L’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, interrogé le 12 août, considère qu’il faut « encourager les migrants à rester chez eux ». Un réveil tardif pour ce sarkozyste de la première heure ?
Brice Hortefeux : « un afflux de migrants »
Plutôt discret ces derniers temps, Brice Hortefeux invité dans l’émission matinale de RTL lundi 12 août, s’est notamment exprimé sur la question de l’immigration extra-européenne. Dans un contexte où le navire Ocean Viking (remplaçant de l’Aquarius) affrété par Médecins sans frontières (MSF) et SOS Méditerranée, a récupéré les passagers de trois bateaux de migrants en l’espace de trois jours. Avec désormais 251 migrants à son bord.
?[BREAKING] Les équipes de @SOSMedIntl et @MSF_Sea viennent de secourir 81 personnes d’une embarcation pneumatique en détresse située dans les eaux internationales au large des côtes libyennes.
Il y a maintenant 251 personnes rescapées à bord de l’#OceanViking.#BackAtSea pic.twitter.com/LtslJRYC0E— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) August 11, 2019
Pour Brice Hortefeux, il faut mettre fin au message laxiste envoyé jusqu’alors aux migrants comme aux passeurs. Le député européen a ainsi tenu à dénoncer ce système : « Il y a aujourd’hui un afflux de migrants qui nourrissent une économie parallèle, puisqu’il y a des profiteur de la misère humaine qu’on appelle les passeurs. Et il faut donc que la migration soit organisée et maîtrisée ».
Celui qui fut aussi ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement déclare : « On ne vient pas sur le continent européen ou dans notre pays si on n’y est pas autorisé ».
« Il faut encourager les migrants à rester chez eux »
Que faire face à ces flux ? Brice Hortefeux veut s’en remettre à Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Qui doit, selon lui, « protéger, intercepter et reconduire ». Une solution face à la pression de l’immigration extra-européenne qui peut laisser dubitatif lorsque l’on s’intéresse de plus près à la réelle efficacité de la dite agence.
Il y a un peu moins d’un an, Frontex était par ailleurs qualifiée comme une entité « obsolète » par les dirigeants de la République tchèque et de la Slovaquie, des pays qui ne débordent pas de confiance dans les mécanismes européens pour assurer la protection de leurs frontières.
En manque d’inspiration face à la situation, Brice Hortefeux joue malgré tout l’honnêteté : « Il n’y a pas de solution miracle, il faut encourager les migrants à rester chez eux et donc aider au développement ». Une piste à explorer mais qui doit se faire dans le cadre d’une politique « humaine et juste, qu’on ne mette pas en péril la vie des migrants tout en disant qu’il ne faut pas venir sur le continent européen ».
Interrogé sur l’immigration en 2016 par Breizh-info, l’ancien ministre déclarait alors que « la question [n’était] plus l’intégration mais l’assimilation », tout en concédant déjà à l’époque qu’il fallait maîtriser les flux migratoires. Brice Hortefeux, souvent jugé comme radical par ses opposants, semble surtout avoir un temps de retard dans ses préconisations par rapport aux Matteo Salvini, Viktor Orbán et consorts. L’imposture du gouvernement Sarkozy auquel il a participé en matière de lutte contre l’immigration aurait pourtant dû le conduire à en tirer quelques conclusions utiles.
Crédit photos : Flickr (CC BY-SA 2.0/MEDEF)
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