Dans un entretien accordé à un quotidien italien le 9 août, le pape François a dénoncé l’idée de « souverainisme », qu’il considère comme une attitude de « fermeture » qui « mène à la guerre ».
Pape François : « souverainisme » et risques de guerre
Les dernières déclarations à la presse du Souverain pontife ont, une nouvelle fois, déclenché une polémique. Dans les colonnes de La Stampa vendredi 9 août, le pape François a tenu à dénoncer le courant souverainiste qui traverse plusieurs pays d’Europe actuellement. À commencer par l’Italie.
À ce sujet, le pape François estime que les courants souverainistes représentent une attitude de « fermeture » qui « mène à la guerre ». Dans le même temps, il a affirmé que le populisme avait un discours « très proche » tandis que la coalition à la tête de l’Italie est en pleine crise politique suite à la volonté de Matteo Salvini d’organiser des élections anticipées. « Les populismes nous mènent aux souverainismes : ce suffixe en « isme » ne fait jamais du bien », a-t-il ajouté.
Un souverainisme qui préoccupe le pape. Lequel considère que les discours entendus ici et là ces temps-ci « ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. « Nous d’abord. Nous…nous »: ce sont des pensées qui font peur ». En s’abstenant toutefois de pointer du doigt directement le ministre de l’Intérieur italien.
Souverain mais pas fermé
Sur cette question de la tentation d’un repli identitaire, le pape François poursuit : « Un pays doit être souverain, mais pas fermé. La souveraineté doit être défendue, mais les rapports avec d’autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être défendus. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal ». Et donc de citer la menace guerrière en guise de conséquence.
Par ailleurs, le pape François, non sans paradoxe par rapport à ses prises de position pro-migrants extra-européens, a déclaré que l’Europe doit être sauvée parce qu’elle est un patrimoine qui « ne peut pas et ne doit pas se dissoudre ». Le Souverain pontife préconise un dialogue et une écoute « à partir de sa propre identité » en s’appuyant sur des valeurs humaines et chrétiennes. Celles-ci constitueraient, pour le Vatican, l’antidote contre les souverainismes et les populismes, et le moteur pour « un processus de relance » qui « puisse avancer sans interruptions ».
Le pape François et l’identité qui « ne se négocie pas »…
Toujours sur la thématique européenne, le pape a fait part de son souhait que l’Europe redevienne conforme au « rêve des pères fondateurs ». Pour cela, le Souverain pontife souhaite que se concrétise cette « unité historique et culturelle, outre que géographique » que représente le continent européen.
Avant de se réjouir de la nomination d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, « peut être adaptée à raviver la force des pères fondateurs », car « les femmes ont la capacité de mettre en commun et d’unir ».
Dans cet entretien, le pape semblait décidément porter sur la question identitaire, celle-là même qui tiraille le Vieux Continent. Il a ainsi ajouté que « l’Europe a des racines humaines et chrétiennes ». Quant à l’identité, elle « ne se négocie pas » et elle est « une richesse culturelle, nationale, historique et artistique » propre à chaque pays selon lui.
Arthur Keraudren
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