Il y a quelques années, de jeunes militants Identitaires, en Bretagne mais aussi à Paris, apposaient des autocollants sur lesquels on pouvait voir des Indiens d’Amérique, le tout marqués d’un slogan « Pour ne pas finir comme eux ». La réserve, avenir du Français de souche, c’est d’ailleurs le titre du nouveau roman de Christian de Moliner, qui écrit parfois pour Breizh-info.
Voici la présentation du livre, édité par les Editions du Val et disponible ici
Une implacable guerre civile et religieuse menace notre pays tandis que les Français de souche, c’est-à-dire tous ceux qui, en dehors de toute origine et toute religion, acceptent la laïcité et assument les valeurs séculaires de la France, subissent une double offensive : les musulmans intégristes veulent leur imposer leur vision restrictive de la société alors que les racialistes les renvoient par idéologie au niveau de parias. Face à ce que certains ressentent comme d’intolérables agressions, l’exaspération monte et le risque est grand que ne se créent dans le futur des réserves pour Français extrémistes. Après avoir fait un panorama mondial des peuples submergés par l’immigration, de ceux qui ont dû changer de langue ou de religion, de ceux qui ont réagi, après fait le tour des innombrables conflits religieux ou ethniques qui secouent notre planète, l’auteur montrera que la différence induit le plus souvent des heurts intercommunautaires et que la mise en place de réserves est malheureusement un avenir possible, même s’il est glaçant. Il esquissera également quelques pistes pour que cette dystopie ne se réalise pas.
Nous nous sommes entretenus avec son auteur, ci-dessous :
Breizh info : Le titre que vous avez choisi pour votre essai interpelle. Qu’est-ce qu’un Français de Souche pour vous ?
Christian de MOLINER : « Français de Souche » ne signifie ni « blanc catholique, protestant ou juif » ni « descendant de Gaulois ». À mes yeux est « Français de Souche » quiconque accepte le roman national de notre pays, les quarante rois qui ont fait la France, les deux empereurs, les cinq Républiques, la culture de notre pays sans aucune exclusive et surtout se sent citoyen français avant d’être membre d’une communauté quelle qu’elle soit. La « race » n’a absolument rien à voir avec cette notion, c’est avant tout un état d’esprit. Un musulman qui place les lois actuelles avant les préceptes de sa religion, ou une personne dont les parents sont nés en Afrique noire peuvent, bien entendu, être considérés comme « Français de Souche » s’ils remplissent les critères que j’ai énoncés.
Breizh info : Le mot « réserve » est également très fort. Il fait penser aux Indiens d’Amérique.
Christian de MOLINER : Dans la première partie de mon essai, je fais le tour des pays envahis par des colons Européens ou Coréens. Je voulais décrire les mécanismes qui ont conduit des peuples à être dépossédés de leurs terres, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle Zélande, en Nouvelle Calédonie, au Japon, … À chaque fois, les indigènes ont été refoulés sur les terres les moins fertiles de leurs pays et on ne leur a laissé en moyenne que 10 % de leur ancien territoire, les fameuses réserves. Cependant, dans tous les pays démocratiques sans exception, on a assisté dans les années 1950-1960 à une prise de conscience chez les descendants de colons ; ces derniers ont alors essayé de réparer les torts infligés aux Autochtones.
Breizh info : Ne tombez-vous pas dans le traditionnel refrain propre à la Gauche : les méchants Blancs ont spolié de malheureux et pacifiques peuples indigènes ?
Christian de MOLINER : Certainement pas : je rappelle que les Amérindiens des USA et du Canada étaient esclavagistes, que les Espagnols se sont bien mieux comportés que leurs prédécesseurs Inca et Aztèques, que les Maoris de Nouvelle Zélande et les Aborigènes d’Australie menaient entre eux des guerres terribles et inhumaines : les vaincus étaient massacrés, réduits en esclavage voire dévorés rituellement. Les colons Britanniques se sont montrés bien moins cruels (et de loin !) que les indigènes des terres Australes. En outre, juger le comportement de nos ancêtres à l’aune de nos propres critères moraux est un non-sens total : jusqu’à la Première Guerre Mondiale, on jugeait normal (ou presque) qu’un pays plus fort impose sa loi à un État incapable de se défendre, prétendument pour le guider et l’aider. Par exemple, Victor Hugo, le chantre de la Gauche était un fervent adepte de la colonisation. En outre, dans la longue histoire humaine, les Blancs sont avec les Romains les seuls envahisseurs à avoir accordé l’égalité civique aux peuples qu’ils ont subjugués.
Breizh Info : Vous évoquez des peuples confinés à un moment dans des réserves. Pour vous, la France serait-elle elle aussi envahie ?
Christian de MOLINER : Parler d’invasion n’est pas approprié, notre situation n’est pas comparable à celle des Amérindiens et je ne me lamente pas sur une hypothétique submersion migratoire. Dans mon essai, j’explique (et surtout je déplore !) que les « Français de Souche » (au sens non raciste que je donne au début de cette interview), se sentant agressés par les revendications grotesques des racialistes et celles séparatistes des communautaires islamiques risquent, par lassitude, d’éprouver le désir de se regrouper entre eux dans des « réserves » où ils voudront préserver « leur mode de vie ». Ce repli s’il se mettait en place serait à mon avis une catastrophe lourde de conséquences et il faut tout faire pour l’éviter.
Breizh Info : Que préconisez-vous pour éviter cette évolution que vous jugez néfaste ?
Christian de MOLINER : Il faut avant tout lutter contre les délires racisés et contre l’adoption systématique des normes islamiques dans notre société. Quand on ne sanctionne pas un rappeur qui propose de fracasser contre un mur le crâne des bébés Blancs, quand on n’entame pas de poursuites contre une syndicaliste étudiante qui suggère de gazer les Blancs, quand on ne fait pas la leçon aux camarades de Mila, qu’on ne leur explique pas que leur attitude est intolérable, quand on n’interdit pas des réunions excluant les « Blancs » on provoque chez les Français de Souche qui sont la grande majorité des habitants de ce pays un sentiment de rejet et on attise chez eux leur désir de sécession. Il faut être clair : certaines propositions venant des « racisés » ou des « racialistes » ainsi qu’une partie des injures adressées à Mila sont tout simplement racistes et il faut les dénoncer haut et fort. On ne doit jamais accepter le racisme ; on doit le combattre vigoureusement.
Breizh Info : Vous n’êtes pas un adepte du « Vivre ensemble » ?
Christian de MOLINER : Je dresse dans cet essai le panorama des guerres ethniques ou religieuses sur l’ensemble de la planète. Il est effrayant : sur 193 états reconnus par l’ONU, 27 ont moins de 500 000 habitants et la faiblesse de leur population fait qu’ils sont épargnés par le fléau de guerre civile. Imagine-t-on des problèmes intercommunautaires à Andorre ? Sur les 166 états reconnus par l’Onu et ayant plus d’un demi-million d’habitants 74 % ont connu depuis 1920 des conflits d’origine ethnique ou religieuse, faisant de nombreux morts. Les États où la cohabitation entre groupes différents se passe bien sont rares. Et souvent après des décennies de calme et d’harmonie intercommunautaire, un pays peut connaître une explosion subite de haine.
Breizh Info : Selon vous du fait du fractionnement de la France en communautés antagonistes, la guerre civile est-elle inévitable ?
Christian de MOLINER : Pas nécessairement : si l’appartenance à un peuple prime toute autre considération de religion, de couleur de peau ou de langue, la paix civile est assurée. Au seizième siècle, Protestants et Catholiques se sont livré des guerre féroces et cruelles. Trois siècles plus tard, la religion n’avait plus aucune importance ! Guizot qui était protestant a pu ainsi être Premier Ministre de Louis Phillipe. Hélas si « les Français de Souche » ne se reconnaissent pas dans l’image de la France que veut leur donner leur gouvernement, ils risquent d’éprouver s des sentiments séparatistes, une envie de se replier sur des zones qui leur seront réservées ; le pire sera alors certain. Le pouvoir a une lourde responsabilité sur les épaules : il doit réagir : par exemple, dissoudre la LNA serait un des moyens d’éviter la guerre civile.
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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