En Grèce, les dirigeants du parti Aube Dorée pourraient être acquittés dans le cadre du procès concernant le meurtre d’un rappeur d’extrême gauche. C’est le souhait émis par le ministère public.
Acquittement requis pour les dirigeants d’Aube Dorée
Le ministère public grec a requis l’acquittement du chef et de 17 principaux cadres du parti Aube Dorée mercredi 18 décembre. Ce qui constitue un rebondissement dans un procès qui dure depuis plus de quatre années (20 avril 2015). Ces hommes sont jugés pour le meurtre de Pavlos Fyssas, un rappeur d’extrême gauche assassiné en septembre 2013. Ainsi que pour des tentatives d’homicide contre quatre pêcheurs égyptiens dans le secteur du Pirée en juin 2012. Des syndicalistes communistes furent également visés en 2013.
Madame le procureur Adamantia Oikonomou, dans ses réquisitions à la cour, a déclaré qu’il y avait un manque de preuves pour soutenir les accusations selon lesquelles les dirigeants de d’Aube Dorée ont eu un rôle quelconque dans la planification ou l’exécution de l’un des crimes énumérés dans l’acte d’accusation.
« Pas de liens avec le parti ou ses dirigeants »
Selon Adamantia Oikonomou, « Il ne s’agit pas d’une organisation criminelle ». Elle a donc demandé « l’acquittement des accusés. » Elle a aussi déclaré que « ce sont des événements isolés qui n’ont pas de liens avec le parti ou ses dirigeants ». Rappelons que le cas le plus médiatisé fût le meurtre du rappeur « antifasciste » par Giorgos Roupakias, un membre présumé de l’Aube Dorée.
Mais, pour le ministère public, la direction du parti n’est pas responsable des actes de l’un de ses membres autoproclamés, agissant de son propre chef. Le procureur a préféré se concentrer sur les faits en passant outre les pressions politiquement correctes entourant le procès quant à l’image de l’Aube Dorée : « Le tribunal pénal ne juge pas l’idéologie mais les actes. ». Et de rappeler que « ce sur quoi nous enquêtons, ce sont des actes criminels », et non pas sur la ligne politique de la formation qui avait obtenu l’élection de 18 députés au Parlement grec en 2012. Avant de connaître des jours plus difficiles malgré un contexte migratoire explosif en Grèce.
De son côté, le dirigeant d’Aube Dorée Nikolaos Michaloliakos a toujours affirmé avoir été la cible d’un « complot politique » visant à freiner l’ascension de son parti durant les années 2010. Le verdict devrait être rendu au début de l’année 2020.
AK
Crédit photos : Wikimedia Commons (Domaine public/Stlemur)
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