À six jours d’intervalle, la police nantaise, accompagnée d’agents des impôts, a mené deux opérations contre une « organisation en lien avec la vente de drogue », selon une source proche de l’enquête, dans le quartier dit « sensible » de Bellevue.
Une première vague d’arrestations et de saisies a eu lieu, selon nos informations, le 20 novembre au matin. Parmi les armes saisies, une 22 long rifle avec lunette et silencieux, une kalachnikov en calibre 22 également, plusieurs armes de poing et un fusil à pompe.
Ensuite, le 25 novembre au matin, une dizaine de personnes ont été interpellées en lien avec la fusillade du Moonlight le 23 avril dernier à Nantes rue Maréchal Joffre – un serveur d’origine marocaine avait été abattu, victime innocente et collatérale d’un règlement de comptes présumé entre trafiquants de Bellevue et de Malakoff.
Selon nos informations, les interpellés seraient principalement d’origine extra-européenne et déjà défavorablement, voire très défavorablement connus des forces de l’ordre, notamment pour des infractions liées aux stupéfiants. L’enquête aurait aussi un volet fiscal, puisque des biens et des véhicules pourraient être saisis.
Cependant, peu de détails filtrent, car le sujet est qualifié de « très sensible » en interne. Depuis le début de l’année, il y a eu au moins 61 épisodes de fusillades, trois morts – après la fusillade d’avril, Esteban est mort en août à Saint-Herblain et Ruben, d’origine congolaise, en octobre aux Dervallières – et plus de 20 blessés. « Nantes est aujourd’hui la ville la plus criminogène de province après Marseille », relève un gradé de la police, « et la raison est la même. La drogue, aggravée d’une bonne dose de laxisme judiciaire et d’une volonté politique de surtout ne rien voir. Y a trop d’argent en jeu ».
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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