[Reportage] Los Angeles, capitale de la NBA

Si la NBA est désormais un spectacle mondial où les Européens – notamment Luka Doncic et Nikola Jokic – et les Africains raflent de nombreuses récompenses individuelles, Los Angeles en est incontestablement la capitale. Nous allons vous le faire découvrir.

Un peu d’histoire

La cité des Anges accueille deux franchises, les Lakers et les Clippers. Seule « Big Apple » fait aussi bien avec les New York Knicks et les Brooklyn Nets mais les premiers pataugent depuis vingt ans malgré la passion de leurs fans, quand les seconds n’entraînent qu’un faible engouement malgré l’arrivée récente de deux stars, Kyrie Irving et Kevin Durant, qui, certes, est en convalescence après une grave blessure.

Comparer les titres de champion obtenus par les deux villes met fin au débat puisque New York n’en compte que deux quand LA en a remporté pas moins de seize. Seul Boston fait mieux, même si onze des dix-sept titres des Celtics remontent aux années 50 et 60.

Pour être tout à fait exact, la réputation de Los Angeles repose quasi exclusivement sur les Lakers, puisque leurs rivaux des Clippers n’ont jamais obtenu le moindre trophée, si ce n’est celui honorifique d’équipe la plus « sexy » de la ville depuis neuf ans et le dernier sacre des Lakers.

Depuis cette période en effet, les Clippers ont davantage brillé et connu les playoffs, sans jamais toutefois atteindre les finales. Blake Griffin, Chris Paul, DeAndre Jordan et leurs coéquipiers ont malgré tout nettoyé un peu l’image de « loser » de leur franchise.

Difficile d’énumérer les joueurs de légende des Lakers s’en en oublier. De Jerry West à Kobe Bryant en passant par Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson et Shaquille O’Neal, Los Angeles a vu défiler dans l’uniforme violet et doré certains des meilleurs basketteurs de tous les temps.

Saison 2019/2020 : les deux équipes de Los Angeles comme favoris !

LeBron James, qu’on ne présente plus, aimerait ajouter son nom à la liste évoquée ci-dessus. L’ailier de 34 ans qui a rejoint Los Angeles durant l’été 2018 a d’ores et déjà sa place dans le panthéon du basket mais il lui faudra au moins remporter un ou deux championnats pour être adulé par l’exigeant public des Lakers. Sa première saison n’a pas été très concluante, loin s’en faut, puisqu’il s’est blessé et que ses partenaires n’ont pas réussi à atteindre les playoffs.
Il a été rejoint cet été par l’intérieur Anthony Davis, autre homme fort de la NBA, ce qui rebat les cartes et place immédiatement les Lakers parmi les concurrents sérieux au titre.

Les principaux rivaux des Lakers cette saison pourraient bien être… les Clippers ! Ces derniers restent sur sept qualifications en playoffs sur les dix dernières saisons. L’an passé, ils ont surpris la ligue en obtenant la huitième place de la très disputée Conférence Ouest, sans star dans l’effectif mais avec un état d’esprit et une combativité à toutes épreuves. Ils ont été les grands gagnants de l’intersaison puisqu’ils sont parvenus à récupérer le joueur le plus en vogue, Kawhi Leonard, qui venait d’offrir le premier titre de leur histoire aux Toronto Raptors. Les Clippers n’ont pas fait les choses à moitié puisqu’ils ont échangé plusieurs de leurs jeunes joueurs prometteurs contre un autre « all star », Paul George, qui évoluait à Oklahoma City. Petite particularité, Leonard et George sont tous deux natifs de Los Angeles et désiraient rentrer à la maison.

Voir les Lakers et les Clippers au Staples Center : deux expériences très différentes !

Lorsqu’un fan de NBA passe à Los Angeles, difficile pour lui de ne pas céder à la tentation d’assister à un match, et plus encore cette année avec la présence de deux équipes de haut niveau.

Pour un Français, mieux vaut passer par une plateforme de revente en ligne comme Viagogo ou Hellotickets pour être sûr d’avoir une place, car si les ventes de dernière minute sur place peuvent être plus intéressantes financièrement, elles sont incertaines.

Soyons clairs cependant, il faudra casser sa tirelire, ces sites internet s’offrant des marges importantes justifiées par des frais de gestion obscurs. Il y a également une différence importante de prix entre les matchs des Clippers et ceux des Lakers, prouvant là aussi la différence de popularité. Vous pouvez compter une cinquantaine d’euros minimum pour aller voir Kawhi Leonard et les siens, et pas loin du double pour applaudir James, Davis et la clique des Lakers.

À Los Angeles, la vie est chère et la circulation infernale. Il faut privilégier une venue en transports en commun plutôt qu’en voiture et un hot dog « à la sauvette » plutôt qu’au Staples Center.

Le Staples Center, justement, en met plein les yeux. Situé dans un quartier animé, surtout les soirs de matchs, entre les bars sportifs et les artistes de rue, il scintille et son parvis est un musée à ciel ouvert. On y retrouve les statues des légendes des Lakers évoquées précédemment, ainsi que quelques Hockeyeurs des LA Kings, des boxeurs, des commentateurs sportifs célèbres… La foule se presse pour les photographier !

Aucun joueur des Clippers à l’horizon, ces derniers n’ont pas encore assez marqué la ville de leur empreinte. Ils n’ont pas de statue de bronze, mais ils ont droit à des peintures murales et autres affiches publicitaires géantes dans le quartier, fraîchement installées et mettant à l’honneur les deux nouvelles stars de l’équipe.

L’histoire contre l’ambition

L’ambiance et l’engouement changent aussi radicalement.

Les Lakers, paradoxalement, font presque dans la sobriété. Certes, les stars se pressent aux premiers rangs et le speaker n’oublie pas d’annoncer leur présence au public, mais les animations et autres commentaires sont moins assourdissants que lorsque les Clippers monopolisent les lieux. À la sono criarde, ils préfèrent la fanfare classique. Les bannières de champion et les bannières avec les numéros retirés de leurs glorieux anciens valent mieux que de longs discours.

Les uns jouent de leur image de marque et attirent un public de fans fidèles, parés des maillots et autres gadgets à l’effigie des Lakers, quand les autres tentent de conquérir de nouveaux supporters en multipliant les opérations marketing et les performances visuelles.

Flammes, musique, vidéos, danseurs, animations spéciales « Halloween » pour le match du jour : les Clippers veulent se faire entendre. Question visibilité, cela change aussi d’une équipe à l’autre puisque seul le parquet est éclairé pour les Lakers quand toute la salle est illuminée pour leurs frères ennemis.

Toute la salle vibre et se lève comme un seul homme sur les dunks de JaVale McGee, les shoots à trois points de Danny Green et bien sûr à chaque accélération de James et de Davis.


Le 29 octobre dernier, après une première mi-temps serrée contre les jeunes Memphis Grizzlies, la seconde période à sens unique ne fait pas baisser l’ambiance. Au contraire, chaque point inscrit est salué comme il se doit, tout comme la performance monstrueuse d’Anthony Davis, auteur de 40 points et 20 rebonds, ce qu’on n’avait plus vu dans cette salle depuis une quinzaine d’années et le départ d’un certain Shaquille O’Neal. L’homme se paye même le luxe de battre un record de franchise en marquant 26 de ses 27 lancers francs !

Deux jours plus tard, quand les Clippers reçoivent les Spurs, ancienne équipe de Kawhi Leonard, entraînée par le mythique Gregg Popovich, le Staples Center n’est pas acquis uniquement à la cause de la franchise de Los Angeles. Est-ce dû au manque de popularité des Clippers ou à la forte présence hispanique en Californie ? Peut-être un peu des deux !

Des spectacles plutôt bien pensés sont présentés à l’occasion d’Halloween, fête réellement incontournable aux États-Unis, dont un reproduisant la scène culte du film Joker.

Même sans Paul George, bientôt de retour de blessure mais encore un peu juste, Kawhi Leonard et « les Clipps » sont largement supérieurs et dominent la rencontre. Pas forcément dans un grand soir, le MVP des dernières finales marque tout de même 38 points. Ses lieutenants Patrick Beverley, Lou Williams ou Montrezl Harrell font aussi le boulot. Le public est ravi et devrait revenir voir cette équipe…

Kawhi Leonard n’a laissé aucune chance à son ancienne équipe.

Cette armada, d’ici quelques mois, pourrait bien devenir un rouleau compresseur. De quoi inverser la tendance à Los Angeles ? Les Lakers garderont sans doute toujours la première place dans le cœur des habitants, mais les combats dantesques à venir sur le parquet risques d’être passionnants à suivre…

Alexandre Rivet

Crédit photos : Alexandre Rivet
[cc] Breizh-info.com, 2019, 
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