La manifestation contre les « féminicides » qui avait lieu à Paris le 23 novembre a donné lieu à une scène prévisible : des militantes féministes dénonçant les liens entre agressions à l’encontre des femmes et immigration extra-européenne ont été expulsées du cortège.
Collectif Nous Toutes : du monde et des paradoxes
Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se sont rassemblées dans les rues de Paris samedi 23 novembre à l’appel du collectif Nous Toutes. Le but de cette journée était officiellement de dénoncer les 137 « féminicides » recensés en France depuis le début de l’année.
Si l’ambition des organisateurs, via cette mobilisation, était initialement de faire évoluer les choses pour garantir le respect et le droit des femmes, force est de constater que certaines scènes observées furent pour le moins paradoxales. Avec, en premier lieu, la présence de trois élues EELV et LFI, à savoir Esther Benbassa, Manon Aubry et Clémentine Autain.
Des personnalités qui défilaient déjà dans les rues parisiennes le 10 novembre dernier… pour marcher contre l’islamophobie avec des « Allah Akbar » scandés par certains manifestants. Dans une ambiance où « le respect et le droit des femmes » prenaient alors d’étranges accents. Mais « l’intersectionnalité des luttes » permet visiblement ce genre de contorsions :
« Je rêve d’une France où les femmes qui parlent de viol sont plus écoutées que les hommes qui parlent de voile », prônait ainsi une pancarte brandie samedi pour dénoncer les « féminicides »…
Meilleur slogan de la manifestation #NousToutes #23novembre pic.twitter.com/mIuXCtNGxO
— Omar Ouahmane (@ouahmane_omar) November 24, 2019
Féministes anti-immigration : chassées de la manifestation
Toutefois, si ce jeu sur deux tableaux de la part de certaines figures du féminisme n’a pas semblé interpeller l’assistance, l’intransigeance a été tout autre dès lors que le collectif Nemesis a fait son apparition. Se présentant comme féministe et anti-immigration, ce dernier a tenu à faire le lien entre une part des violences faites aux femmes et l’immigration extra-européenne.
En relevant notamment que les étrangers représentent 52 % des violeurs en Île-de-France. Ou en rappelant ironiquement à la médiatique militante féministe Caroline de Haas son idée d’élargir les trottoirs de Paris pour lutter contre le harcèlement de rue. Un moyen efficace de ne pas nommer les vrais responsables. Une omerta à laquelle Nemesis a tenté de mettre fin. Avant de se faire rapidement chasser de la manifestation.
Vous pensiez que la manif #NousToutes était le dernier endroit où des femmes se feraient agresser? C’est hélas ce qui se passe lorsque vous défendez un féminisme non-conforme anti-immigration. En moins de 15min nos militantes ont été violemment expulsées par des manifestants. pic.twitter.com/62YNAKgdYD
— Nemesis Nemesis (@NemesisNemesi18) November 23, 2019
https://www.youtube.com/watch?v=EnSsYfwIVIg
C’est donc une conception assez particulière de la liberté d’expression et de la solidarité féminine qu’ont donné à voir les manifestantes venues s’en prendre au collectif Nemesis. Et pendant ce temps-là, l’ennemi, c’est le mâle blanc.
Pour rappel : nous sommes venues à cette manif pour dénoncer les violences faites aux femmes, et dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas sur le profil des agresseurs habituels…mais #NousToutes n’accepte pas toutes les femmes
— Nemesis Nemesis (@NemesisNemesi18) November 24, 2019
Notre communiqué https://t.co/I1q9MdcXRk Nous sommes inondées de messages et demandes en tout genre depuis hier soir, pour la plupart bienveillants :) Nous faisons notre possible pour répondre à tout le monde dans les délais les plus brefs. Merci encore. pic.twitter.com/CgESM2nW9d
— Nemesis Nemesis (@NemesisNemesi18) November 24, 2019
AK
Crédit photo : Twitter Nemesis
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