La maire de Nantes a pris l’habitude de parler de préférence des sujets qui plaisent à sa clientèle « bobo ». Mais parmi les inquiétudes des Nantais, il y a l’insécurité…
Johanna Rolland, maire de Nantes, comprend vite. « Je veux proposer un nouveau contrat social et écologique », expliquait-elle il y a quelques mois (Presse-Océan, samedi 30 novembre 2019). Dans le détail, cela donne par exemple : « Une compensation carbone sera instituée en cas de déplacement des élus en avion, tel que l’ONU a labellisé dans les pays du sud. Au niveau local, nous allons créer une flotte de vélos à destination des élus. Et tous les événements portés par la Ville devront être éco responsables » (Presse Océan, jeudi 14 novembre 2019). Mais aussi : « Zéro plastique dans les cantines » à l’horizon 2025 (Ouest-France, Nantes, mardi 26 novembre 2019), etc. En « femme de gauche » consciente et organisée, elle veut ignorer les méfaits de l’immigration, les emplois dont ont tant besoin les classes populaires et la sécurité – sujet dont on évite de parler même si Nantes Métropole a décidé de créer une police métropolitaine des transports (32 policiers) qui fonctionnera tous les jours de 11 heures à 23 h 30.
Briser l’omerta
Mais l’insécurité ayant pris à Nantes des proportions étonnantes – aussi bien dans les quartiers périphériques que dans le centre-ville -, Mme Rolland ne peut plus rester silencieuse. D’autant plus que des Nantais ont fini par se fâcher en organisant une pétition intitulée « Nous voulons la sécurité à Nantes » qui a connu un grand succès. Point de départ, une certaine « Anna » qui se fixe pour objectif « de délier les langues » et de « briser l’omerta ». Les victimes d’agressions racontent sur le site en question les violences dont elles ont été l’objet. Ainsi « François » souhaite « en finir avec l’angélisme ». « On le voit bien à travers tous les témoignages qui accompagnent les signatures : la situation s’est dégradée, c’est un sentiment partagé », poursuit-il (Presse Océan, samedi 28 décembre 2019).
Obligé de réagir, Mme Rolland a mis l’accent sur les problèmes de sécurité lors de ses derniers vœux du mandat en tant que présidente de Nantes Métropole. Pleine de bonnes intentions, elle a même « proposé des locaux pour des renforts de police judiciaire » (Presse Océan, mardi 7 janvier 2020). C’est nouveau…
Si le maire de Nantes voulait s’attaquer sérieusement à la délinquance, le travail ne manquerait pas. Chaque jour voit surgir de nouvelles affaires. Un exemple récent qui sort de l’ordinaire : un « homme de 37 ans, sans domicile fixe » qui a provoqué 23 incendies volontaires dans des immeubles (Ouest-France, Nantes, mercredi 8 janvier 2020).
Quelquefois un journaliste de la rédaction locale s’aventure au tribunal et nous compte une histoire de drogue. Ainsi un « jeune homme » de 21 ans « travaillait dans la cage d’escalier d’un immeuble de la rue de Québec. « Je prenais la place de 17 heures à minuit », explique cet « employé » sérieux. « Je travaillais le soir. Noël arrivait, j’avais besoin d’argent », poursuit-il (Ouest-France, Nantes, mercredi 8 janvier 2020).
Évidemment, Ouest-France ayant des « principes » solides, l’identité de ces deux clients n’est pas révélée. Il ne faut pas « stigmatiser » ces braves garçons ! Et la municipalité n’apprécierait pas que l’on mette en vedette des gens qui n’ont sans doute aucun lien avec la Bretagne…
Bernard Morvan
Photo d’illustration : DR
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