L’État aurait-il peur de ses pompiers professionnels qui, comme les volontaires, viennent en aide au quotidien à la population, partout en France, en travaillant dans des conditions de plus en plus difficiles ? C’est en tout cas ce à quoi laisse penser des annulations successives de Sainte-Barbe, LA cérémonie par excellence chez les pompiers, du fait de l’État (autorités, sous-préfectures, préfectures) dans plusieurs casernes.
La Ste Barbe célebrée par les pompiers ce matin à Rennes. La cérémonie officielle avait été annulée par la Préfecture et le CD 35 en raison de risques de troubles ds le cadre du mouvement de grève. Les pompiers ont malgré tout tenu à « rendre hommage à leurs disparus ». pic.twitter.com/j5MDPu9yWN
— Gilles Le Morvan (@GillesLeMorvan_) December 7, 2019
Ainsi, en Bretagne, on notera des annulations notamment à Rennes, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Le Perray, à Dinan. Peut-être les autorités craignent-elles d’être placées devant leurs responsabilités, comme à Tours, où les pompiers ont fait passer un message clair :
? Aujourd’hui lors de la cérémonie de la Sainte Barbe de Tours pendant le discours des élus.. les #pompiers ont décidé de ne pas écouter les « idiots » ? Bravoo beau message.#GreveGenerale #Macron #France #Giletsjaunes #greve7decembre #Acte56 pic.twitter.com/fa2tDB3ga1
— Le Général ? (@leGneral2) December 7, 2019
En Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Chenut, le président du département, a récemment réclamé des sanctions contre des pompiers ayant pénétré à l’occasion de la grève du 5 décembre dans les jardins de la préfecture, à Rennes (sans effraction, ni violence, ni grabuge). Pourtant, comme l’affirment les syndicats et le constatent de nombreux pompiers, les autorités refusent de mettre la main au portefeuille.
Dans les Côtes-d’Armor, les pompiers professionnels réclament l’alignement de la prime de risque sur celle des policiers, mais aussi la création de 75 postes supplémentaires pour une présence 24h/24, 365 jours par an. Ce qui coûterait 3 millions d’euros. Une goutte d’eau si on compare au coût de l’accueil des mineurs isolés étrangers pour lequel le Département dépense, comme en Ille-et-Vilaine, sans compter. En 2016, le département des Côtes-d’Armor dépensait 2,46 millions d’euros pour la prise en charge des mineurs non-accompagnés. Un budget passé à 8 millions d’euros en 2018. Un service départemental dédié a été créé : il comptait cinq agents en 2016, ils sont aujourd’hui 17. Comme quoi, tout est question de priorité budgétaire.
Pendant ce temps, les pompiers – qui aident la population au quotidien – doivent se serrer la ceinture, faire avec du matériel parfois désuet et des conditions de travail de plus en plus difficile, et la boucler, sous peine d’être sanctionnés… cherchez l’erreur !
Gwen Plot.
Crédit photo : DR
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