Pénuries de médicaments, opacité sur la fixation des prix, indemnisation des victimes d’accidents médicamenteux : les Français attendent de l’Europe plus de transparence, plus de régulation et plus de coercition vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique.
C’est ce qu’il ressort d’une enquête réalisée pour France Assos Santé par l’institut CSA (voir l’enquête ici).
Prix des médicaments : 91 % des Français sont favorables à une obligation de transparence sur les négociations de prix entre États membres et industrie.
Sous couvert de protection du secret des affaires, les prix des médicaments sont aujourd’hui négociés par chaque État membre dans l’opacité la plus totale. Une omerta défavorable aux malades et aux usagers de la santé : elle contribue à maintenir des prix excessivement élevés, constitue une menace pour les systèmes solidaires de santé et nuit à l’égalité de traitement entre citoyens européens pour l’accès aux médicaments innovants.
Pénuries de médicaments : pour 90 % des Français, l’Europe doit jouer un rôle de régulation plus important vis-à-vis de l’industrie.
Les pénuries de médicaments sont un phénomène croissant qui touche toute l’Europe. 500 médicaments majeurs concernés en France pour la seule année 2018. Dix fois plus qu’il y a dix ans. En cause, des stratégies industrielles contestables, une concentration des sites de production et une régulation insuffisante des autorités nationales et européennes.
Recherche : 91 % des Français souhaitent que les financements publics accordés à l’industrie pharmaceutique fassent l’objet de contreparties en matière de prix et d’accès aux médicaments innovants.
Certains médicaments sont développés en partie grâce à des fonds publics pour la recherche, comme le programme « Innovative Medicines Initiative » (IMI) par exemple, dont le budget atteint 3,3 milliards d’euros sur 10 ans. Or aucune contrepartie n’est exigée de l’industrie pour faciliter l’accès aux médicaments financés par des fonds publics, dont les prix atteignent parfois des niveaux insoutenables.
Indemnisation en cas d’accidents médicamenteux : 90 % des Français veulent une révision de la législation européenne.
Les accidents médicamenteux font des dizaines de milliers de victimes chaque année, et les scandales sanitaires se multiplient (Mediator, Dépakine, Androcur, Implants files…) Pourtant, l’indemnisation des victimes reste très compliquée. La directive européenne sur la responsabilité du fait des produits défectueux est si restrictive et si favorable à l’industrie qu’elle ne donne presque jamais lieu à indemnisation.
Prévention : 88 % des Français appellent l’Europe à prendre des mesures pour encourager les États membres à davantage investir dans la prévention.
En moyenne, seuls 3 % des budgets santé des États y sont consacrés. Les Français ont compris qu’investir dans la prévention permet d’éviter le développement de pathologies lourdes et de réaliser d’importantes économies pour les systèmes de santé. France Assos Santé rejoint leurs attentes et demande des mesures concrètes pour inciter les États membres à investir davantage dans la prévention et la promotion de la santé.
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