La Terre est-elle au bord de sa sixième extinction de masse ? Un rapport de l’ONU fait état de projections très alarmantes. Selon celui-ci, un million d’espèces animales et végétales seraient menacées de disparition dans les prochaines décennies, ce qui menacerait en conséquence l’homme, dont les cultures dépendent notamment de la pollinisation par les insectes. Ce rapport estime par ailleurs à 75 % le taux d’espèces animales vouées à disparaître durant les siècles à venir, ce qui semble extrêmement alarmant.
Selon les scientifiques, qui se réunissent à Paris lundi prochain, la Terre approcherait possiblement de sa sixième extinction de masse. Il s’agira de la première évaluation mondiale des espèces depuis près de 15 ans. Les délégués de 130 pays membres de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) vont en effet se réunir à Paris du 29 avril au 4 mai pour examiner ce texte issu de trois années de travaux scientifiques. L’état des lieux de la biodiversité pourrait être aussi inquiétant que les prévisions sur le changement climatique.
Au cours des dernières 500 millions d’années, la vie sur Terre a presque totalement disparu à cinq reprises, à cause de changements climatiques : une intense période glaciaire, le réveil de volcans et la fameuse météorite qui s’est écrasée dans le golfe du Mexique il y a 65 millions d’années, rayant de la carte des espèces entières comme celle des dinosaures. Nous serions au bord du précipice et d’une 6ème disparition totale de la vie sur terre. Mais cette fois-ci, l’Homme en porte la lourde responsabilité, c’est donc ni plus ni moins un suicide, qui pourrait prendre encore quelques milliers d’années. Sachant qu’ensuite, pour revenir aux niveaux de biodiversité d’avant-crise, il faut compter plusieurs millions d’années.
C’est en tout cas ce qu’indique la journaliste Elizabeth Kolbert, dans son livre La sixième extinction, qui a remporté en 2015 le Prix Pulitzer de cette année dans la catégorie non-fiction. Cette dernière a arpenté la planète à la rencontre de scientifiques sur leurs lieux de travail, pour raconter le destin d’espèces disparues ou menacées (la grenouille dorée du Panama, le rhinocéros de Sumatra, une ammonite du Crétacé, etc.)
Il en ressort que la question principale que chacun devrait se poser est plutôt la suivante : les 7,3 milliards – puis 8, puis 9 milliards – d’êtres humains peuplant cette planète auront-ils assez de place et de ressources pour cohabiter avec toutes les autres espèces ? La réponse est évidente.
Pourtant, c’est encore sur la question du réchauffement climatique que les dirigeants du monde se penchent aujourd’hui, avant celle de la démographie mondiale, qui est pourtant sans doute la raison majeure de ces phénomènes inquiétants que nous constatons aujourd’hui dans le monde entier.
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