18/06/2014 – 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) –Najat Vallaud-Belkacem, ministre – entre autre – de la Ville, a présenté hier son projet de « quartiers prioritaires », énième plan d’action en faveur essentiellement de ce qui n’est plus appelé « quartier sensible » et encore moins « cité » mais « zone » dans la nouvelle langue officielle.
Cette carte a été établie en fonction du revenu des habitants. L’Institut national de la statistique (Insee) a listé, dans chaque ville, les zones les plus pauvres. Dans chacune d’entre elles, plus de la moitié des habitants perçoit moins de 60 % du revenu médian : soit moins de 1 027 € par mois (en France, en 2011, le salaire médian était de 1 712 € par mois, c’est-à-dire que 50 % des actifs gagnaient plus et 50 % moins).
Traduction : seules les villes moyennes ou grandes sont concernées par ces mesures qui vont permettre à ces communes de bénéficier de subventions, d’allégements de charges, de mesures prioritaires (ouvertures de classes, renforcement des pôles emploi, emplois d’avenir …).
La campagne est totalement absente de ces mesures, alors que de récents travaux ont pourtant démontré que 85% des ménages pauvres vivaient en dehors de ces « quartiers sensibles » ou désormais « quartiers prioritaires ».
Il semble s’agir là, comme bien souvent avec les gouvernements estampillés Parti Socialiste, de mesures pour « acheter » une sorte de paix sociale dans certains quartiers qui pourraient potentiellement s’embraser très rapidement.
Les habitants du Centre-Bretagne risquent d’être déçus : ils ne sont pas inclus dans le plan de Mme Belkacem . Nous avons répertoriés les quartiers bénéficiaires de ces mesures, une liste qu’il serait intéressant de comparer avec celle des actes de délinquance répertoriés sur les 5 départements bretons.
Les communes concernées en Bretagne sont les suivantes :
Brest, Quimper, Concarneau pour le Finistère (Morlaix sort du dispositif qui existait en 2013)
Lannion, Saint-Brieuc, Ploufragan et Dinan pour les Côtes d’Armor, avec Guingamp, Plédran et Plérin qui sortent du dispositif et Dinan qui y entre.
St-Malo, Rennes et Redon pour l’Ille et Vilaine. Fougères, St-Jacques de la Lande et Vitré sortent du dispositif, Redon y entrent.
Auray, Lorient, Hennebont, Lanester et Vannes pour le Morbihan, avec Lanester et Hennebont qui entrent.
Saint-Nazaire, Châteaubriant, Nantes, St-Herblain, Orvault et Rezé pour la Loire-Atlantique avec Montoir de Bretagne et Trignac qui sortent du dispositif.
Au total, ce sont une cinquantaine de quartiers répartis sur 21 communes des cinq départements qui sont concernées par les mesures à venir (sur 1489 communes dans ces départements). Ces quartiers, qui ont la particularité d’être ceux qui recueillent la plus forte concentration de populations immigrée ou d’origine immigrée en Bretagne, bénéficiaient déjà, comme nous l’avons vu précédemment, des anciens plans gouvernementaux depuis plusieurs années. Rien de vraiment nouveau donc.
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