En politique, il y a les adversaires nettement identifiés, puis les « amis » – qui appartiennent au même parti ou au même camp – qui vous savonnent la planche. Yves Cochet sait de quoi il parle ; il a vécu la guerre des places.
Chargé de cours à Sciences Po Rennes, voilà qui conviendrait bien à Yves Cochet, l’ancien leader écolo et ancien ministre. Il pourrait y tenir des propos peu habituels dans ce genre d’enceinte. Un exemple : « J’ai fait vingt-cinq ans de politique, je connais assez bien le milieu : la moitié du temps d’une activité politique, c’est d’essayer de se débarrasser de ses amis. Les ennemis, c’est facile. Mais les plus dangereux, ce sont ceux qui veulent votre place, vos amis. On le voit pour la construction des listes européennes… La moitié du temps qui passe, c’est énorme, à l’intérieur des partis, sert à écarter ses propres amis, pour être élu ou rester en place. » (Bretons, avril 2019).
L’effondrement du monde industriel
Avec ses étudiants, Yves Cochet pourrait évoquer également l’« effondrement du monde industriel » que nos contemporains ont du mal à imaginer. Quant au président de la République, la politique – grande et petite – l’empêche de mettre le doigt sur la plaie. Surtout s’il veut être réélu. « Plus d’essence ? C’est impossible à imaginer. Ce n’est pas parce que Macron n’a pas de bonnes informations parce que ses experts ne les lui ont pas données. Il n’y croit pas parce qu’il ne peut pas y croire ! À la fois, pour des raisons de psychologie sociale – il ne peut pas y croire, sinon ses rivaux politiques l’assassinent, il est mort réellement ou politiquement – mais aussi pour des raisons intrinsèques. C’est pour cela que l’effondrement est certain : c’est une question neurale. » (Bretons, avril 2019). Ite missa est.
B.M.
Crédit photo : Marie-Lan Nguyen/Wikimedia (cc)
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