Mercredi 22 août, des cérémonies d’hommage à Xavier Guillemot, né à Quimper en 1964 et décédé le vendredi précèdent dans cette même ville, ont été célébrées à Bénodet et Quimper, la patrie de ses ancêtres.
Issu d’une famille chrétienne enracinée en Bretagne, Xavier tout jeune s’est engagé dans le mouvement breton. Il reprenait ainsi le flambeau de son ancêtre, Pierre Guillemot de Josselin, lieutenant de Cadoudal, pour défendre l’identité bretonne. Cela le guida pendant toute sa vie. C’est ainsi qu’il créa en 2002 le MRB, Mouvement régionaliste breton, qui se présentait comme un « mouvement régionaliste et identitaire breton », favorable à l’adoption pour la Bretagne du statut particulier envisagé pour la Corse par le processus de Matignon.
Mais cet engagement n’était ni repliement, ni enfermement. Pour lui, la défense de la Bretagne passait par celle de l’Europe et de son histoire pluri-millénaire et, par conséquent, de la France. Comme ses enfants l’ont rappelé : « fidèle à la plus longue mémoire, il se retrouvait bien mieux dans le sacré polythéiste celtique, grec, romain – en un mot européen. Breton convaincu, il avait choisi la découverte plutôt que l’ignorance de ses racines. Racines desquelles il tirait sa force ; racines sacrées de Brocéliande. »
C’est cette vision qui permet de comprendre ses autres choix politiques et son élection de conseiller régional FN.
Il a également montré les qualités d’un entrepreneur en créant une société de généalogie très prospère avant que la maladie ne rompe cette énergie qui le caractérisait.
En effet, Xavier ne se ménageait pas. Il donnait tout sans compter ce qui a fini par atteindre sa santé..
Au-delà de ce bref rappel très incomplet de tout ce qu’il a entrepris, ce père d’une famille nombreuse de 6 enfants a su leur transmettre les valeurs fondamentales qui le motivaient.
Ils l’ont exprimé d’une façon claire et émouvante lors des cérémonies en dressant un portrait fidèle de leur père : « nous n’avons jamais oublié quelle flamme il portait chevillée au cœur, cette flamme qu’il sut nous transmettre. Il avait dit un jour à une de ses amies fidèles qui avait un peu de vague à l’âme “un timide soleil persiste au milieu de pluies persistantes”. Et nous n’avons jamais perdu de vue ce soleil. »
Ce soleil, c’était pour lui non seulement l’espoir d’un monde nouveau, mais aussi et surtout la conviction qu’il pouvait advenir, à force de travail. Pour cela il s’est donné sans compter. Il le répétait souvent « Je ne veux pas du bonheur, confort facile, je veux la joie, fulgurance au milieu du combat ». Et l’on peut sans conteste affirmer qu’il y sera resté fidèle : plus de joie que de bonheur. Et certains se souviendront de son rire, dans la défaite comme dans la victoire, en politique comme avec ses amis, avec ses camarades comme avec ses enfants, sa famille…
Mais il croyait dans la flamme éternelle de la Tradition, transmise de génération en génération. La seule éternité est celle des choses transmises, des choses qui ne passent pas, des choses qu’on n’oublie pas. Et assurément la roue continuera de tourner et ses enfants, tout du moins j’en suis convaincu, gardent au cœur la flamme qui leur fut transmise.
Xavier doit retrouver son sourire devant un tel hommage de ses enfants.
Thierry Monvoisin
Photos d’illustration : DR
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