A Paris ce dimanche, plus de 350.000 manifestants – selon une estimation interne au ministère de l’Intérieur – se sont rendus à la marche contre le projet de loi bioéthique, et notamment la PMA et la GPA. La presse mainstream s’est attachée à minorer (74.500) le nombre de manifestants, sur la base d’un comptage qui n’a d’ « indépendant » que le nom, alors que toutes les rues entre le Sénat et la gare Montparnasse étaient pleines de manifestants. Avec, fait notable, de très nombreux jeunes. Nous étions sur place, sur le terrain. Paroles de manifestants.
« Contre la marchandisation de l’enfant »
Laetita Malfoi a 48 ans : « je suis là pour protester contre la PMA et la GPA, contre la marchandisation de l’enfant, contre les enfants préfabriqués ». Lise n’a que 14 ans. Pour elle, « les enfants ne peuvent pas ne pas avoir de papa ou de maman ». Benoit a 15 ans. « Je suis encore un enfant et je suis là pour défendre les enfants à venir », il vient avec sa famille de Charente-Maritime.
Chantal Amalric a 75 ans et vient de Vendée, comme de nombreux autres manifestants – il y avait aussi plusieurs milliers de Bretons sur place. « Je suis là pour dire que les enfants naissent par un acte d’amour entre un homme et une femme, et non par insémination artificielle comme les vaches ». Jacques Tourneur, 82 ans, est plus direct : « je suis là pour défendre les pères ».
Arborant un gilet Jaune semé d’inscriptions diverses, Maho l’indigène d’Orléans, « avec un h, j’y tiens » est là « car en 2013 j’étais déjà là. Je ne suis pas un casseur, et j’en ai marre qu’on fasse la part belle à la minorité qui veut saper les fondamentaux de la société ».
« Les enfants qui n’ont pas de père, ce n’est pas une vie. »
Hubert, 21 ans, vient de Craon en Mayenne. « Je manifeste aussi parce que les enfants qui n’ont pas de père, ce n’est pas une vie. On a un projet de loi qui veut créer des naissances artificielles, par le caprice d’un couple, qui veut créer de la douleur ». Alice, 28 ans, de Vannes, ne dit pas autre chose : « Il y a des enfants qui se construisent sans père aujourd’hui, et cela se fait dans une certaine souffrance. La législation doit assurer le bien commun, cette fois elle est complètement détournée de sa finalité ».
Jean-Baptiste a 43 ans, il est manceau. « Il faut que chaque enfant ait droit à un père. D’un côté, on a un gouvernement qui ne veut pas de soja OGM, d’un autre, le même gouvernement veut des bébés OGM, le tout en augmentant les dépenses sociales et en créant les conditions d’une catastrophe sociétale. C’est un non-sens total ».
Sylvie est Gilet jaune à Paris, elle a lancé une initiative pacifiste. « La moindre des choses, c’est de garantir la famille, on ne veut pas devenir des objets pour la caste médicale ». Maria, de Mantes-la-Jolie (78), l’accompagne : « je suis là comme citoyenne avec un gilet jaune, je souhaite la convergence de tous les combats pour le bien commun et la dignité humaine, pour remettre l’humain au cœur de la société. Cette loi poursuit des objectifs racistes, classistes, eugénistes inacceptables ».
« Les pères ne sont pas uniquement des pompes à sperme ! »
Jean-Michel est de Nantes, il est là « pour défendre le père, qui n’est pas un accessoire.C’est fondamental ». Jean-Luc, de l’agglomération nantaise, vient « pour être le témoin d’une certaine vision de l’homme et de la femme qui est une autre façon d’envisager l’avenir que de tout fonder sur le désir individuel et les possibilités scientifiques ». Un manifestant de La Bernerie (44) se fait plus direct : « Les pères ne sont pas uniquement des pompes à sperme ! »
« Cette loi est un changement de civilisation »
Le frère Édouard, de la famille missionnaire Notre-Dame – un mouvement fondé en Ardèche qui prend de l’ampleur en France – affirme que « cette loi est un changement de civilisation et un dangereux miroir aux alouettes ».
Ce vicaire à Paris qui refuse de donner son nom affirme « suivre les évêques qui ont dit que ceux qui s’opposaient à la loi doivent aller manifester. Pas peuvent, mais doivent. Alors j’y suis, non en tant que prêtre, mais en tant qu’homme et citoyen ». Ce religieux catholique venu d’Argenteuil – lui aussi ne donne pas son nom, mais est reconnu par divers paroissiens venus avec lui – estime que « le bien commun de la société doit être défendu. Si on ne travaille pas pour protéger et stabiliser la famille, il y aura de plus en plus de problèmes sociaux ».
Louis-Benoît Greffe
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