S’il y a un retour musical sur lequel peu de gens auraient misé, c’est bien celui du groupe Fraction, groupe phare de la scène rock identitaire dans les années 90 et 2000. Derrière ce retour, un homme qui, après quelques années de retrait de la scène politique, fait donc son retour sur la scène musicale : Fabrice Robert.
L’ancien président du Bloc Identitaire est donc de retour à une place où on l’avait laissé bien avant le Bloc Identitaire, les Identitaires, ou encore Unité Radicale : dans le groupe Fraction, groupe contestataire niçois, mêlant punk rock, hardcore, qui s’est produit dans de nombreux coins de France et d’Europe pour hurler sa rage du système.
Un nouveau site Internet vient de sortir, des nouveaux morceaux sont annoncés, et pourquoi pas une reformation en concert dans les prochains mois ? C’est ce que nous avons demandé à Fabrice Robert. Entretien avec le fondateur du mouvement identitaire, et vétéran du hardcore 100 % Nissa, 100 % Europa, qui nous a accordé une interview exclusive, lui qui ne s’était plus exprimé dans un média depuis de nombreuses années.
Breizh-info.com : On s’attendait à retrouver Fabrice Robert en politique, et c’est finalement sur la scène musicale qu’il refait parler de lui. Fraction est donc de retour ? Concrètement, par quoi va se traduire ce retour ?
Fabrice Robert (Fraction) : La scène musicale est une tribune politique et je pense que le message porté par des groupes a une influence plus durable que des discours politiciens court-termistes. Ceci étant dit, j’ai toujours été très impliqué dans le combat culturel à travers mon groupe de musique mais également les labels, les sites d’information et les revues que j’ai animés. J’ai toujours eu une approche gramsciste du combat politique. Pour moi, il est impossible d’envisager de prendre le pouvoir si l’on n’a pas auparavant réussi à conquérir les esprits. Cela passe par les canaux les plus divers : médias alternatifs, associations, formations musicales, etc.
Concernant Fraction, je tiens à rappeler qu’en 13 ans d’activité (1994-2007), le groupe a enregistré 3 albums, 2 mini-Cds tout en participant à un nombre important de compilations. Lors de ses prestations dans l’Europe entière, Fraction a aussi su se forger une solide réputation sur scène. Par son engagement sans concessions, Fraction a considérablement marqué de son empreinte la scène du rock radical. Et je pense pouvoir dire que de nombreux titres du groupe accompagnent encore aujourd’hui une jeunesse patriote, rebelle et enracinée.
Pourquoi donc ce retour de Fraction aujourd’hui ? En fait, dans nos milieux, on parle beaucoup de mémoire et de transmission. Mais il faut se rendre compte que rien n’a vraiment été fait pour mettre en avant tout le travail effectué par les groupes – et les labels – de la scène estampillée RIF. Quid de Vae Victis, d’IDF ou encore de Kaiserbund ? Très souvent, les Cds sont épuisés et il n’y a quasiment aucune trace officielle de ces formations sur le Net. Cela se résume souvent à des vidéos amateurs (avec un son médiocre) et des articles approximatifs signés par des journalistes hostiles… Pourtant, les productions sont souvent de qualité et les textes restent toujours d’actualité !
Partant de ce constat, j’ai souhaité mettre en ligne un site web pour rappeler le parcours de Fraction, à l’occasion des 25 ans du groupe. J’ai remis la main sur un nombre important d’archives (photos, vidéos, enregistrements inédits, article de presse, etc.) que je compte publier au fur et à mesure. Mais, dans le même temps, j’ai multiplié les démarches pour rendre disponible Fraction sur les principales plateformes de streaming. L’idée est toujours la même : utiliser tous les moyens pour diffuser son message auprès du public le plus large possible !
Actuellement, je travaille sur une compilation pour les 25 ans de Fraction qui devrait être disponible dans quelques semaines. Cette production réunira les titres les plus emblématiques du groupe tout en incluant des morceaux peu connus (dont un inédit !).
Enfin, après avoir revu et discuté avec certains membres historiques du groupe, nous avons constaté que l’envie restait intacte. Nous allons donc probablement travailler sur de nouveaux titres qui seront, bien évidemment, des appels au combat et à la résistance !
Breizh-info.com : Le fait qu’un grand nombre de groupes qui ont émergé dans les années 80-90, avant de faire une pause, reviennent aujourd’hui, n’est-ce pas finalement le signe d’une pauvreté musicale importante aujourd’hui ? Pourquoi tous ces « revivals » ?
Fabrice Robert (Fraction) : Faut-il voir dans ces retours le signe d’une pauvreté musicale de notre époque ? Je pense surtout que des groupes qui ont marqué leur époque avant de stopper toute activité peuvent avoir envie de reprendre les instruments quelques années plus tard. D’autant plus que certains titres ont traversé les époques et les générations. C’est d’ailleurs ce qu’écrit Komintern Sect dans son nouveau titre intitulé « D’une Même Voix » : « Comment aurions nous pu croire à 20 ans / Que des générations viendraient après / Pour reprendre en chœurs les mêmes chants / Comme si le temps n’était pas passé ».
Aujourd’hui, dans ce monde aseptisé, bercé par les pseudo-modèles de la télé-réalité, la dépendance au monde virtuel des réseaux sociaux, la toute-puissance du rap et la dictature du superficiel, une certaine jeunesse peut vouloir rechercher autre chose. Ces groupes des années 80-90 voire 2000 incarnent aussi une certaine rage, l’esprit de la rue et une vraie authenticité. Le côté animal et viril de ces groupes ne peut que faire du bien à notre époque et susciter des vocations !
En tout cas, même lorsque des groupes plus anciens – comme Cock Sparrer ou Cockney Rejects – se produisent sur scène aujourd’hui, le public répond présent et les salles sont combles. Cela me fait un peu penser à certains ultras – artisans, avocats ou chefs d’entreprise – qui attendent avec impatience le match de foot du week-end. Dans les tribunes, ils mettent de côté – le temps d’un match avec leur clan – toute la bienséance liée au carcan professionnel. Ils se sentent à nouveau vivants !
Breizh-info.com : Quelles sont vos références musicales actuelles justement, vos coups de cœur ?
Fabrice Robert (Fraction) : J’ai des goûts assez éclectiques même si mes références principales proviennent plutôt des scènes metal, punk et hardcore. Je pourrais mentionner The Exploited, Terror, Hatebreed, Lionheart, The Rumjacks, Dropkick Murphys, Coldside, Madball et Agnostic Front. Leur dernier album Get loud ! montre que les légendes du New York Hardcore sont toujours là !
J’écoute aussi beaucoup d’électro – plutôt orientée trance et house – avec des DJs ou projets tels que W&W, Heatbeat, Mark Sixma, Armin van Buuren, Pal Van dyk, Super8 & Tab. J’apprécie aussi le travail de la violoniste Lindsey Stirling qui associe – dans sa musique –, du classique à des genres plus actuels tels que le rock ou l’électro. Au niveau pop, mes références actuelles sont plutôt du côté de Gloo, White Lies et du groupe de Brighton, Yonaka.
Enfin, sur la scène street-punk, j’aime beaucoup Lion’s Law qui multiplie d’ailleurs les concerts actuellement avec Komintern Sect.
Breizh-info.com : Sur le plan musical toujours, comment expliquez-vous que dans sa grande majorité, la scène punk rock, ou rock alternatif, contestataire dans les années 80, soit devenue si conformiste ? Plus globalement, on se dit qu’avant, certains artistes adulés crachaient à la figure du système, aujourd’hui, ils l’embrassent, chantent pour les migrants et contre le racisme. Que s’est-il passé ?
Fabrice Robert (Fraction) : Je pense surtout que cette scène contestataire a toujours brillé par son conformisme dès qu’il fallait parler d’identité, d’immigration et de défense des traditions. On peut évoquer Noir Désir qui a chanté « Un jour en France » et surtout Bérurier Noir avec son titre « Porcherie ». « La jeunesse emmerde le Front national » est un refrain qui est devenu très vite l’un des slogans phares des manifestations anti-patriotes.
D’ailleurs, en 2017, Loran, ex-guitariste des Bérurier Noir, qui joue désormais au sein du groupe Les Ramoneurs de Menhirs, appelle à voter Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. « Je ne comprends pas comment des gens puissent se poser la question de savoir pour qui aller voter », dit-il. Un anarchiste, farouche opposant aux valeurs libérales, qui appelle à voter pour le candidat de la finance, c’est un peu pathétique…
Breizh-info.com : Du côté du rock identitaire, c’est un peu le néant également ces dernières années, hormis le retour d’In Memoriam. Comment expliquez-vous cela ? N’avez vous donc pas réussi à transmettre une forme de relève ?
Fabrice Robert (Fraction) : Nous avions réussi à susciter une véritable dynamique avec l’éclosion de plusieurs groupes aux styles très variés. Mais cela avait été rendu possible grâce au travail acharné de quelques acteurs. Les groupes pouvaient alors compter sur le soutien de labels, de revues, de sites web et d’organisateurs de concerts. Avec Bleu Blanc Rock puis Alternative-s, nous avions lancé un certain nombre d’opérations comme celle du « CD Antimondial – 16 groupes en rage contre la mondialisation » qui assurait la promotion d’une scène en plein essor.
Puis certains acteurs ont décidé de mettre des priorités ailleurs et ils n’ont pas été remplacés. Je pense aujourd’hui que le mouvement national porte aussi, un peu, une part de responsabilité dans ce coup d’arrêt, même s’il n’est pas trop tard pour bien faire. En effet, plutôt que de se focaliser uniquement sur les échéances électorales, celui-ci aurait du aussi mettre des moyens pour soutenir le développement d’une scène musicale patriote. Comment peut-on avoir un mouvement qui dépasse les 20 % en France et ne pas avoir des artistes et des groupes de musique qui diffusent un message patriote décomplexé ? Nous serions donc condamnés ad vitam æternam à subir la propagande d’artistes pro-migrants et de rappeurs véhiculant le message des banlieues ?
Jimmie Åkesson, le chef des Démocrates Suédois, est monté sur scène avec le groupe de rock patriote Ultima Thulé. On imagine encore mal une telle scène en France…
In Memoriam a donc ressorti un mini-Cd. Fraction devrait composer de nouveaux titres. Ayant repris un certain nombre de contacts, je sais aussi qu’un autre groupe important travaille actuellement sur un nouvel album… Bref, il faut peut-être que nous revenions pour réveiller la nouvelle génération !
Breizh-info.com : Vos fans vont-ils pouvoir vous retrouver sur scène prochainement ? Avec de nouveaux morceaux ?
Fabrice Robert (Fraction) : Chaque chose en en son temps. Dans l’immédiat, l’objectif est déjà de remettre à disposition du public toutes les productions de Fraction sur les principales plateformes de streaming et nous allons sortir une compilation des 25 ans du groupe.
J’ai également mis la main sur certains enregistrements rares et des concerts que je compte numériser mais il faudra attendre un peu. Dans le même temps, nous avons également été approchés par certains labels pour des rééditions-collector.
Enfin, nous avons comme projet de composer de nouveaux titres. Je ne peux pas en dire trop pour le moment mais certains textes devraient être plus orientés vers les notions de sacrifice, de fidélité, de résistance, d’héroïsme, de courage, de dépassement de soi. Au sein de Fraction, nous avons certains membres qui sont très impliqués dans les arts martiaux et les sports de combat, depuis de nombreuses années. Contre l’avachissement de masse et face aux diverses compromissions et trahisons que l’on peut rencontrer – notamment en politique –, la pratique martiale rappelle certaines valeurs essentielles. Comme l’a rappelé Joël Dicker : « La boxe ne ment jamais, monter sur un ring est un moyen très fiable de savoir ce que l’on vaut : soit l’on terrasse, soit l’on est terrassé, mais on ne peut pas se mentir, ni à soi-même, ni aux autres. »
La vie est un combat, que ce soit dans la rue, le ring ou l’octogone !
Propos recueillis par YV
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