En Pays défait se présente comme une lettre ouverte adressée aux élites françaises : « élites » politiques, institutionnelles, économiques, artistiques et intellectuelles, entraînées jour après jour dans un discrédit croissant. Le texte met en évidence la démission collective dont elles se rendent coupables depuis une trentaine d’années. Il les accuse d’avoir abandonné à la fois l’histoire et la substance nourricière de ce pays. Et il s’efforce de sonder les ressorts de cet abandon au-delà des accusations quotidiennement ressassées.
L’absence d’attitudes vivifiantes chez ceux qui accèdent à la visibilité atteint aujourd’hui un point calamiteux. Le sens du combat s’est effondré : le ralliement aux simulacres l’emporte de tous les côtés.
Des idiomes de synthèse mondialisés règnent là où s’imposaient naguère la langue française et la hauteur de ses exigences. L’une des forces maîtresses de la France a longtemps résidé dans le lien que ses élites avaient su nouer entre politique et littérature. Aujourd’hui, ce lien est en passe d’être détruit : l’art de conduire les hommes et celui de mettre des mots exigeants sur les choses n’ont jamais été aussi menacés.
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