Les hommages se succèdent depuis le décès de Jacques Chirac. Mais dans certains établissements scolaires de France, la minute de silence dédiée à l’ancien chef d’État n’est pas du goût de tout le monde.
Des minutes de silence critiquées
Si un sondage réalisé après la disparition de Jacques Chirac indique qu’il est, aux yeux des Français, leur président préféré (à égalité avec Charles de Gaulle) de la Ve République, des « couacs » ont été à signaler concernant les hommages censés être rendus dans les établissements scolaires. À commencer par certains représentants syndicaux de l’enseignement. Comme Jules Siran, co-secrétaire fédéral du syndicat Sud-Éducation (et par ailleurs enseignant à Bobigny en Seine-Saint-Denis) invité par Jean-Jaques Bourdin.
Vif échange entre Jean-Jacques Bourdin et Jules Siran, co-secrétaire fédéral du syndicat Sud-Education, autour du refus de certains enseignants de respecter la minute de silence en hommage à Jacques Chirac pic.twitter.com/vJyr1wwBxx
— RMC (@RMCinfo) September 30, 2019
Le syndicaliste appelait à ne pas respecter la journée de deuil national dans les écoles en ne mettant pas en place la minute de silence demandée par le ministère de l’Éducation nationale.
Jules Siran en profite aussi pour critiquer dans le même temps la messe solennelle en l’hommage de Jacques Chirac qui s’est tenue en l’église Saint-Sulpice à Paris. Probablement pas assez laïque et républicaine pour l’enseignant ? « L’ensemble du dispositif n’est pas à même de construire un esprit critique pour les élèves », déclare-t-il.
Jacques Chirac : un antiracisme mal récompensé ?
Mais d’autres voix se sont aussi faite entendre sur la pertinence de cette journée de deuil national demandée dans les établissement scolaires. Pour diverses raisons. À commencer par le fait que, pour une partie des « nouvelles générations », Jacques Chirac est presque un inconnu. C’est ce qu’a souligné, à sa façon, Anasse Kazib sur RMC :
??️ Coup de gueule d’@AnasseKazib ?️? : « Mes gamins, ils ne connaissent pas Jacques #Chirac !!! A quoi ça sert qu’ils fassent une minute de silence ?!! » #GGRMC pic.twitter.com/orUA4CjFOd
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) September 30, 2019
De plus, les déclarations de Jacques Chirac en 1991 sur le « bruit et l’odeur » des immigrés ont pris le pas sur le reste des actes et déclarations de l’ancien président de la République pour d’autres :
Au moins il sera plus gêné par le bruit et l’odeur maintenant
— #CrèveLaTaule?? (@MuslimIndiscret) 26 septembre 2019
Interview de lycéens *au hasard* sur France Info, à Saint-Denis : « Chirac ne mérite pas sa minute de silence, à cause de ce qu’il a dit sur les *racisés*. »
Cette ville de merde…
— Nicolas Moreau (@lordmahammer) 30 septembre 2019
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de corriger sa saillie de 1991 par la suite. De la France « plurielle » à son refus du débat avec Jean-Marie Le Pen en 2002 en passant par le regroupement familial, Jacques Chirac, président de la génération « black-blanc-beur », restera donc trop « à droite » pour certains. Une droite qui commence très à gauche…
Crédit photo : DR
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