Noël approche, et la recherche d’idées cadeaux pour faire plaisir à ses proches avec. Et quoi de mieux qu’un livre pour faire plaisir à ceux que l’on aime ? Voici une sélection de livres à déposer sous le sapin le soir du 24 décembre.
Bretons sur Seine
Quinze siècles de présence bretonne à Paris.
Par Françoise Le Goaziou et Frédéric Morvan
« Paris, ville bretonne »… Cette expression interpelle ! Et pourtant ce sont bien les Bretons, ou plutôt des Bretons, qui depuis plus de 2000 ans font vivre Paris et sa région ; ou tout au moins y contribuent. Combien de Bretons vivent en région parisienne ? Sans doute plus d’un million, en comptant ceux de la première, deuxième, troisième et même désormais quatrième ou cinquième génération.
L’arrivée à Paris a souvent été rude et douloureuse pour les Bretons issus de la grande migration rurale amorcée avec le chemin de fer et qui ne se tarira qu’avec la fin des Trente Glorieuses. Ils ont tout connu, les emplois mal rémunérés, l’habitat précaire, parfois la faim, et la honte d’être breton. Ils ont accepté les emplois dont personne ne voulait et furent plus que les autres provinciaux exposés aux drames de la grande ville, l’alcool, la maladie, la prostitution, la délinquance. Après avoir rejeté leurs origines, ils ont souvent idéalisé ce paradis perdu qu’était pour eux la Bretagne.
Bretons sur seine – le goaziou/morvan – éditions Ouest France
Le siècle rouge
Les mondes communistes (1919-1989)
Par Jean-Christophe Buisson
Une histoire-monde illustrée, des communismes de la fondation de la IIIe Internationale à la chute du mur de Berlin. « Le grand livre rouge ».
Né avec la révolution d’Octobre, mort avec la fin de l’URSS, le communisme a connu la durée de vie classique d’un être humain, soit trois quarts de siècle (1919-1991) ; mais trois quarts de siècle qui ont bouleversé la planète, débordant largement la matrice politique pour « révolutionner » les sphères économiques, sociales et culturelles. Touchant tous les continents et presque tous les pays, son idéologie, son action, les artistes et grands écrivains mobilisés en sa faveur durant trois générations, ses nombreuses guerres (civiles et extérieures) comme ses leaders charismatiques (Lénine, Mao, Staline, Castro…), ses victoires, son déclin puis sa chute n’ont jamais été explorés dans leur globalité au moyen d’un grand récit chronologique à la fois accessible, documenté aux meilleures sources et richement illustré.
Tel est le pari relevé de main de maître par Jean-Christophe Buisson, dans la lignée de son magistral 1917, l’année qui a changé le monde. Les entrées sélectives, très écrites et toujours contextualisées, s’appuient sur de nombreuses cartes et illustrations souvent spectaculaires. Elles reflètent les espoirs, les combats, les divisions et les drames de millions d’êtres portés par leur croyance dans une idéologie dont ils furent les militants avant, pour la plupart, d’en devenir les victimes.
Une union idéale entre la clarté du texte et la puissance des images, indispensable pour comprendre et connaître le XXe siècle.
Le siècle rouge – Jean-Christophe Buisson – Perrin – 27€
La fabrique du crétin digital : Les dangers des écrans pour nos enfants
Par Michel Desmurget
La consommation du numérique sous toutes ses formes – smartphones, tablettes, télévision, etc. – par les nouvelles générations est astronomique. Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 3 heures d’écran. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4 h 45. Entre 13 et 18 ans, ils frôlent les 6 h 45. En cumuls annuels, ces usages représentent autour de 1 000 heures pour un élève de maternelle (soit davantage que le volume horaire d’une année scolaire), 1 700 heures pour un écolier de cours moyen (2 années scolaires) et 2 400 heures pour un lycéen du secondaire (2,5 années scolaires).
Contrairement à certaines idées reçues, cette profusion d’écrans est loin d’améliorer les aptitudes de nos enfants. Bien au contraire, elle a de lourdes conséquences : sur la santé (obésité, développement cardio-vasculaire, espérance de vie réduite…), sur le comportement (agressivité, dépression, conduites à risques…) et sur les capacités intellectuelles (langage, concentration, mémorisation…). Autant d’atteintes qui affectent fortement la réussite scolaire des jeunes.
» Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle « , estime Michel Desmurget. Ce livre, première synthèse des études scientifiques internationales sur les effets réels des écrans, est celui d’un homme en colère. La conclusion est sans appel : attention écrans, poisons lents !
Un livre indispensable pour sauver vos enfants et les protéger de Big Brother.
Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm. Il est l’auteur de TV Lobotomie (Max Milo, 2011) et de L’Antirégime (Belin, 2015), qui ont tous deux remporté un large succès public.
La fabrique du crétin digital – Michel Desmurget – le Seuil – 20€
Thorgal – tome 37 – L’Ermite de Skellingar
Yann/Fred Vignaux
Thorgal a enfin retrouvé sa famille. Mais avant de pouvoir vivre en paix avec eux, il lui reste à enterrer un fantôme du passé : celui de Shaïgan, le redoutable pirate qu’il est devenu lors de son amnésie. En souvenir d’une jeune fille qui fut sa victime, Thorgal part en direction de l’Ile de Skellingar. Dans ce lieu désolé et hostile, il devra affronter un culte étrange qui pousse ses adeptes au suicide.
Né à Toulouse en 1972, Frédéric Vignaux partage sa vie estudiantine entre Toulouse, Montpellier et Lille où il mène des études scientifiques, jusqu’au jour où le virus de la BD (qui le poursuivait déjà depuis fort longtemps !) le rattrape. Il migre tout naturellement vers Paris où il écume les ateliers de BD pour finalement intégrer une école de graphisme. Parallèlement, il rencontre Éric Pailharey lors d’un jeu de rôle grandeur nature, et lui suggère d’écrire des scenarii. Après quelques courts récits pour des concours et des fanzines leur permettant de parfaire leur collaboration, ils obtiennent un premier prix au festival BD d’Igny. Ils enchaînent rapidement avec un récit complet, L’Ombre des Anciens. Le premier tome de ce projet, initialement prévu en trois tomes, sort aux éditions Pointe Noire, en juin 2002. Malheureusement, suite à la faillite de la maison d’édition, la trilogie restera sans suite. Quelques BD publicitaires plus tard (dont Cassini-Huygens : Objectif Titan pour l’Agence Spatiale Européenne), il signe le projet Time Twins avec Jean-Christophe Derrien au Lombard. Il a également réalisé les 2 tomes de la série L’Appel des légendes chez Drugstore et Le Pendule de Foucault avec Didier Convard et Éric Adam. En 2014, il inaugure la collection « Ils ont fait l’Histoire » de Glénat en signant les dessins de Vercingétorix. il travaille actuellement sur « Neige origine » avec Didier Convard et Eric Adam, la préquelle de la série « Neige ». En 2017, il intègre l’équipe des Mondes de Thorgal, avec le 7ème opus de la série Kriss de Valnor.
Yann est né en 1954 à Marseille. Après avoir abordé la publicité et l’architecture, Yann décide de s’installer en Belgique pour devenir auteur de bandes dessinées. D’abord comme illustrateur et ensuite comme scénariste, il multiplie les collaborations, notamment avec : Didier Conrad (« les Innommables »), Chaland (« Freddy Lombard »), Batem (« Marsupilami »), Le Gall (« Yoyo », « Théodore Poussin »), Bodart (« Célestin Speculoos », « Nicotine Goudron »), Hislaire (« Sambre »), Berthet (« Pin up »), Hardy («Lolo et Sucette») et bien d’autres… En 1994, il propose à Laurent Verron le projet d’une série originale : les aventures humoristiques du père « Odilon Verjus », missionnaire en Nouvelle-Guinée dans les années ’30. Un petit bijou de la collection Troisième Degré Lombard !
Thorgal, l’ermite de Skellingar – Yann/vignaux – 12,45€
PETITE HISTOIRE DU GAZ LACRYMOGÈNE
« Une préoccupation fondamentale traverse le débat sur le gaz lacrymogène : quelle est la relation entre le profit financier et la violence policière ? »
D’abord utilisé sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, le gaz lacrymogène fut peu à peu intégré, non sans entorses aux conventions internationales, à la panoplie du maintien de l’ordre civil aux États-Unis puis dans l’Empire colonial britannique et, enfin, partout dans le monde. Il a fini par jouer, dans le raidissement du contrôle social, un rôle central, qui en fait l’un des piliers des pouvoirs établis ainsi qu’un fructueux produit pour l’industrie de l’armement.
Irréprochablement documenté, ce livre décrit comment l’usage de ce gaz de combat a causé, par milliers, des blessures graves, des traumatismes, des mutilations, des asphyxies, des décès – mais aussi comment il s’inscrit dans un processus de maîtrise, par la force brute, des foules et de l’espace public.
L’auteure propose un récit saisissant, plus particulièrement axé sur le monde anglo-saxon, qui nous mène des laboratoires militaires américains et britanniques au salon Milipol, en passant par les lieux de résistance brutalement évacués – et qui fourmille de témoignages et de documents déclassifiés démontrant les dangers du maintien de l’ordre toxique.
Chercheuse en sciences sociales, enseignante à la Bournemouth University (Royaume-Uni), Anna Feigenbaum a publié Protest Camps (ZED, 2013) et Tear Gas (Verso, 2017).
Petite histoire du gaz lacrymogne – Anne Feigenbaum – Libertalia – 17€
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine