A Belfast, les riverains des « Peace Wall », ces murs qui séparent les communautés dans certains quartiers (notamment entre Falls Road et Shankill Road), veulent que ces murs disparaissent avant l’éclosion des nouvelles générations, d’après certains sondages parus récemment.
Le président du Fonds international pour l’Irlande, Paddy Harte, affirme, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’érection du premier mur en 1969, que des volontés politiques, mais aussi des financements sont nécessaires pour faire tomber les murs. Le nombre de résidents vivants d’un côté ou de l’autre des murs a augmenté, et ils sont nombreux à vouloir que ces murs tombent rapidement, selon des études menées récemment.
Des modifications mineures ont été apportées à certaines d’entre elles, y compris, plus récemment, le passage d’une barrière en acier massif sur la rue Townsend à une barrière transparente. Pour passer d’un quartier à l’autre, il faut parfois marcher longtemps, afin de trouver une entrée (une entrée qui, en cas de troubles entre communautés ou de risques majeurs, se referme).
Environ 76 % des sondés se sont prononcés en faveur de la suppression des murs de la paix au cours de la vie de leurs enfants ou petits-enfants, comparativement à 68 % il y a deux ans. Toutefois, l’enquête a également mis en évidence une augmentation du nombre d’incidents, de violences ou de comportements « antisociaux » – y compris les combats organisés – qui ont lieu dans ces zones. Environ 34 % des sondés ont indiqué que les comportements antisociaux (y compris l’usage abusif de drogues) constituaient la principale préoccupation locale, comparativement à 10 % en 2017.
Les résultats indiquent également une augmentation constante des interactions intercommunautaires de part et d’autre des murs depuis 2017. Alors que la communauté catholique, nationaliste et républicaine (CNR) est en faveur d’un changement plus rapide (85 % par rapport à 72 % des résidents protestants, unionistes et loyalistes), les deux communautés veulent que les obstacles soient éliminés au cours de la prochaine génération.
Il faudra toutefois encore des années et des années (et même plus) pour définitivement réconcilier les deux communautés. La perspective du Brexit, celle d’une frontière dure entre les 2 Irlandes, mais aussi la perspective du délitement de l’identité et de la culture orangiste (notamment démographique) pourrait faire que la situation se retende de nouveau dans les prochaines années.
YV
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