En berne, la démographie en Finlande. En 2019, le pays a vu son taux de fécondité tomber à son plus bas niveau depuis la famine de 1868. Mais le recours à l’immigration pour palier au problème n’est pas du goût de tout le monde.
Baisse des naissances en Finlande
L’hiver démographique frappe actuellement plusieurs pays d’Europe. Si nous évoquions il y a quelques mois la politique familiale incitative mise en place par la Hongrie de Viktor Orbán pour relancer sa natalité, la Finlande est également en fâcheuse posture sur ce point. Il s’avère ainsi qu’en 2019, le nombre d’enfants nés dans le pays a connu une diminution pour la neuvième année consécutive. Un nombre de naissances en Finlande qui a chuté à 45 600 l’année dernière.
Preuve du caractère exceptionnel de ce phénomène, il faut remonter à 1868, année où le pays a été frappé par une grande famine, pour retrouver une natalité aussi faible. Par rapport à 2018, ce sont près de 2 000 enfants de moins qui ont été recensés dans les maternités finlandaises. Le taux de fécondité national pour 2019 a été le plus bas jamais enregistré, avec 1,35 enfant par femme. Il était de 1,40 l’année précédente et de 1,50 en 2017. En 1990, il avoisinait les 1,9 enfant par femme…
La population augmente… grâce à l’immigration
À l’inverse, la population finlandaise a augmenté de plus de 9 600 personnes pour atteindre environ 5 528 000 à la fin de l’année 2019. Cette hausse n’est pas spécialement due à un nombre de décès en baisse d’environ 1 000 individus par rapport à 2018. Et résulte principalement de l’immigration. La Finlande a ainsi un solde migratoire positif de 18 000 personnes au titre de l’année dernière.
Des migrants qui, eux, sont de plus en plus nombreux à arriver puisque, par rapport à 2018, leur nombre a augmenté d’environ 1 300, pour atteindre un peu plus de 32 000 individus. Au sein de ces derniers, on dénombrait seulement 8 500 ressortissants finlandais de retour au pays. À titre de comparaison, parmi les pays scandinave, c’est la Suède qui détient la plus forte proportion de personnes nées à l’étranger, soit 19 % en 2019, contre 9 % il y a vingt ans. La Finlande a la plus faible proportion, soit 7 % en 2019, contre seulement 1,3 % en 1990.
Dans ce contexte où les perspectives démographiques sont très inquiétantes, certains économistes préconisent déjà le recours forcé à l’immigration de travail pour faire face aux problèmes structurels d’ici 15 à 20 ans. Par ailleurs, des enquêtes d’opinion révèlent que les jeunes finlandais sont de plus en plus nombreux à affirmer ne pas vouloir d’enfants.
Mais cette option que constitue le recours à l’immigration n’a pas forcément l’aval de la population finlandaise lorsque l’on prend en compte la percée récente du Parti des Finlandais, opposé à l’arrivée de migrants.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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