Un mur sur la frontière avec la Slovénie pour empêcher les migrants : voilà un projet que pourrait mettre en œuvre Matteo Salvini si les flux migratoires terrestres vers l’Italie ne parviennent pas à être stoppés.
Matteo Salvini : sur les traces d’Orbán et de Trump ?
Les précédents hongrois et étasunien de murs anti-migrants initiés par Viktor Orbán et Donald Trump donnent des idées au ministre de l’Intérieur italien. Lors d’une conférence de presse tenue le 26 juin dernier, Matteo Salvini a déclaré que « la route des Balkans » a rouvert. Mais il ne compte pas rester immobile devant la situation :
« Si le flux migratoire ne s’arrête pas, nous n’excluons pas de mettre en place des barrières physiques à la frontière comme ultime recours ». En clair, il s’agirait de dresser un obstacle à la frontière slovène pour bloquer les migrants qui se sont lancés sur cette route balkanique.
Ces derniers jours, la question de l’immigration extra-européenne a une nouvelle fois agité l’Italie avec l’affaire du Sea Watch 3. Les propos de Matteo Salvini sur la construction d’un possible « mur anti-migrants » sont passés relativement inaperçus tant les projecteurs étaient tournés non pas vers la voie d’immigration terrestre mais plutôt sur la Méditerranée et le port de Lampedusa.
Italie : le problème bosniaque
Toutefois, le flux de migrants à arriver par la Slovénie est limité pour l’instant. Ce nombre d’immigrés, souvent pakistanais, qui franchissent la frontière est passé de 446 l’année dernière à 780 pour ces six premiers mois de 2019. En comparaison, le nombre d’arrivées par voie maritime en provenance d’Afrique du Nord est passé de 15 617 l’an dernier à 2 160.
Mais le problème, c’est qu’en Bosnie, au moins 6 000 migrants sont bloqués. Un nombre qui pourrait être largement revu à la hausse en comptant tous les individus non enregistrés. Des migrants qui vont chercher à gagner l’Italie et plus particulièrement la région de Trieste toute proche via la Slovénie.
Matteo Salvini : « Aux grands maux, les grands remèdes »
Pour faire face à la pression migratoire, des patrouilles mixtes italo-slovènes commenceront à patrouiller le long de la frontière de l’espace Schengen. À la frontière entre la Slovénie et la Croatie donc. Le 23 juin, 40 migrants ont été arrêtés à Gorizia. La veille, aux portes de Trieste, un passeur avec cinq migrants illégaux avait lui aussi été interpellé. En trois jours, au moins 150 migrants ont été interceptés dans la capitale du Frioul-Vénétie julienn.
« Aux grands maux, les grands remèdes », a déclaré Matteo Salvini au sujet de ces nouvelles patrouilles. Avant de précisé : « Il existe en Europe des exemples de contrôle physique des frontières terrestres ». Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a ainsi été le premier à dresser une barrière anti-migrants sur sa frontière avec la Serbie. Mais aujourd’hui, Slovènes et Croates ont aussi recours aux grillages et au fil barbelé.
Si la perspective d’un vrai « mur anti-migrants » dans le nord-est de l’Italie est encore lointaine, le pays pourrait être conduit à demander la suspension des accords de Schengen sur la libre circulation entre les pays de l’UE pour arrêter les migrants.
Il est toutefois regrettable de constater que l’inefficacité de Bruxelles à lutter contre l’immigration illégale en Europe pourrait conduire à un retour des souverainismes étriqués au détriment d’une réelle coopération européenne. Un esprit d’équipe dont on ne pourra faire l’économie à l’avenir compte tenu de la pression migratoire grandissante et des enjeux démographiques.
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2 réponses à “Immigration. Matteo Salvini évoque un mur anti-migrants en Italie”
[…] avoir récupéré des migrants en mer, elle a forcé le blocus décidé par Matteo Salvini pour les déposer en Italie. Elle avait donc tout pour plaire aux médias français qui ne se sont […]
[…] avoir récupéré des migrants en mer, elle a forcé le blocus décidé par Matteo Salvinipour les déposer en Italie. Elle avait donc tout pour plaire aux médias français qui ne se sont […]