter les relations de Trump avec l’Inde : l’une d’Euronews, l’une de la chaîne chinois CGTN.
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